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La drôle de semaine du Racing-Metro

Par Arnaud Beurdeley
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Publié le Mis à jour
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D’un week-end à l’autre, Maxime Machenaud, le demi de mêlée du Racing-Metro, enchaîne les performances de très haut niveau. Mais, comme son club, il bégaie dans la dernière ligne droite.

Par Arnaud BEURDELEY

Pour Maxime Machenaud, les week-ends se suivent et se ressemblent. Face aux Saracens en quarts de finale de la Coupe d’Europe, il avait livré une performance majuscule, avant de conclure sur une « boulette ». Il avait fustigé au micro de beIn Sports son partenaire Fabrice Metz – attitude jugée pas très « rugby » — avant de présenter ses excuses un peu plus tard. Samedi, il a remis ça face à Montpellier. D’abord, durant plus d’une heure, il a été le meilleur sur le terrain, inscrivant deux essais, collant parfaitement au ballon et animant sa zone avec dynamisme. Seulement, il a fauté en toute fin de rencontre. Une pénalité concédée à la 79e minute, celle-là même qui a offert le match nul aux Héraultais. à chaud, il s’est autoflagellé au micro de Canal + se déclarant coupable de la contre-performance de son équipe. Il est comme ça, Maxime Machenaud. Dans le feu de l’action, ses propos sont sans filtre, ni langue de bois. Mais parfois « too much ». Il n’est pas plus coupable du match nul concédé contre Montpellier que Fabrice Metz responsable de la défaite en Coupe d’Europe. « à la 60e minute, j’étais dans le rouge physiquement, a-t-il d’ailleurs expliqué un peu plus tard. Mais je n’ai pas eu la possibilité d’être remplacé en raison de diverses blessures (qui ont contraint notamment Dumoulin a joué durant quelques minutes à l’aile, avant d’être remplacé par… Mike Phillips, N.D.L.R.). Et même si j’ai l’impression d’avoir fait un bon match, je ne retiens que cette faute. » Le lendemain matin, il se lamentait encore : « Mais comment j’ai pu faire ça ? »

Sans doute, la fatigue née de l’enchaînement des deux derniers week-ends de haut niveau – à l’image du coup de pompe général du Racing à l’heure de jeu — a probablement entraîné une perte de lucidité. Globalement, la gestion de la fin de la rencontre prête à discussion. La fatigue conjuguée à un surcroît de responsabilité en raison de la sortie de Sexton a peut-être trop pesé sur ses seules épaules. Le choix du coaching ne relève pas de sa responsabilité, mais Machenaud dans le rouge, pourquoi ne pas avoir laissé Sexton plus longtemps sur le terrain ? La question mérite d’être posée. D’aucuns pourront rétorquer que Maxime Machenaud avait encore le jus nécessaire pour initier la dernière avancée francilienne. Parce que c’est bien par lui que la pénalité de la dernière chance – après la sirène — est arrivée. Las, Johan Goosen ne s’est pas révélé en réussite.

Des progrès indéniables

Machenaud, lui, a placé le curseur de ses performances bien plus haut que par le passé. Les progrès affichés sont indéniables. Sa mise au frigo par le staff de l’équipe de France depuis la tournée d’été en Australie n’y est pas étrangère. Remise en cause, travail en profondeur et perte de poids lui ont donné une autre dimension. Sur la balance, moins six kilos depuis l’été dernier. Sur le terrain, son poids s’est alourdi. « Il est en train de prendre une envergure énorme dans le jeu », souligne son partenaire Camille Gérondeau. Machenaud ne s’en cache pas. La Coupe du monde, il veut la disputer. Sans doute l’a-t-il répété mardi dernier à Patrice Lagisquet, l’entraîneur des trois-quarts tricolores en visite au Plessis-Robinson. Dans l’intimité d’un bureau au premier étage du centre d’entraînement ciel et blanc, ce dernier s’est entretenu individuellement avec les internationaux ayant participé au Tournoi des 6 Nations. Objectif : débriefer et se projeter vers l’avenir. Machenaud, pas invité durant le Tournoi des 6 Nations, a tout de même eu droit à son tête-à-tête. à croire que ses performances jettent le trouble dans l’esprit du staff. Ses deux dernières sorties sont exemptes de toute ambiguïté : elles sont de niveau international. Sans doute bien supérieures à celle du Sud-Africain Kockott depuis de nombreuses semaines avec Castres. Toujours est-il que, de cet entretien, rien n’a filtré. Samedi, Patrice Lagisquet n’a pas souhaité s’exprimer sur la performance de Machenaud. Simplement s’est-il étonné du remplacement de Sexton par Goosen en fin de rencontre, comme pour mieux souligner la gestion de fin match plus difficile pour le demi de mêlée racingman. « Il ne me reste que trois matchs avant le 19 mai pour prouver que je peux apporter à l’équipe de France, souffle Machenaud. Je vais tout donner et on verra bien. » Et son entraîneur Laurent Labit de conclure : « Franchement, si là, il n’a pas marqué de points, je n’y comprends plus rien. » n

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