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Bétous : « C’est un nouveau départ »

Par midi olympique
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    Bétous : « C’est un nouveau départ »
Publié le Mis à jour
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Gérard Bétous va entamer sa septième saison avec le club, cinq saisons passées sous la dénomination de l’Avenir fonsorbais puis du Stade toulousain rugby féminin depuis la saison dernière. Il est aujourd’hui coprésident du club aux côtés de David Gérard, il a accepté de nous éclairer sur les ambitions de son équipe pour cette première année dans l’élite.

Peut-on dire que le projet que vous avez mené avec David Gérard est d’ores et déjà une réussite ?

Absolument, c’est une réussite ! Puisque lors de la première année d’existence du Stade toulousain féminin, nous sommes champions de France en élite 2 et nous montons en Top 8. C’est donc une réelle satisfaction. Cette saison est même allée au-delà de nos espérances. Même si l’Avenir fonsorbais avait une antériorité dans le challenge Armelle-Auclair, nous nous étions effectivement donnés trois ans pour monter en Top 8 et cela a été effectué dès la première saison. Le titre de champion de France est une réelle satisfaction et le fait d’accéder à l’élite est l’aboutissement du travail produit par les joueuses et par le staff. Et d’autre part, c’est en avance sur notre planning donc c’est un peu la cerise sur le gâteau.

Vous arrivez donc en Top 8 avec beaucoup d’ambitions gonflés par la saison dernière ?

Non, à ce jour n’ayant aucune expérience de ce championnat, notre ambition est en premier lieu de se maintenir. Après on fera un bilan en milieu de saison et nous verrons en fonction de notre position au classement au mois de février. On verra à ce moment, si par bonheur, on doit anticiper et se préparer à disputer des phases finales ou si nous devrons lutter pour garder notre place dans le Top 8. Ces deux éventualités font partie des options que nous devons envisager. Il serait prématuré de regarder tout de suite vers le haut et de faire des plans sur la comète car nous ne savons pas encore nous situer dans ce championnat. L’objectif quoi qu’il en soit est de se maintenir.

Allez-vous accueillir du renfort ?

Bien sûr ! Nous allons nous renforcer, nous sommes en pleine phase de finalisation de la venue de certaines joueuses. C’est quasiment fait pour la plupart. Je ne peux pas, à l’heure actuelle, donner une liste précise, avec les noms des joueuses, mais cela ne saurait tarder. En tout cas, je peux vous dire que nous allons accueillir des filles qui ont le niveau international pour renforcer notre effectif. Comme Latoya Blackwood, deuxième ligne internationale canadienne. Par ailleurs, nous avons beaucoup de joueuses importantes (la capitaine Marion Peyronnet, l’ailière Gaëlle Bertrand ou l’arrière Prune Pegot par exemple, N.D.L.R.) sont restées avec nous. La base de notre effectif reste donc stable et nos recrues apporteront une plus-value. Le staff a également été renouvelé, mais en termes de joueuses le groupe est quasi identique à celui de l’année dernière. On connaît les capacités de la plupart de nos filles et on sait qu’on peut espérer avoir des résultats. Toutefois, le niveau du Top 8 n’est pas celui de l’Armelle-Auclair donc à partir de cela, il faudra s’adapter.

Le gros changement est donc au niveau de l’encadrement modifié, Pierre Marty et Philippe Gleyze. Pourquoi ce changement après une saison 2015-2016 très réussie comme vous l’avez dit ?

En effet, mais l’ancien bureau a considéré que la montée en Top 8 était l’occasion de renouveler le staff sportif. David Gérard notamment entraîne aussi les Crabos du Stade toulousain, donc c’était compliqué pour lui d’être entraîneur à part entière de l’équipe une. Pierre Marty et Philippe Gleyze sont donc arrivés et ce sont deux bons coachs. On repart avec des entraîneurs nouveaux en équipe réserve aussi. C’est un nouveau départ avec de nouveaux entraîneurs et un nouveau bureau.

« Cela leur demande beaucoup de sacrifices. »

On sait qu’il est parfois difficile pour les filles d’allier rugby et vie professionnelle/étudiante et vie familiale, pour les convaincre de vous rejoindre et de rester aussi, essayez-vous de les accompagner au mieux ?

On essaye bien entendu d’accompagner les filles pour qu‘elles puissent mener avec succès leur carrière ainsi que leur vie personnelle. Certaines ont le statut de sportives de haut niveau, ce qui leur permet d’avoir des horaires de cours aménagés. En ce qui concerne les filles qui travaillent, et que l’on a pu aider dans le fait de trouver un emploi dans une de nos sociétés partenaires, elles ont un aménagement des horaires pour pouvoir participer à au moins deux entraînements par semaine. Ce n’est pas toujours possible mais en général les employeurs sont assez compréhensifs. Il y a quand même une reconnaissance des qualités individuelles des filles de la part de nos partenaires et de leurs employeurs. En disant que nos filles sont motivées et travailleuses, les entreprises qui ont eu l’occasion de travailler avec elles sont satisfaites et beaucoup sont encore en poste.

Il faut du courage pour jouer au rugby lorsqu’on est une fille…

J’ai entraîné des garçons et des filles et je dirais que les filles sont plus dures au mal que les garçons. Si elles viennent au rugby, c’est qu’elles ont bien souvent déjà contourné un certain nombre d’obstacles, leur motivation est donc bien souvent supérieure à celle des garçons. Elles ont une volonté de bien faire et une pugnacité que vous aurez chez toutes les filles dans une équipe féminine alors que dans une équipe de garçons vous ne l’observerez que chez quelques éléments. Cela s’est perdu un peu chez les garçons. Elles se surpassent pour vivre leur passion, car elles s’entraînent quasiment tous les jours en dehors des trois entraînements hebdomadaires, cela leur demande beaucoup de sacrifices. Et c’est grâce à cela que nous avons réussi notre saison l’an dernier. Enfin, c’est une grande fierté pour le club d’avoir des joueuses en équipe de France. Gaëlle Hermet, Coralie Bertrand et Séraphine Okemba sont d’ailleurs sélectionnées pour le stage de rentrée de l’équipe de France courant septembre. C’est un gage de tous les efforts que les filles font pour arriver à ce niveau et de tous les sacrifices qu’elles font.

« Le niveau du rugby féminin va forcément s’élever »

Avec cette accession en Top 8, les déplacements s’allongent (Caen, Rennes, Lille, Bobigny…), cela va-t-il fortement impacter votre budget ainsi que l’organisation pour les filles ?

Cela impacte le budget bien évidemment, les déplacements vont être onéreux et vont demander une organisation particulière. Il faut effectivement composer avec les emplois du temps des joueuses, certaines travaillent le samedi par exemple. Il faudra composer l’équipe selon la disponibilité des joueuses et cela va bien augmentera notre budget déplacement. Nous devons donc étoffer nos ressources pour pouvoir subvenir à ces dépenses supplémentaires.

Pour augmenter les recettes et vous faire découvrir, essayerez-vous cette saison d’organiser des matchs de Top 8 à Ernest-Wallon en lever ou baisser de rideau des seniors masculins ?

On essaye mais cela n’est pas facile car les matchs du Stade toulousain sont retransmis à la télévision. L’organisation est donc serrée. La saison dernière, on est intervenu à la mi-temps, on a aussi fait des démonstrations avant les matchs. On va essayer de reproduire cela cette année. On aura probablement deux rencontres télévisées en Top 8. On jouera peut-être dans l’enceinte d’Ernest-Wallon mais c’est compliqué. Pour l’instant, nous jouons nos matchs sur les installations du Toac.

Selon vous, le niveau du rugby féminin va-t-il inévitablement s’élever ?

Absolument. Lorsque nous faisons par exemple nos journées de détections au mois de juin, on voit que cette année par rapport à l’année dernière, des sportives de bon niveau dans d’autres sports viennent s’essayer au rugby. Le rugby n’a plus cette connotation de sport totalement réservé aux garçons. On commence à attirer des sportives qui ont de réelles capacités et que l’on peut former au rugby rapidement. Elles viennent du handball, du basket, de l’athlétisme et elles ont des prédispositions particulières de par la pratique de ces sports. C’est une plus-value pour nous. Le niveau est monté, des clubs se créent chaque année, le niveau s’élèvera donc forcément. Les sélections régionales et nationales seront aussi plus fortes.

Enfin, Cyril Balester, membre du staff la saison passée, a été l’instigateur de la création d’une section sport/études rugby féminin au lycée Bellevue de Toulouse, comment jugez-vous cette initiative ?

Nous avions contribué à étayer le dossier avec lui, même s’il en était le meneur et le responsable nous l’avions accompagné dans ce projet. Cette année on essaiera d’avoir des échanges avec lui notamment sur le sujet des entraînements. C’est un élément important, car le nombre de place du pôle du lycée de Jolimont qui existe déjà, est limité. Avoir une deuxième section de ce genre, c’est un plus car cela amènera plus de filles au rugby et cela élèvera leur niveau. Mais je tiens à rappeler qu’il n’y a aucune certitude que les filles qui sont encadrées dans cette section viennent au Stade toulousain. À Bellevue ou ailleurs, l’important c’est que les filles jouent. Plus il y aura de filles et donc de clubs, mieux le rugby féminin se portera. Après, si des filles veulent élever leur niveau et viser la compétition, le Stade toulousain est prêt à les recevoir avec plaisir. Nous sommes cependant conscients que d’autres clubs sont comme nous sur l’agglomération. Blagnac-Saint-Orens est aussi en Top 8 par exemple, cela représente donc une opportunité plus grande pour les meilleures joueuses de la région d’accéder et d’évoluer au plus haut niveau national. Propos recueillis par M. L.

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