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XV de France : une attaque sans défense

Par Philippe Kallenbrunn
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    XV de France : une attaque sans défense
Publié le Mis à jour
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La France a battu l’Italie comme on pouvait s’y attendre. Mais les Tricolores n’ont levé aucun doute sur leur efficacité offensive.

Il ne faisait raisonnablement aucun doute quant à l’issue de ce premier match, et Paul le Poulpe lui-même (paix à son âme) n’aurait pas frémi du tentacule au moment de cracher son pronostic : la France a facilement battu l’Italie à Twickenham. Et puis quoi ? Et puis c’est tout. Pas de quoi se taper sur les cuisses, tellement l’adversité se trouvait limitée. Nous faire changer d’avis ? Autant chercher un beagle nommé Holy, de nuit, dans la forêt des Landes, à la lumière d’une bougie. Fidèles à leur prouesse contre l’Écosse à Saint-Denis lors du dernier match de préparation au Mondial, les Bleus de Saint-André ont gagné petit, brouillon, laborieusement, aux forceps, à l’ennui, poussant de bien tristes Transalpins, qu’Aurillac, la nouvelle terreur du Pro D2, aurait tout aussi bien pu dominer dans le temple du rugby anglais, orphelins qu’ils étaient de leur capitaine/mentor/héros/champion de France/meneur de jeu Sergio Parisse, et piégés par leur légendaire indiscipline. Franchement, l’animation offensive des Tricolores au cours de cette rencontre, alors que nous sortions encore tout émoustillés de l’exploit accompli par le Japon contre l’Afrique du Sud, fut une fois de plus d’une médiocrité à pleurer. Sur TF1, Christian Jeanpierre avait beau louer aux alentours de l’heure de jeu, on cite (magnéto Serge), le « travail exceptionnel de Patrice Lagisquet » avec le XV de France, on trouvait que, quand même, il n’y allait pas de main morte dans la flatterie à bon compte, avec tout le respect que l’on doit à l’ancien ailier des Bleus, dont les marqueurs du soir, rappelons-le, auront été deux piliers droits (Slimani et Mas), ce qui en dit long sur l’efficacité des trois-quarts français. Non, Dumoulin n’a pas fait oublier Fofana (mais celui-ci aurait-il fait mieux ?), les Bleus ont enchaîné les maladresses, les hésitations, les transmissions foireuses, ils ont même encaissé un essai contre cette équipe italienne de Série B sans jamais entrevoir la possibilité de prendre le point de bonus offensif, alors même que l’Irlande, quelques heures plus tôt, avait frappé les esprits, et le tableau d’affichage, contre les fantômes canadiens. C’est ainsi : la France a gagné, réjouissons-nous, et sa bonne étoile scintille toujours. Le bol, la veine, l’aubaine, la fortune, allez, osons-le, le nu bordé de couilles… Cette chance qui lui a permis de figurer haut dans le classement mondial lorsqu’il le fallait, pile poil au moment du tirage au sort des poules de cette Coupe du monde 2015. Celle qui lui a servi une poule D à sa mesure, aux petits oignons. Celle qui sourit aux équipes dont on pressent qu’elles iront loin en jouant mal. Fou comme on a l’impression d’avoir déjà vu le film… Pour le plaisir, roucoulerait Herbert Léonard, on se repassera, dès avant potron-minet, les images du match incroyable des Japonais, ahurissants de vitesse, de spontanéité et d’organisation contre les Springboks. Tout ce dont les Bleus restent incapables.

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