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Nallet tire sa révérence : «Au sommet de mon art entre 2007 et 2009»

Par midi olympique
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    Nallet tire sa révérence : «Au sommet de mon art entre 2007 et 2009»
Publié le Mis à jour
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Samdi, après 18 heures, un monument rangera définitivement ses crampons Au coup de sifflet final de Lyon - Grenoble, en clôture de la phase de poule de cette saison, Lionel Nallet quittera le monde du rugby après 74 sélections et une carrière pleine. Plus qu’un simple joueur, il restera un deuxième ligne exemplaire.

Comment préparez-vous votre dernier match ?

En ce moment, je travaille beaucoup à côté du rugby. Donc j’ai très peu de temps pour penser au match. Je le prépare comme d’habitude finalement. Pour l’instant, je ne me rends pas encore que c’est la fin. Je pense que je réaliserai dans le vestiaire après le match, quand je verrais tout le monde enlever le maillot… Là je me dirais: « C’est vraiment la fin. » Plus jamais je ne connaîtrai cette concentration qui précède une rencontre, mais bon je commence une nouvelle vie, alors c’est excitant.

Le Lou est déjà relégué... Alors quel sera l’objectif de la rencontre ?

Selon moi Grenoble ne devrait pas descendre. Mais pour nous, l’objectif sera de gagner, pour finir le championnat au plus près des équipes maintenues, pour prouver qu’on avait toute notre place en Top 14. Comme chaque fin de saison, des mecs changent de clubs, des coachs partent et il y a même des joueurs qui arrêtent (rire) alors c’est primordial de terminer correctement cette aventure. Puis c’est important de bien finir devant notre public pour les remercier de nous avoir soutenu tout au long de cette saison compliquée.

A titre personnel, comment analysez-vous votre dernière saison ?

Je ne peux pas être satisfait. Je voulais sauver le club, j’ai échoué. Puis j’arrive au bout de ma carrière je le sens. Je n’arrive plus à enchaîner les matchs et les matins je n’ai plus envie de me rendre à l’entraînement. L’année dernière j’avais décidé de mettre un terme à ma carrière, mais finalement Olivier Azam m’a convaincu de prolonger une année, pour être une sorte de lien dans l’équipe. Il y avait beaucoup de signatures de nouveaux joueurs, il fallait un cadre dans le vestiaire. Mais là je n’ai plus envie, alors ça ne sert à rien de continuer une année de plus. Je suis sûr que c’est mon dernier match pro. Après évidemment il y aura mon jubilé mais là c’est plus pour rigoler avec d’autres anciens.

On vous a vu agacé envers Monsieur Péchambert (20e journée contre Toulon). Est-ce que vous regrettez cet énervement ?

Je n’avais pas trouvé son arbitrage juste sur cette rencontre. Puis, ce match était un tournant pour nous. J’avais conscience qu’il ne fallait pas perdre et on a perdu... Mais je n’ai aucun regret. Si j’avais été plus virulent, sûrement que je me serais excusé, mais là je ne l’ai pas insulté, je ne lui ai montré aucune forme de non respect alors je ne regrette pas.

Est-ce que vous vous souvenez de vos débuts en pro ?

Je ne me rappel pas d’un match en particulier, mais je me souviens de la période où j’ai commencé à rentrer dans le groupe professionnel à Bourgoin. Je m’étais dit que j’avais une chance de percer et qu’il fallait la saisir. Mais le rugby n’était pas un objectif à la base. Je n’avais aucune pression puisque je n’envisageais pas spécialement de faire une carrière, contrairement à d’autres jeunes. Et c’est ce qui m’a permis de démarrer sans aucune pression.

Quelle est la meilleure période de votre carrière ?

J’étais au sommet de mon art entre 2007 et 2009. Je fais la Coupe du Monde en France et je m’éclate. Juste après le mondial, je commence à faire quelques capitanats (15 exactement) c’est une sacrée reconnaissance que m’a fait Marc Liévremont. C’est vraiment la période de ma carrière où je me sentais le mieux.

Quel est votre meilleur souvenir ?

J’ai énormément de souvenirs. Mais si je dois en retenir un, c’est vraiment la Coupe du Monde 2011. C’était une aventure exceptionnelle. On fait trois mois de préparations. On passe par des chemins de traverses, on commence mal, le contexte est très compliqué, puis il y a un déclic. On bat l’Angleterre, le pays de Galles et enfin on joue une finale mythique malgré la défaite. C’était un moment merveilleux. On a peut-être perdu, mais cette bande de potes a écrit une histoire.

Quel est votre pire souvenir ?

J’ai vécu beaucoup de chose dans ma carrière, mais pas de mauvais souvenirs. Je les ai occultés. Et même quand je cherche au plus profond de moi je n’ai pas de traumatisme, c’est la preuve que j’ai été heureux ! Après si on veut pousser la réflexion, je n’ai jamais gagné de titre majeur (H-cup, Top14 ou Coupe du Monde) mais c’est plus un manque qu’un mauvais souvenir. Ça ne change pas ma vie. Alors je n’ai aucun regret.

Est-ce qu’un joueur vous a impressionné ?

A mon poste j’ai toujours bien apprécié Bakkies Botha. C’est un joueur rugueux qui a sur tenir sur la durée. Un deuxième ligne à l’ancienne (rire). Mais sinon le vrai mec qui m’a marqué c’est Jonny Wilkinson. Certes on ne jouait pas au même poste, mais quel joueur. Malgré ses blessures il a su être régulier. Puis il avait une aisance à peser sur un match. En plus il avait avait un jeu au pied... Je vous jure que moi et mon jeu au pied pourri on l’admirait (rire) !

Vous n’avez jamais quitté le championnat de France à une époque où l’exile outre-Manche était courante, pourquoi ?

J’ai eu la possibilité de le faire, des clubs m’avaient contacté, mais j’étais bien en France. Contrairement à d’autres joueurs, je n’ai jamais eu le désir de savoir et de connaître ce qui se faisait ailleurs, je n’ai jamais eu besoin de quitter le rugby français qui me convenait.

Vous commencez le rugby à Bourg-en-Bresse, vous vous révélez à Bourgoin, vous finissez à Lyon et votre dernier match est contre Grenoble, un mot sur le rugby en Rhône-Alpes ?

Ces différents clubs prouvent que le rugby ne se joue pas uniquement dans le sud-ouest, n’en déplaise aux puristes (rire). Cette année, il y avait trois clubs sur quatorze voisins dans un rayon de moins de 180 kilomètres qui évoluaient dans l’élite du rugby français. On était la région la plus représenté, c’est génial.

Et votre futur ? On vous reverra dans le monde du rugby ?

Vous savez ça va aller très très vite ! Dès lundi je vais me consacrer à mon entreprise. Puis j’ai pas mal de projets alors j’ai de quoi m’occuper, je ne vais pas avoir le temps de cogiter. En ce qui concerne le monde du rugby je vais prendre pas mal de distance. Ça fait 25 ans que tous les week-ends je suis sur les terrains. Donc même si je ne me ferme pas définitivement la porte, je ne me vois pas revenir dans le monde du rugby. J’ai préparé mon avenir et je n’ai pas vraiment envie de me cantonner au monde du rugby pour l’instant. Propos recueillis par P.I.-R.

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