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Champions Cup - Bordeaux-Bègles s’assoit à la table des flambeurs en recevant les Harlequins

Par Nicolas AUGOT
  • Les Unionistes de Maxime Lucu se retrouvent face à un adveraire qui paraît à leur portée. À eux de rester concentrés sur leur objectif pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis.
    Les Unionistes de Maxime Lucu se retrouvent face à un adveraire qui paraît à leur portée. À eux de rester concentrés sur leur objectif pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis. Icon Sport
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L’Union Bordeaux-Bègles, qui dispute pour la deuxième fois de son histoire un quart de finale de Champions Cup, va devoir se méfier d’une formation anglaise à sa portée mais imprévisible.

Ils ne sont plus que huit en lice, à pouvoir espérer soulever le trophée dans quelques semaines à Londres. L’Union Bordeaux-Bègles a gagné son siège dans ce "grand huit" après avoir infligé une deuxième correction aux Saracens, trois fois vainqueurs de l’épreuve entre 2016 et 2019, symbolisant ainsi un changement d’ère sur la scène continentale. Mais l’UBB ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a l’ambition de confirmer sa magnifique phase de poule et ainsi voir le dernier carré, ce qui serait l’objectif minimum comme l’a suggéré le manager Yannick Bru après la démonstration face au champion d’Angleterre en titre : "Nous étions dans les seize, nous sommes désormais dans les huit meilleurs, mais on sait que si on se fait éliminer la semaine prochaine, ce sera un échec."

Pour monter encore une marche, les Bordelais vont devoir se débarrasser des Harlequins, une équipe fantasque, adepte du "ça passe ou ça casse", à l’image d’un joueur de poker agressif n’hésitant pas à pousser tous ses jetons au centre de la table même avec une paire de 2 dans sa main. Un style qui lui permet de flamber dans cette compétition où la prise d’initiative est souvent récompensée.

Les Harlequins y trouvent leur compte, s’appuyant sur la quatrième meilleure attaque de la compétition (alors que l’attaque des Harlequins n’est que la septième du championnat anglais qui compte dix équipes), la troisième au niveau des essais marqués, le meilleur réalisateur avec Marcus Smith et le meilleur marqueur d’essais puisque le trois-quarts centre Andre Esterhuizen en a déjà marqué cinq. Il ne s’agit pas de faire trembler les Bordelais en présentant les Harlequins comme intouchables. En effet, au niveau des statistiques, l’Union Bordeaux-Bègles est au-dessus, avec la meilleure attaque et une moyenne de 43 points par match, le plus grand nombre d’essais marqués (plus de six par match), le plus grand nombre de franchissements (67 soit 13,4 par match) avec un Damian Penaud intenable dans cet exercice (29 franchissements dont treize en huitième de finale, une statistique que l’on n’avait plus vu dans cette compétition depuis quatre ans) mais aussi le meilleur marqueur de la compétition puisque Louis Bielle-Biarrey a marqué cinq essais comme le centre sud-africain des Harlequins. Non, l’UBB n’a pas à trembler mais elle doit se préparer à un match spectaculaire qui peut basculer dans la folie face à une équipe capable de tout, comme de renverser le Racing 92, sur la pelouse de la Paris la Défense Arena, après avoir été menée de quatorze points à l’heure de jeu, avec cette faculté à bonifier le moindre ballon de récupération dont elle est abreuvée notamment par son troisième ligne Will Evans, un plaqueur gratteur qui est en train de se faire une place à la table des plus grands empêcheurs de tourner en rond de la planète ovale où trônent l’Australien Michael Hooper, l’Anglais Steffon Armitage ou le Français Thierry Dusautoir. Will Evans, dont la réputation est déjà bien solide en Angleterre, est tout simplement le meilleur plaqueur de la compétition (78) mais aussi le meilleur gratteur (9).

Changement de statut

Les Bordelais devront éviter de tomber dans les griffes d’une troisième ligne des Harlequins redoutable pour mettre en place leur jeu offensif, qui fait aujourd’hui trembler toute l’Europe. Rien d’insurmontable pour les avants girondins qui ont réalisé une grande performance face aux Saracens, à condition de démarrer avec la même énergie et éviter les montagnes russes des dernières semaines, comme l’a souligné avec ironie le manager Yannick Bru : "On devrait faire un match de m… tel que je connais mon équipe depuis six mois : un coup en haut, un coup en bas, brillante contre Toulouse, catastrophique à Lyon. Avec le pic d’émotion vécu ce soir contre les Saracens, je me dis que ce sera peut-être dégueulasse face aux Harlequins… Je veux dire par là qu’il faut être plus consistant mentalement et dans nos performances. On a vécu un super moment contre les Saracens, mais si on perd la semaine prochaine, on dira : "tout ça, pour ça". C’est la magie et le danger de nos compétitions." L’Union Bordeaux-Bègles est capable d’évoluer sur courant continu. Elle l’a déjà démontré en enchaînant huit succès consécutifs, toutes compétitions confondues. La victoire en huitième de finale, au-delà du résultat et de la qualification, est venue confirmer que l’UBB était en train de se rapprocher à grande vitesse de son niveau lors de cette période faste, laissant penser que les prochaines semaines pouvaient être à la hauteur des promesses de l’automne.

Il n’est d’ailleurs pas présomptueux d’affirmer que cette équipe bordelaise va se présenter ce samedi à Chaban-Delmas avec un statut de favori à assumer, ce qui n’est pas rien pour une équipe qui n’est pourtant pas habituée à se retrouver en table finale sur la scène continentale puisque l’Union Bordeaux-Bègles ne va pas disputer que le deuxième quart de finale de son histoire, face à un adversaire qu’elle n’a jamais eu la chance de croiser dans cette compétition. Le premier quart avait été remporté face au Racing 92 en 2021 (24-21), dans une saison particulière puisque l’UBB n’avait joué que deux matchs lors de la phase de poule. Il ne fait aucun doute que le parcours des hommes de Yannick Bru a plus de saveurs et de consistance cette année, avec une première place acquise dans leur poule, malgré un périple en Afrique du Sud. Il serait aussi formidable de voir cette équipe rejoindre le dernier carré de la compétition, validant ainsi l’essor des derniers mois et confirmant la sensation qu’elle n’est pas loin de changer définitivement de statut. Si la méfiance est de mise face au jeu imprévisible des Harlequins, les coéquipiers de Maxime Lucu doivent aussi avoir en tête que la formation anglaise avait lourdement chuté à domicile face au Stade toulousain une semaine après son exploit face au Racing 92 (19-47) et qu’elle vient d’être humiliée en championnat par les… Saracens sur le score sans appel de 52 à 7.

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