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L'édito du vendredi : Antoine Dupont, toujours plus

  • Antoine Dupont déchaîne les foules, et ce n'est pas près de s'arrêter.
    Antoine Dupont déchaîne les foules, et ce n'est pas près de s'arrêter. - Anthony Dibon
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Parce qu’on n’aime pas les choses trop parfaites, trop évidentes et que la nature humaine pousse à cela, on a souvent cherché ce qui pourrait bien manquer à Antoine Dupont. Une certaine science du jeu, à ses débuts, quand son punch nucléaire éclipsait parfois mal quelques égarements à la conduite du jeu de son équipe. "Je n’attends pas d’un numéro 9 qu’il traverse le terrain ou casse des plaquages. Moi, j’attends d’un demi de mêlée qu’il fasse gagner son équipe par son sens stratégique", prophétisait Dimitri Yachvili en 2019. Ce qui s’adressait directement à Dupont, comme le conseil d’un aîné à son cadet, d’un Jedi à son Padawan.

Plutôt que de s’en vexer, Dupont a écouté, compris le sens du message et du chemin à emprunter. Il a allongé son jeu au pied, travaillé sa conduite du jeu, sa vision, sa passe des deux côtés, sa compréhension du rugby dans son entièreté et les solutions qu’il offre, même dans un match où le confort d’un paquet d’avants dominant n’affleure pas.

On lui a parfois reproché sa gestion des fins de match, ce qui ne fait aujourd’hui plus aucun sens. On lui a opposé quelques gourmandises, qu’il a gommées en peu de temps. Ce qui fera finalement exulter la légende Brian O’Driscoll : "Est-il seulement humain ?"

Nous en sommes là, au printemps 2024, à creuser le sujet et se dire que rien n’y fait : produit complet, fini par le travail et une intelligence supérieure dans l’apprentissage, il ne manque plus rien à Antoine Dupont. C’est un rugbyman ultime, sorte de prototype virtuel défiant la science et qui se produit aujourd’hui sur les pelouses bien réelles de notre rugby. Il est fort des deux pieds, des deux mains, sur les jambes et dans la tête. Sa dernière performance, face aux Harlequins en demi-finale de Champions Cup, confirme tout cela.

Elle confirme aussi que Dupont, au sortir d’un Mondial qui laissera à tous une plaie béante, est encore celui qui a fait le meilleur choix. En basculant vers le rugby à VII, il s’est extrait rapidement du marasme bleu, de ce bouillon de regrets et de larmes qui semblait encore baigner le XV de France en ce début d’année 2024. À Marcoussis, quand l’heure était à la préparation du Tournoi des 6 Nations, le quart de finale perdu face à l’Afrique du Sud était partout, dans toutes les têtes et toutes les bouches. Un fantôme qui hantait les murs du CNR et les conversations de café. Dupont, lui, n’était nulle part.

Vite accaparé par un nouvel objectif, un nouveau rêve et les exigences que cela imposait, le capitaine des Bleus et de Toulouse semble encore être celui qui a le moins ressassé l’échec planétaire. Quand les autres perdent, lui apprend et avance.

De ce jour-là, il a appris toute l’importance en rugby du relationnel à l’arbitre, des besoins de communication mais aussi ses limites. La forme et le fond. Une expérience qui le rend aujourd’hui plus fort encore. Plus fort que jamais.

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Les commentaires (1)
Djive-ST Il y a 9 jours Le 10/05/2024 à 14:59

Si tout cela était simplement que du « bon sens » d'un homme les pieds et l'esprit bien ancrés sur la terre, le terroir...