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Dan Carter est-il le meilleur ouvreur au monde ?

Par midi olympique
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    Dan Carter est-il le meilleur ouvreur au monde ?
Publié le Mis à jour
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La question pourrait presque prêter à sourire tant il semble admis, reconnu et avéré que le néo-Racingman représente l’excellence et la fiabilité à un poste aussi crucial que celui de demi-d’ouverture. Pourtant, certaines voies dissidentes se font entendre, une certaine irrégularité agace au sein même de sa nation …

Légende vivante

Personne ne pourra contester qu’à l’heure actuelle Dan Carter est LA star du rugby. À 33 ans il est l’un des rares joueurs à bénéficier d’une notoriété au-delà même des nations fermées du rugby. Preuve en est avec l’hommage reçu de la part de l’acteur d’Alerte à Malibu David Hasselhoff « Tout mon soutien à @DanCarter bonne chance, heureux de notre rencontre et d’avoir récupéré le maillot de Sir John Kirwans il y a quelques années… On se voit sur le terrain ! » Sa popularité s’explique également par le fait qu’il évolue avec brio au poste le plus exposé au sein de l’équipe la plus célèbre de ce sport. Avouons-le, sans jeter un regard à notre smartphone il est très difficile de donner le nom du premier ministre néo-zélandais… Les ambassadeurs de ce pays sont bel et bien les All Blacks, ces guerriers du sport et leur Haka, cette danse rituelle devenue un enjeu commercial. Dan Carter dans tous ça est l’homme des records, l’étoile parmi les étoiles. Le définir comme un joueur complet serait presque réducteur tant il excelle dans tous les domaines. Le plus fiable aux pieds, capable d’attaquer la ligne, de trouver des intervalles pour ses coéquipiers et irréprochable en défense… Difficile de trouver un concurrent avec une telle palette à sa disposition.

En chiffres, il représente 1552 points avec sa sélection, soit plus de 10 % du total de l’ensemble des points marqués dans l’histoire des All Blacks. Son taux de réussite moyen de 88 % sonne comme une réponse aux sceptiques, adeptes de l’argument « oui mais les Blacks marquent et obtiennent beaucoup de pénalités. » À titre de comparaison l’Anglais Jonny Wilkinson est à 70 % de réussite et Fredéric Michalak, avec bien moins de coups de pied, à 64 %. Il a également été nommé meilleur joueur du monde à deux reprises en 2005 et 2012. Seul son coéquipier Richie McCaw a fait mieux avec trois récompenses. Autre chiffre significatif, en signant au Racing 92 il va toucher le plus gros salaire de l’histoire du rugby à quinze. Pratiquement deux millions d’euros et une véritable lutte entre clubs français, japonais et anglais pour arracher sa signature. Un investissement coûteux dans un premier temps mais très vite rentable. Le nom attire et Jacky Lorenzetti, président du Racing exagérait à peine en disant que la venue de Carter allait remplir son stade mais aussi tous ceux de l’hexagone.

Entre blessures et usures

Au rayon des bémols, l’évocation de la Coupe du monde ne fera certainement pas sourire Dan Carter, du moins pas pour l’instant… À Londres, il dispute son quatrième mondial. Remplaçant de Carlos Spencer en 2003, à la baguette en 2007, et éliminé à deux reprises par ces diables de français. Que dire enfin de sa cruelle blessure lors de la victoire en 2011. Les blessures justement, ce mal chronique trop souvent associé au nom Carter ces dernières années. Depuis la blessure à l’adducteur en 2011 il y a aussi eu cette fracture de la cheville en finale du Super 15 2014. De graves blessures quasiment synonymes d’évictions des Blacks pour cette Coupe du monde. À son retour en club, il a d’abord dû se contenter de jouer premier centre, Colin Slade faisant office d’ouvreur aux Crusaders. En équipe nationale, si Aaron Cruden s’est blessé, en plus de Colin Slade et Beauden Barrett l’éclosion de Lima Sopoaga est venue compliquer la course au mondial pour les ouvreurs néo-zélandais. Lors du dernier Four Nations, Sapoaga avait convaincu contre l’Afrique du Sud après deux prestations en demi-teinte de Carter. Le sélectionneur Steve Hansen avait alors laissé une dernière chance à Carter contre l’Australie. Une victoire convaincante plus tard (41-13) et il décrochait in extremis son billet d’avion pour Londres laissant derrière lui ses blessures et ses doutes.

Ce n’est pourtant pas suffisant pour mériter d’être l’ouvreur des All Blacks. Ainsi après sa performance moyenne face à la Géorgie Chris Rattue écrivait dans le New Zeland Herald : « Plus de temps à perdre, Dan Carter doit être remplacé » ajoutant « sa performance a tellement été mauvaise qu’il était difficile de discerner quel était le plan de jeu original. » Des performances branchées sur courant alternatif d’autant plus agaçantes qu’il peut passer de meilleur dix de l’histoire à joueur moyen. Se demander si Dan Carter est le meilleur ouvreur du monde consiste d’abord à s’interroger sur le visage qu’il va montrer. En pleine possession de ses moyens, il est l’ouvreur le plus doué, le plus complet et le plus fiable du circuit actuel. Il faut chercher dans l’histoire pour lui trouver de la concurrence. A contrario, lorsqu’il est à la peine il est bien en deçà d’un Jonathan Sexton ou d’un George Ford. Alors Dr Jekyll ou Mister Hyde contre la France ? Londres 2015 est en tout cas sa dernière opportunité de remporter une Coupe du monde en étant sur le terrain.

P-O.C

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