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Le vélo de Uini Atonio

Par Nicolas Zanardi
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    Le vélo de Uini Atonio
Publié le Mis à jour
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Il a été l’un des héros du premier mois de préparation des Bleus, à la grâce notamment d’une montée épique du col de l’Iseran. Mais avec le retour du rugby et des entraînements avec contact qui correspondent davantage, Uini Atonio ne fait plus rigoler personne...

Vous connaissez probablement le Vélo de Ghislain Lambert, ce delirium belge porté par Benoît Poelvoorde qui donnait à suivre le parcours d’un « porteur d’eau » dans ses pérégrinations de coureur de troisième zone, jusqu’à accéder à la célébrité sur le Tour de par son parcours de lanterne rouge… En clair, une sorte de descente aux enfers rocambolesque pour antihéros au grand cœur. Un parcours qui n’a pas été sans nous rappeler celui de Uini Atonio à Tignes, lors de sa montée épique du col de l’Iseran. Il faut dire que porter 145 kilos durant 17 kilomètres d’ascension sur un VTT aux pneus douteusement gonflés n’avait rien d’une sinécure… « Mais moi, je ne me voyais pas d’excuse, souriait le pilier de La Rochelle. Je me suis arrêté une fois, parce que je ne sentais plus mes c... Tout le groupe le faisait, je ne me voyais pas être le seul à ne pas arriver au sommet. C’est cette idée qui m’a fait m’accrocher. » Un exploit qui a suscité susciter l’admiration des Bleus, de son ex-partenaire de club Loann Goujon (« Uini m’a surpris dans la montagne ! Il était loin d’être facile mais il les a montés. À sa place, je crois que j’en aurais bien plus bavé et je lui tire mon chapeau ») à Brice Dulin, auto promu « lièvre » des piliers. « Durant l’ascension, Brice est resté avec nous pour nous tirer derrière lui, se souvenait Atonio. Il essayait de nous encourager, de nous donner le rythme. Pendant un moment, il criait : « un, deux, trois, quatre… » Mais au bout d’un moment, à force de l’entendre, on a commencé à entendre des « ferme ta gueule, Brice ! » Non, sérieux, heureusement qu’il était là… Parce que l’Iseran, c’était affreux. Tu tournes à droite, à gauche, à droite, à gauche, et tu ne vois rien, tu as l’impression de ne pas avancer. Tu manges ta pâte de fruits, et tu moulines, et ça ne se termine jamais… »

« Sur le terrain, ça ne rigole pas »

Il rigole, Uini Atonio. Parce que sa nature est heureuse, et que ce souvenir est heureusement bien lointain. Car, comme vous pouvez l’imaginer, le colosse de Timaru a accueilli avec un plaisir non feint le retour des entraînements avec contact, où son poids et sa puissance trouvent une toute autre utilité que sur les lacets bitumés de la Haute-Tarentaise… Même si, là non, plus, les séances ne sont pas de tout repos. « On carbure entre deux et trois entraînements par jour, c’est tout de même encore fatigant, mais c’est différent, convient Atonio. Là, on est plus dans le rugby, dans la puissance, même s’il reste souvent un bloc de physique à la fin des entraînements. Mais on sent sur le terrain que le couperet se rapproche. Durant les séances de rugby, tout le monde veut gagner sa place, Sur le terrain, ça ne rigole pas, chacun veut se montrer ! Mais ce qu’il y a de bien c’est que le soir, ce qui s’est passé sur le terrain y reste. On rigole ensemble, on passe de bons moments. » En attendant le couperet du 23 août que Uini Atonio, fort des efforts consentis durant la préparation, attend désormais avec sérénité… N. Z.

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