Rugby à 7 – Jérôme Daret (entraîneur de France VII) : "Antoine Dupont force à l’excellence"

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Sous le soleil de Capbreton, l’entraîneur de l’équipe de France à VII, Jérôme Daret, est revenu sur la semaine de préparation de ses joueurs dans les Landes, sur les dernières performances intéressantes de son équipe et sur l’apport d’Antoine Dupont, dans le collectif tricolore.

Jérôme, il y a un climat d’été. Le XV de France était venu se préparer à Capbreton avant le mondial. Peut-on dresser un parallèle avec ce que vous êtes en train de vivre sur cette préparation, cette semaine ?
Nous, c’est “Endless Summer”, dans notre univers. Le rugby à VII, on voyage dans tous les pays un peu exotiques, où il y a beaucoup de chaleur. On vient chercher le soleil, là où il fait bon vivre, pour optimiser notre performance. Les conditions météorologiques favorisent la discipline. Quand on se retrouve à Vancouver, un territoire où il pleut beaucoup, on joue “indoor” (en intérieur, NDLR), dans des conditions très favorables. On vient chercher ces conditions-là.

Quels enseignements tirez-vous de cette finale face à la Nouvelle-Zélande, à Hong-Kong ?
Nous avons besoin d’apprendre encore. Nous ne sommes pas arrivés au maximum de ce que l’on peut faire. Ça, on le sait. On joue des spécialistes de cette discipline qui maîtrisent leur sujet depuis bien plus longtemps que nous. Sur la finale, nous n’avons pas gagné les collisions, nous n’avons pas réussi à mettre en place la stratégie souhaitée. Ça fait partie du chemin sur lequel on est. On a besoin de grandir sur les prises de décisions sous haute pression. On sait sur quoi on veut bosser, on travaille sur l’observation active, sur l’écoute active et ça ne se fait pas en claquant des doigts. On est en chemin…

Sentez-vous une montée en puissance, ces derniers mois ?
Depuis trois ans, c’est le vrai sujet. L’an dernier, nous avons fait six demi-finales, nous avons gagné quatre médailles et nous n’avons pas trouvé l’or. Cette année, on a réussi à trouver l’or. Nous ne sommes pas loin à chaque fois. Même quand on ne sort pas des poules, on sait que le niveau est très homogène. Il faut tout considérer. Chaque ballon est important, chaque cartouche compte, qu’on ait la balle ou qu’on ne l’ait pas. On travaille énormément sur cette capacité mentale à maîtriser les émotions. Tout peut vous emmener très vite à l’échec et le moindre grain de sable peut faire dérailler la machine.

Les ambitions ont-elles changé avec ces derniers bons résultats ?
Non, nous sommes sur notre chemin, notre ligne directrice. Nous voulons positionner le rugby à sept sur le paysage du rugby français. Je crois que nous sommes en train de le faire. Maintenant, il n’y a que ceux qui gagnent qui ont raison. Je crois que nous avons encore besoin de gagner, de franchir des étapes, mais pour ça, il faut qu’on arrive à mettre beaucoup plus de contenu, de discipline et de rigueur dans notre jeu.

De quelle façon Antoine Dupont pèse-t-il sur l’effectif ?
Les joueurs vous le diront… Antoine amène une puissance, un signal aux joueurs en leur disant “moi, j’ai confiance en vous pour gagner”. Il traduit un schéma de confiance. À partir du moment où il met le pied sur le terrain, il force à l’excellence. Il s’impose ça donc il l’impose aussi aux autres joueurs de manière naturelle. Ce n’est pas dans son discours ou dans son attitude. C’est dans l’exemplarité, dans ce qu’il provoque, il dit les choses de manière très puissante. Ça force les autres joueurs à se sublimer et il impacte également les adversaires, donc c’est très bien. Il se fond dans la masse et envoie des signaux. C’est génial, car ça amène beaucoup de plaisir, d’enthousiasme et de fraîcheur, pour nous.

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