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« Un dialogue ouvert et sans concession »

Par midi olympique
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Publié le Mis à jour
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Jean-Louis Boujon, président du comité Ile-de-France, cite trois événements récents qui lui ont fait écrire un éditorial contre le racisme et la violence.

Vous avez produit sur le site internet du comité régional un éditorial assez marquant, intitulé « Alerte générale », dans lequel vous évoquez des faits récurrents de racisme et de violence. Pourquoi ce texte ?

J’ai l’impression que nous assistons à une sorte de banalisation du système disciplinaire à l’encontre de ces faits. Ils se produisent, le comité sanctionne, et on passe autre chose, jusqu’au prochain fait. Le comité serait devenu une sorte d’administration disciplinaire. Ce n’est pas le cas, et devant la recrudescence de certains événements déplorables, il fallait remettre les choses à plat. Le comité régional, et à travers lui tout le rugby francilien, est un organisme de conciliation et de gestion des conflits, ce qui implique le dialogue. Il n’est pas question de laisser penser le contraire.

Quels faits vous ont poussé à vous exprimer ?

J’ai trois dossiers récents sous les yeux. Le plus effarant concerne un match Danet à Dourdan, où Sarcelles se déplaçait. Une Marseillaise a été diffusée par la sono du stade avant la rencontre, et elle n’a pas été programmée en hommage à la grandeur de la France, comme l’ont montré les insultes proférées ensuite à l’endroit des joueurs de Sarcelles. « Ici c’est la France et vous n’êtes pas Français », ce n’est possible nulle part, et certainement pas autour d’un terrain de rugby. Le tout servi par des cris d’animaux. Sarcelles est un club qui a été au centre d’une affaire la saison dernière, ce qui n’en fait pas un bouc émissaire qu’il serait possible de stigmatiser en permanence. Voilà un club qui se trouve au centre de la mixité sociale, et dont l’activité produit beaucoup de joueurs de haut niveau. Le travail de ses dirigeants est colossal. Il est du rôle du comité de prendre en main ces affaires et de rentrer dans ces conflits, pour créer un dialogue entre les parties et trouver des solutions à ces problématiques. Il est également du devoir des dirigeants d’assumer leur responsabilité. On ne laisse pas une Marseillaise dans la sono sans intervenir et faire cesser ces ignominies.

Quels sont les autres dossiers que vous évoquiez ?

Deux dossiers d’équipe cadette. L’un entre Stains et Hyères. Le match était arbitré par une femme. Alors qu’elle se trouvait dans son vestiaire à la fin du match, elle a été invectivée à travers la porte par des mots choquants. Je les prononce : « On veut te voir à poils salope. » L’autre match s’est déroulé entre Saint-Denis et Triel. La sortie des joueurs de Triel du club-house a été marquée par des voies de fait. Des joueurs ont été agressés. Je précise que, dans le premier cas, le dirigeant des jeunes joueurs fautifs a immédiatement présenté ses excuses à l’arbitre insultée. Dans l’autre cas, les deux présidents se sont rapprochés pour évoquer la situation. Je cite ces cas en exemple car d’un côté ils sont intolérables, et que de l’autre, des réponses ont été apportées sur le terrain. C’est ce dialogue ouvert et sans concession, que le comité entend défendre et promouvoir.

Au début du mois de janvier, lors de vos vœux, vous avez dit votre intention de vous représenter à la présidence du comité francilien. Pour l’instant, aucun opposant ne s’est déclaré. Vous devriez toujours être le président du plus grand comité de France quand se dérouleront les élections fédérales. Qui soutiendrez-vous ?

Celui qui proposera un programme en adéquation avec les besoins de notre comité régional. Si je souhaite rester, c’est pour faire vivre notre nouveau mode de gouvernance francilien. Nous l’avons enfanté avec le comité directeur, je voudrais le voir grandir. Et je dirai bientôt quels seront les éléments de programme de ma candidature. Or il se trouve que le comité d’Ile-de-France concentre toutes les problématiques du rugby national. Nous avons un rugby rural, un rugby des villes moyennes, un rugby parisien, un rugby des bobos, et j’en passe : toutes les composantes y sont représentées. Je pense que le point de vue francilien est fondamentalement intéressant. Le candidat dont les propositions se rapprocheront des nôtres aura ma voix.

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