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Un Armelle-Auclair à deux vitesses

Par midi olympique
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    Un Armelle-Auclair à deux vitesses
Publié le Mis à jour
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Dimanche dernier, en ouverture du championnat, les filles de Gaillac ont disposé de leurs homologues tarbaises sur le score de 10 à 7. Une score étriqué pour une victoire très importante dans l’optique du maintien, qui sera sans doute le seul objectif jouable pour les deux clubs. Explications.

Le rugby féminin est en plein essor et cela se voit. Les effets vertueux du développement du rugby chez les filles explosent aux yeux de tous : meilleure médiatisation (même si d’énormes progrès restent à faire), attrait de nouveaux sponsors, hausse considérable du niveau de jeu, compétitions de plus en plus attractives, intérêt décuplé chez les jeunes filles, spectateurs de plus en plus nombreux sur les prés… Les occasions de se réjouir ne manquent pas. Las, chaque médaille a son revers et ce développement rapide induit aussi des effets quelque peu pervers.

Prenons le cas du championnat Armelle-Auclair, équivalent, pour schématiser, à la Pro D2 chez les garçons (toutes proportions gardées, le professionnalisme n’existant pas chez les filles à ce niveau). Avant même que le championnat ne démarre, les principaux acteurs craignaient de voir un championnat à deux vitesses, avec d’un côté les clubs affiliés aux grosses structures professionnelles et de l’autre les clubs plus modestes, jouissant d’un bassin économique moins fort et n’ayant pas à leur disposition la puissance de feu d’une structure dont les hommes évoluent en Top 14 ou Pro D2.

Les résultats de la première journée ont confirmé cette crainte

Lons, Bayonne, Bordeaux, Lyon, Sassenage ou Romagnat ont marqué la première journée au fer rouge, atomisant leurs adversaires (sur des scores très fleuves pour la plupart : Bordeaux a battu Castres 44-0, Lons a disposé de Nérac 74-3, Romagnat l’a emporté 45-0 contre Grenoble université…).

Bien sûr « la glorieuse incertitude du sport » permet toujours d’ouvrir une fenêtre d’espoir. Après tout, le Japon ne vient-il pas de terrasser l’Afrique du Sud lors du Mondial outre-Manche ? Mais le message des présidents est unilatéral. Exemple de Pauline Séguier, numéro 9 de Gaillac : « C’est certain que le championnat devient de plus en plus compliqué, année après année. Il faut consentir à énormément d’efforts pour exister face à des clubs qui montent en puissance et dont le budget et les moyens ne sont pas comparables aux nôtres. Nous sommes des « petits ». Et nous jouerons le maintien car Bordeaux, Lons, Bayonne sont très au-dessus. »

Pour prendre l’exemple du Tarn, Gaillac avait jusqu’à présent la suprématie au niveau du département. Loin devant le CRF (Castres rugby féminin), qui était toujours battu depuis quatre saisons. Cette année, le CRF s’est associé au Castres olympique, le club professionnel de la ville pour devenir le Castres olympique féminin. Avec pour conséquence une augmentation de moyens et une mutualisation de certains secteurs avec les pros du Top 14. Même si Castres a perdu son premier match de la saison à Bordeaux (dans l’écrin du Stade Chaban-Delmas, excusez du peu !), les effets de la fusion ne tarderont pas à se faire sentir, comme l’explique Virginie Berthoumieu, la présidente : « C’est une très bonne chose pour nous de pouvoir utiliser les infrastructures du CO. Nous avons un entraîneur qui est passé par les catégories jeunes du Castres olympique (Laurent Dupont, ex-coach des cadets A, N.D.L.R.). Cela est forcément bénéfique. » Il faudra peut-être une ou plusieurs saisons, mais les Castraises devraient, à terme, reprendre la suprématie tarnaise aux Gaillacoises. La dynamique économique parle pour elles. Mieux vaut rouler dans le sillage d’une équipe de Top 14 que dans celui d’une équipe de Fédérale 2. Ne serait-ce que pour le prestige et les facilités de recrutement.

Les clubs professionnels seront bientôt obligés de se doter d’une équipe féminine. Question de parité homme-femme. Comme Castres, Lons a profité de ce point de règlement pour se rapprocher de la Section paloise. La Rochelle du Stade rochelais, avec toujours, une amélioration des conditions de travail. Gaillacoise et Néracaise se sentent bien seules, isolées loin d’un gros club professionnel capable de les porter. Résisteront-elles aux grosses écuries et à cette passation de pouvoir en passe de se réaliser ? Voilà tout l’enjeu du championnat à venir. Les Gaillacoises ont pris déjà quatre points précieux en disposant de Tarbes (qui jouit d’une filiation avec le Tarbes Pyrénées Rugby). Voilà toujours ça de pris avant le derby, la semaine prochaine, à Castres… Pour Nérac, l’avenir semble un peu plus sombre encore après la défaite inaugurale face à Lons, 74 à 3…D. B.

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