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Goze : "Le meilleur championnat du monde !"

Par midi olympique
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    Goze : "Le meilleur championnat du monde !"
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Paul Goze, président de la Ligue Nationale de Rugby était l’invité de la soirée prestige Total de Pau. Nous avons profité de l’occasion pour lui demander son avis sur la situation de la Section Paloise Béarn Pyrénées, sur les clubs historiques qui sont dans les sables mouvants de la ProD2 et sur l’état du Top14 souvent décrit comme le meilleur championnat du monde.

Que pensez vous des politiques sportives et économiques menées par la Section Paloise ?

Parlons déjà de l’économie car c’est elle qui permet le recrutement de superstars. La Section Paloise a un sponsor majeur (Total) avec qui elle travaille depuis très longtemps et qui accompagne ce club. C’est la meilleure solution pour un structure sportive d’avoir des partenaires comme ça qui travaille sur la longueur. Une très grande entreprise peut amener à la fois le financier mais aussi tout un tas d’autres aspects qui peuvent aider le club à se développer. On peut faire le parallèle Total/Section avec Michelin à Clermont-Ferrand. C’est un modèle extrêmement pérenne, puisque c’est un grand groupe qui s’adosse à un club pour développer l’aspect sportif ainsi qu’un certain nombre de valeurs. Et la politique sportive en découle. Du moment où vous avez un certain nombre de moyens financiers, vous pouvez recruter des joueurs de premier plan mondial qui offre une attractivité auprès du public, mais aussi d’autres partenaires, pour continuer à développer son modèle et bien sûr avoir des ambitions en Top 14. C’est ce qui peut permettre à Pau à la fois de maintenir sa position en Top 14 et de progresser dans la hiérarchie au fil des saisons. Selon moi ils peuvent même avoir des objectifs ambitieux dès la première saison.

Est-ce que ça peut-être un modèle à suivre ? Par exemple pour Perpignan, un club que vous avez dirigez de 1989 à 1993 puis de 2007 à 2012 ?

Oui évidemment mais encore faut-il trouver un partenaire de la taille de Total. Bien évidemment, tout club qui peut avoir un partenaire de ce niveau adossé à son image peut-avoir les mêmes prétentions et les mêmes politiques que des clubs comme Pau ou Clermont-Ferrand. Mais pour les clubs c’est souvent un problèmes d’opportunités qui ne se présentent pas. A Perpignan comme ailleurs.

Comment Pau doit aborder son retour en Top14 ?

La meilleure des manières est d’axer sa préparation pour faire un début de saison parfait. Quand on commence bien une saison on peut se permettre d’avoir un passage à vide comme ça a été le cas pour Grenoble deux saisons de suite. Une équipe qui monte de deuxième division après y avoir passé 7 ou 8 ans doit impérativement réussir son début de saison, soit environ les huit premières journées. C’est cette manière d’aborder la compétition qui fera que Pau pourra tirer le maximum de son potentiel et fera les meilleurs résultats possibles. Car quand on vient d’une division inférieure, faire des mauvais résultats en début de saison compromet beaucoup les chances de se maintenir. Ce qui n’est pas le cas d’un club qui est depuis longtemps en top14, qui peut faire un mauvais début de saison mais se rattrapera plus tard. Pour un club qui monte il est impératif de faire un bon début de saison.

On voit remonter Pau, un historique, au moment où des clubs comme Biarritz ou Bayonne descendent. Quels sont vos objectifs en tant que président de la LNR ?

Pour nous, il y a une tendance très lourde qui fait jour. Depuis six ou sept ans des clubs comme Dax, Auch, Mont-de-Marsan ou plus récemment Biarritz, Bayonne, Perpignan, Albi, Montauban ou Bourgoin sont descendus en ProD2. Ce qui veut dire que la taille des villes et des métropoles dans lesquels les club évoluent est très influente par rapport aux spectateurs, aux partenaires et à l’accompagnement général de l’équipe. Donc c’est une tendance lourde contre laquelle il est difficile de lutter. Le problème n’est finalement pas de lutter contre ça mais de développer une deuxième division attractive qui fasse que descendre en D2 ne soit pas une punition mais un passage qui permettra un jour de revenir. C’est pour ça par exemple que nous avons beaucoup travaillé sur le contrat de diffusion de la Prod2, pour développer sa médiatisation. Ça va aider la ProD2 à changer de statut par rapport au sport français et ça va permettre à des clubs comme ceux que je viens de citer d’évoluer dans une compétition attractive, intéressante, passionnante, médiatisée qui leur permettra de remonter au moment où ils auront la capacité sportive de le faire.

On entend souvent que le Top14 est le meilleur championnat du monde, qu’en pensez-vous ?

Par rapport à l’enjeu, à la dureté des matchs et à l’engagement physique, il n’y a pas de comparaison. Si certains matchs sont moins attractifs, moins attrayants par rapport au jeu du Super XV -on pense à la dernière finale de Super rugby qui a été de très haut niveau, comparée à notre finale de Top 14 qui elle a été particulièrement pas attractive- le niveau général du Top 14 est dans son ensemble plus attrayant. On est passé de 3,3 essais par match à 4 essais, c’est un palier très important pour nous. De plus on continue à prendre des mesures pour faire que le Top 14 devienne meilleur qu’il ne l’a été ces dernières années, pour cela il faut que le jeu reprenne un peu le pas sur l’enjeu. Une équipe comme l’Union Bordeaux-Bègles en est le meilleur exemple. Mais oui, le Top 14 est le meilleur championnat du monde.

La signature de joueurs Colin Slade, Conrad Smith, Adam Ashley-Cooper ou Ma’a Nonu c’est pour développer l’attractivité ou à l’inverse c’est une preuve que notre championnat est attractif ?

C’est l’histoire de la poule et de l’œuf... Je ne sais pas. Mais je dirais qu’il faut regarder à l’origine -et je peux en parler puisque je suis l’un des premiers à avoir fait signer un grand joueur avec Dan Carter à l’USAP- on peut dire que le Top14 et la coupe d’Europe sont de très haut niveau. Les premiers joueurs ayant signé en Europe se sont rendus compte que le championnat était difficile, du coup ça devient pour eux un défi sportif de se confronter à ce meilleur championnat du monde. Ce tout a également créé de la médiatisation autour de notre Top14. Les deux phénomènes s’apportent l’un à l’autre, donc on peut imaginer que c’est les deux. Pour moi c’est primordial qu’un certain nombre de joueurs de classes mondial évoluent dans notre championnat, pour qu’on garde cette attractivité. Aujourd’hui, le championnat en France prime sur tout, puisque même la coupe d’Europe n’arrive pas à tirer autant les spectateurs et les téléspectateurs que ne le fait notre Top14.

Propos recueillis par Pierrick Ilic-Ruffinatti.

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