A balles réelles
De retour d’une longue blessure au mollet, le futur parisien Willem Alberts est l’arme atomique de Heyneke Meyer, en fin de match. Attention, danger...
Il y a des impulsifs qui préviennent. D’autres qui se déplacent. Quand Willem Alberts (31 ans, 1, 92 m et 122 kg, 36 sélections) coince le ballon dans ses deux énormes paluches et se lance tête baissée à l’assaut d’une défense, tout homme empreint d’un minimum d’empathie se demande si des êtres humains normalement constitués ne paieront pas de leur vie la collision frontale avec la locomotive. Le meilleur joueur du dernier France/Afrique du Sud (novembre 2013, 19 à 10) et futur parisien ne fait rire personne. Sauf, peut-être, son coéquipier Bakkies Botha. Le géant toulonnais raconte : « En Afrique du Sud, on appelle Willem The Bone Collector (le collectionneur d’os). Ses charges sont d’une violence incroyable. Et ses plaquages sont peut-être pires encore. Un jour, lors d’un match de Super 15 (Bulls/Sharks), il m’a pris en planche, j’ai perdu le ballon et mon corps a tremblé pendant de longues minutes… »
L’hommage de Meyer
Droit comme un « I », toujours rasé de frais, moins souriant que ne peut l’être l’immense majorité de ses contemporains, Willem Alberts écoute parler les autres, ponctuant l’échange d’un clin d’œil, parfois d’un hochement de tête. « C’est un garçon très discret, nous confie Pieter de Villiers, aujourd’hui entraineur des avants sud-africains. Sur le terrain, il est énorme : c’est le porteur de balle de notre troisième ligne, le joueur à qui l’on demande de créer les brèches. »
Au sein de la troisième ligne des Springboks -considérée par Victor Matfield comme supérieure à celle des All Blacks- il y a donc François Louw, avant tout concentré sur le combat au sol, Duane Vermeulen, chargé de trier les ballons derrière la mêlée sud-africaine et distribuer quelques arrêts buffets dans le jeu au près ; Schalk Burger, revenu à son meilleur niveau après avoir frôlé la mort voici deux ans. Et puis il y a Willem Alberts, recrue phare du Stade français et remplaçant de luxe des Spingboks, 120 kg d’acier trempé que Handré Pollard envoie à la corne dès qu’il est à cours d’idée, soit assez souvent. Longtemps blessé à un mollet, l’impact player de l’Afrique du Sud attend cette demi-finale avec une impatience non feinte. Aux abris…
Par Marc DUZAN, envoyé spécial
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