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De la Fédérale au Mondial : Autagavaia, gros poisson nivernais

Par midi olympique
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    De la Fédérale au Mondial : Autagavaia, gros poisson nivernais
Publié le Mis à jour
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Débarqué à Nevers en Fédérale 1 après une pige en Premiership, l’arrière samoan survole le championnat. Il devrait participer a sa première Coupe du monde en Angleterre.

Juste avant la fin de la phase préliminaire de la Fédérale 1, les internautes membres du forum « Rugby fédéral », le lieu de discussion des addicts branchés, ont établi chacun leur classement des meilleurs joueurs de la Fédérale 1, et à peu près sur tous les podiums établis par eux, figure l’arrière de Nevers Fa’atoina Autagavaia. Derrière Medhi Merabet, le pilier d’Aubenas-Vals, l’ancien joueur du Racing-Metro 92 dont les grosses poussées en mêlée fermée ont emporté tous les suffrages, le jeune Samoan (26 ans) a régalé tous les observateurs du monde fédéral. Sa présence est complètement incongrue dans ce championnat « amateur ». Avant de poser ses bagages à Nevers, il avait servi de joker médical à l’équipe anglaise de Northampton en remplacement intérimaire de l’arrière international Ben Foden blessé. Mais il n’y a pas fait son trou. Il a peu joué en Premiership — trois matchs — ce qui lui a fermé les portes des autres clubs anglais à la fin de ce premier exil en Europe. Autagavaia avait été contraint de rentrer ronger son frein sur son île, jusqu’à la proposition nivernaise. Jean Anturville, qui cherchait un arrière, s’était tourné vers son troisième ligne samoan Manaia Salavea pour savoir si ce compatriote international désœuvré en valait la peine. Il compte 15 sélections avec les coupeurs de tête. Il avait débuté le 5 juin 2012 contre les Tonga. Il a été membre des sélections jeunes des moins de 18 ans jusqu’au moins de 21 ans. Il a joué avec l’équipe nationale de rugby à VII de 2010 à 2013. Manaia Salavea a dit à Anturville qu’il ne fallait surtout pas hésiter, avant de jouer les intermédiaires pour le convaincre de descendre jusque dans la troisième division française. « Il a vraiment bien fait. Je pense que nous avons réalisé le coup de l’année », se marre Anturville aujourd’hui. Son président Régis Dumange en assez vu lors de ses premiers mois au club pour prolonger son contrat sans sourciller jusqu’en 2017.

Plaquage samoan

Fa’atoina Autagavaia est une petite bombe capable d’évoluer dans tous les registres du poste d’arrière. Doté d’un gros jeu au pied, ce natif de Vailoa Palauli, un petit village de bord de mer des Samoa occidentales, est surtout l’un de ces types aimantés par le défi physique permanent. « Sa marge de progression se situe clairement dans la gestion. Mais c’est vraiment le seul défaut dont il souffre », dit Anturville, qui le freine un peu parfois. Sinon c’est parti, c’est relance sur relance, dans les intervalles ou plein fer sur les bonhommes. Quelques-unes de ses actions les plus incisives se trouvent compilées dans un clip sur « You tube ». Il est possible notamment d’y voir ce caramel distribué en match international à Waisea Nayacalevu, le centre ou ailier du Stade français, dont les accélérations font merveille en Top 14 à chacune de ses prises de balle. À la façon de Juan Martin Hernandez découpant le frère Tuilagi à l’épaule sur sa ligne d’essai, dans un vieux match de Coupe d’Europe à Leicester, Autagavaia l’a pris en travers comme personne ne l’a encore jamais fait en France, électrisant d’un coup ce « clasico » entre les Samoa et les Fidji. Il pulse. Les sélectionneurs samoans, qui l’ont rangé dans une liste élargie, doivent le rencontrer ce mois-ci à Paris pour faire le point sur ses aptitudes du moment. « Je ne crois pas que le fait de jouer à Nevers me pénalisera », pense-t-il. Il devrait participer aux matchs de préparation de cet été lors du tournoi du Pacifique, et aussi à l’affiche du mois de juillet contre les All Blacks. Il devra montrer en ces occasions qu’il n’a rien perdu de ses qualités en descendant jouer en fédérale 1. « J’adore Nevers, commente-t-il à ce sujet. Même si ma famille me manque, je me sens bien dans cette ville. Le club est chouette, et le président Dumange est un homme de parole qui m’a bien accueilli. Je n’ai pas hésité à prolonger mon contrat. Mais c’est pour jouer au minimum en pro D2, et je ferai tout ce qui est possible pour que ce soit l’an prochain ». Adversaires des phases finales de Fédérale 1, à surveiller comme le lait sur le feu.

Son feu d’artifice à Limoges

Fa’atoina Autagavaia n’a pas participé à toutes les rencontres de Nevers. Entre les sélections avec l’équipe samoane lors de la tournée de Novembre, et quelques pépins physiques légers, il n’a été couché que sur 13 feuilles de match des 18 que les Nivernais ont disputé lors de la phase régulière (6 essais). Et son temps d’adaptation ne lui a pas toujours permis de jouer à son meilleur niveau. Mais s’il fallait retenir l’une de ses sorties comme une preuve de ses aptitudes, le déplacement de Nevers à Limoges a laissé une trace indélébile. Limoges disputait encore la deuxième place de la poule à Lille. Il fallait battre Nevers. Les Limougeauds se sont envoyés comme des ânes. « Mais face à un joueur de sa trempe, c’était vraiment trop compliqué, se souvient Sébastien Bonnet, l’ancien demi de mêlée de Brive et actuel entraîneur des Limougeauds. Il avait littéralement survolé la rencontre. Ses prises d’initiatives avaient été permanentes. Il avait réussi à créer le danger là où il n’y en avait aucun. Un essai d’entrée, un autre en milieu de deuxième mi-temps, et des courses toujours tranchantes : il ne nous avait laissé aucun répit. Et quand on l’a bombardé avec quelques chandelles, on a vite compris qu’il était aussi habile sous les ballons haut qu’à la relance. Il nous a tués ». Résultat des courses : Limoges s’est incliné de peu (17-26), et Lille a pris ses distances. Merci qui ? G. C.

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