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Un moral à remonter

Par midi olympique
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    Un moral à remonter
Publié le Mis à jour
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Faire parler les mamans, c’est parler aussi des bobos et des angoisses du rugbyman professionnel. Privilégié de vivre de sa passion, il subit pour autant la pression de la compétition au quotidien, la peur de la blessure, de l’éviction du groupe. Des émotions auxquelles les mamans sont particulièrement sensibles…

Les impacts marquent le cœur des mamans

Le rugby est un sport de contact, c’est entendu. C’est d’ailleurs pour de nombreux joueurs, l’un des attraits de ce sport. Ce qui n’empêche pas les mères de ces joueurs de ressentir dans leur chair les impacts. « J’ai eu mal au ventre à chaque match pendant vingt et un ans », déclare sans fard Dany Rabadan. « Si elle me voit blessée, elle reprend son rôle de mère et s’inquiète un peu plus », explique Gaëlle Mignot, capitaine de l’équipe de France féminine. « Le jour où elle s’est ouvert l’arcade, j’ai eu les larmes aux yeux », se souvient Maryline, sa mère. Dans l’ensemble, nos témoins sont cependant rassurés par l’accompagnement au sein des clubs. « Par rapport à l’intégrité physique, je fais confiance au staff de l’équipe. Les joueurs sont très bien préparés », souligne Corinne Bezy. Et la plupart s’accordent sur un point : c’est surtout moralement qu’il faut soutenir leurs rejetons. Les bleus à l’âme nécessitent plus de soin que les blessures physiques…

« Le soutien est davantage moral que physique », estime Corinne Bezy. « C’est dur pour le joueur et c’est dur pour l’entourage », relève Marie-Ange Chalureau, dont le fils joue en deuxième ligne à Perpignan. Qui explique : « La pression, je pense que moralement c’est très dur, il faut toujours faire sa place. C’est un éternel recommencement chaque semaine. » Bastien, le principal intéressé, souligne pour sa part « Pour moi c’est un jeu, ce n’est pas un métier. Mais le jeu devient de plus en plus sérieux, il y a de plus en plus de contraintes, notamment sur l’hygiène de vie. » Il cite également la pression médiatique : « Nous sommes toujours entourés des journalistes. La moindre petite erreur, le moindre incident peut faire le buzz. Une mauvaise image pour un joueur peut mettre en danger sa carrière. »

L’angoisse de la feuille de match

L’angoisse de la feuille de match est par ailleurs la préoccupation la mieux partagée. « L’annonce de la feuille de match est toujours un moment difficile. Pour un joueur de haut niveau, c’est très frustrant de ne pas jouer le week-end. Quand ils viennent à la maison, ils portent cette décision-là. Après, ils sont assez intelligents pour prendre du recul et ne pas faire pâtir la famille de leur ressenti », déclare Corinne Bezy qui ajoute : « Il ne faut surtout pas se lamenter sur son sort. Il faut être patient même si c’est difficile. » « Je n’avais pas l’appréhension de la feuille de match, mais mon fils oui. Chaque semaine, le joueur se remet en question. J’avais toujours un petit pincement au cœur quand il n’était pas titulaire car c’est un compétiteur », se souvient Dany Rabadan.

Double-emploi pour les filles

C’est encore plus compliqué pour les filles, amatrices, qui doivent mener de front carrière de haut niveau et métier à côté : « Il faut voir les sacrifices qu’elles font », déclare Maryline Mignot. Souvent, elles sont obligées de prendre des congés pour honorer leurs sélections. »

La famille apparaît souvent comme un refuge : « Bastien n’en parle pas trop mais on voit qu’il a besoin de se ressourcer en famille. Il téléphone régulièrement. Il a besoin d’être encadré, soutenu », souligne Marie-Ange Chalureau. De son côté, Corinne Bezy n’envisageait pas que ses fils commencent leur carrière professionnelle loin de la famille : « Nous craignions de les laisser seuls si les choses ne s’étaient pas bien passées : blessure, absence durable de la feuille de match… Heureusement la situation ne s’est jamais posée. »

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