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Dintrans : "Je suis catastrophé"

Par Emmanuel Massicard
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    Dintrans : "Je suis catastrophé"
Publié le Mis à jour
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Figure emblématique du Stado des années 80, Philippe Dintrans est un des partenaires du TPR. L'ancien talonneur et capitaine porte un regard ému et inquiet sur l'avenir du club. Son propos trouve un écho dans la prise de parole de Tony Marin, président du comité Armagnac-Bigorre et ancien joueur de Tarbes. Deux hommes qui montent au front.

Philippe Dintrans (partenaire du TPR, ancien capitaine et international du Stadoceste Tarbais) : "Je suis malheureux. Ce n'est pas la première fois que que Tarbes est ainsi confronté à des difficultés financières, et pas la première fois, non plus, qu'un club se retrouve ainsi dans le rouge. On vit au-dessus de nos moyens et l'on paie grassement des gens. Tout cela est démesuré. En fait, nous sommes complètement décalé par rapport au Top 14 et même avec notre réalité locale. Croyez-moi, il faut tout changer. Il y avait eu Bagnères, puis Lourdes, et c'est maintenant Tarbes... A force de vouloir copier ce qui se fait dans les grandes villes, les petites villes vont dans le mur. Elles sont contraintes de suivre un rythme qui n'est pas le leur, et n'offrent même pas la possibilité aux jeunes de grandir et de s'épanouir. Chez nous, au rugby, on ne les fait pas jouer avant 21 ans, nos jeunes. Tout cela parce qu'ils sont trop jeunes quand ailleurs, dans les autres pays, c'est à cet âge-là justement qu'ils accèdent au plus haut niveau ! Oui, c'est une catastrophe de voir Tarbes ainsi menacé du dépôt de bilan... J'espère qu'il y aura une mobilisation générale autour du TPR, un élan très fort pour que ce club centenaire (fondé en 1901, N.D.L.R.) évite de disparaître. Il faut repartir sur de nouvelles bases, quitte à reprendre le nom historique : le Stado. Je vois mes amis qui ont mal, je vois tous les jeunes tarbais qui risquent de se retrouver à la rue si le TPR est rayé de la carte. Que dire des anciens qui ont tant donné pour ce club, qui le supportent depuis des années et des années. Tout ces gens-là méritent que l'on se batte pour construire un avenir à ce club."  

Marin : "Arrêtons les querelles"

Antoine Marin (président du Comité Armagnac-Bigorre, ancien joueur de Tarbes): "Triste, c'est un mot bien faible. Le souci du comité, c'est l'association, plus de 400 licences, des éducateurs, un savoir faire, un centre de formation de première catégorie. Notre souci il est là. Bien sûr, le comité n'a pas de compétences pour ce qui concerne le sport professionnel. Mais je suis aussi ancien joueur du club. Ce club m'a permis de découvrir le rugby, je veux dire des entraîneurs, des copains, c'est un club qui a forgé ma vie sociale, citoyenne, sportive. Aujourd'hui, j'imagine mal ce que serait le stade Maurice-Trélut vide. Je n'y arrive pas. On dit toujours « On va au Stado », c'est un lieu de rencontre. C'est un rendez-vous habituel et incontournable. La disparition du club représenterait un risque considéral. Quel espoir aurait les jeunes qui débutent le rugby dans les Hautes-Pyrénées ? Aujourd'hui, ils ont tous l'espoir secret de devenir professionnels, de porter le maillot du TPR. On briserait le rêve de centaines de gamins et de familles. Je crains que ce soit la curée. Nous avons un pôle espoir à Toulouse et un autre à Bayonne. Nous réussissions à freiner le départ de nos jeunes vers ces deux pôles grâce à la formation proposée au TPR. Les Hautes-Pyrénées représentent un bassin de population de 230 000 habitants avec un secteur économique qui est ce qu'il est. On ne peut pas prétendre avoir les mêmes retombées partenariales que les grandes métropoles. Ici, on s'est toujours construit sur le savoir faire humain, avec des hommes, les encadrants, les entraîneurs, les joueurs qui sont performants. Aujourd'hui, même si ça ne va pas faire plaisir, je regrette que les garçons formés chez nous ne jouent pas, qu'ils n'aient pas le loisir d'exprimer leur talent, car il y a des gens qui ont du talent. C'est le président du comité qui parle mais aussi le Tarbais. J'ai vu autour de moi des garçons qui étaient des jeunes joueurs moyens devenir des champions par leur travail et la qualité de l'encadrement. Nous avons les mêmes aujourd'hui et nous aurons les mêmes demain. Aujourd'hui, il faut que tout le monde se serre les coudes, que l'on arrête de dire c'est la faute d'untel ou c'est la faute de l'autre. Il faut trouver une solution. Que l'on arrête les divisions, les querelles. C'est la faute à personne, c'est la faute à tout le monde." N.A.

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