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Champions Cup - Technique. Toulouse : le combat au service du jeu face à Exeter en quart de finale

Par Nicolas ZANARDI (avec J .Fa.)
Publié le
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Malmenés dans le jeu au sol pendant une demi-heure, les Toulousains ont su d’abord se faire mal dans le combat des rucks, où ils ont usé les Anglais jusqu’à la corde avant la grande cavalcade des trente dernières minutes.

C’est un trait de caractère qui se transmet de génération en génération, glorifié pendant le quart de siècle de l’ère Guy Novès : le Toulousain a de la mémoire. Ugo Mola avait été le premier à la convoquer dès la conférence d’après-match suivant son huitième de finale victorieux face au Racing, rappelant qu’en 2020, son équipe "s’était changée dans une tente, sur un parking". Toutefois, au-delà de ce "contexte covid" assez particulier, c’était aussi "une leçon de rugby" que les Toulousains avaient reçue ce jour-là, ainsi que le rappelait samedi Cyril Baille. Une leçon, oui, que les Stadistes avaient longtemps méditée, et qui fut le socle de leurs succès les années suivantes.

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Ce jour-là, les hommes d’Ugo Mola s’étaient pris en pleine figure le rythme de jeu imposé par les Chiefs d’Exeter, ultra-dominants dans le secteur du jeu au sol. Et une morale comme une évidence : sans libérations de balles rapides sur les premiers points de rendez-vous, aucun jeu debout possible…

Indisciplinés puis révoltés, dans le sillage de Willis

Le problème ? Il est que les Anglais ont aussi de la mémoire, qui savaient pertinemment que face à une formation aussi pénible que peut l’être le Stade toulousain dans ses contests, leur salut passerait par une extrême précision et un engagement total dans les rucks (parfois à la limite, à l’image du "déblayage" de Vintcent sur Dupont). Et on ne peut pas dire que, lors de la première demi-heure, leur plan orchestré autour d’un Christ Tshiunza solide en diable n’a pas fait passer des sueurs froides dans le dos des supporters stadistes.

Pas vraiment bien entrés dans leur match, en retard sur leurs soutiens, les coéquipiers d’Antoine Dupont ont ainsi concédé la bagatelle de six pénalités, ainsi qu’un carton jaune à Mauvaka immédiatement sanctionné par une des légendaires pénalités à la main des Chiefs. Au total, ce furent 16 points directement liés à la supériorité d’Exeter dans le jeu au sol que les Toulousains concédèrent, sanctionnés sans relâche par M. Busby. Même Jack Willis, si précis et précieux dans ses interventions face au Racing 92, y alla de sa paire d’erreurs qui eut au moins le mérite de sonner son réveil, avec un essai en force comme une demande de pardon. Et la dynamique changea de camp… "La qualité de notre adversaire au sol nous a poussés dans nos retranchements, expliquait après la rencontre le manager stadiste Ugo Mola. On a été pénalisés sept fois en première mi-temps, c’est trop. Mais on a su puiser dans notre capacité à ne pas lâcher et à régler le problème du jeu au sol. Cela se jouait sur notre manque d’efficacité dans ce secteur."

Cros, un si précieux contest

Un premier contre-ruck de Paul Costes donna l’exemple (35e), suivi d’un magnifique contest de François Cros qui annihila une occasion d’essai après un phénoménal rush de Feyi-Waboso (38e), ou d’un turnover bienvenu après la sirène qui permit aux Toulousains de tourner en tête à la pause (17-16).

François Cros fut auteur d'un précieux grattage face à Exeter qui mit fin à une action d'essai des Chiefs.
François Cros fut auteur d'un précieux grattage face à Exeter qui mit fin à une action d'essai des Chiefs. Icon Sport - Anthony Dibon

Le plus difficile était fait, ne restait plus qu’à enfoncer le clou. Ce fut Kinghorn qui s’en chargea le premier (47e) après une bonne séquence de pilonnage initiée par un Antoine Dupont qui avait compris la nécessité de revenir à un jeu plus direct. "La stratégie adverse était de laisser le ballon sur le terrain et de nous obliger à rentrer dans un bras de fer, résumait Mola. Mais les Meafou, Baille, Mauvaka, Marchand ou Willis, il faut les prendre pendant soixante minutes !" Le coaching allait faire le reste. Les entrées de Flament, Marchand, Neti et autres Ramos ont achevé de réduire au silence des Anglais marqués physiquement, à l’image du pilier Painter ou Vintcent (sortis sur commotion). L’essai en première main de Ahki, après un deuxième relais décisif de Lebel (52e), tua définitivement le suspense, avant la fantasia que l’on sait. Laquelle n’aurait à l’évidence jamais été rendue possible sans ces cinquante premières minutes de basse besogne…

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