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Les totems des grands chelems anglais

Par Jérôme Prévot
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    Les totems des grands chelems anglais
Publié le Mis à jour
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L’Angleterre va jouer samedi pour gagner le Grand Chelem, qui serait son treizième. Si elle y parvient, de quel joueur se souviendrons nous comme tête d’affiche de ce « carton plein ». Billy Vunipola ? Maro Itoje ? Dylan Hartley ? Seul le recul de l’Histoire nous le dira. Faisons un petit retour sur les totems des Grands Chelems précédents.

1913-1914-1921-1923 : Cyril Lowe

On ne peut pas ne pas parler de Cyril Lowe, qui joua les quatre matches complets de ces quatre éditions. Une performance monumentale. Seul Fabien Pelous a fait aussi bien quatre-vingt un an plus tard. Il jouait ailier, servi par un crochet dévastateur. Nous avons fait dans ce site un petit portrait de ce joueur hors-norme qui au milieu de ces quatre sacres prit part à une autre sorte de compétition : la guerre de quatorze. 25 sélections entre 1913 et 1923.

1924 : Wavell Wakefield

Il jouait deuxième ou troisième ligne pour les Harlequins. Wavell Wakefield a participé à trois Grands Chelems, 1921, 1923, 1924, dont le dernier comme capitaine. Il a laissé une trace très profonde dans le rugby anglais par son charisme et son autorité mais aussi par sa réflexion sur le jeu. Il mesurait 1 m 86, ce qui en faisait un grand gabarit pour l’époque. Après sa carrière, il écrivit un livre qui fit référence en termes de technique. Puis il endossa toutes sortes de responsabilités en devenant président de la RFU mais aussi député conservateur et homme d’affaires et fut finalement anobli par la reine. 31 sélections entre 1920 et 1927 dont trente dans le Tournoi dont 28 consécutives.

1928 : Ronald Cove-Smith

Lui aussi a vécu quatre grands chelems, mais pas complets. Il était l’un des leaders du rugby anglais des années vingt tout en menant en parallèle une carrière de médecin. Il fut aussi capitaine des Lions Britanniques en tournée en Afrique du Sud. Il jouait pour des clubs aujourd’hui disparus. Old Merchant Taylor, Kings College Hospital RFC. Il porta aussi le maillot prestigieux de l’université de Cambridge. 29 sléections entre 1921 et 1929 plus quatre avec les Lions.

1957 : Peter Jackson

Il a beaucoup d’homonymes : un metteur en scène mais aussi un journaliste très connu dans le monde du rugby anglais. Peter Jackson (20 sélections entre 1957 et 1963) fut aussi un ailier racé, un élément offensif de très grande classe. On le surnommait Nijinsky comme le maître des ballets russes ou «Le Fantôme» pour sa faculté à surgir de nulle part pour traverser les défenses. Il ne marqua que six essais internationaux, mais certains d’entre eux sont passés à la postérité, tant il était au-dessus du lot en termes d’inspiration et d’aisance technique. Il marqua trois fois lors de ce Tournoi 1957.

 

1980 : Bill Beaumont

Il avait un drôle de physique. Il avait 28 ans mais en paraissait facilement quinze de plus avec sa grosse moustache. Il nous faisait penser à Winsont Churchill par l’autorité bonhomme qu’il dégageait. Bill Beaumont sortit l’Angleterre d’une certaine torpeur en conduisant le XV de la Rose à un grand Chelem fondé sur la force de son pack. Bill Beaumont ressemblait à un cheval de labour, lent mais appliqué, méthodique et discipliné. Il fit toute sa carrière à Fylde, un club du Lancashire aujourd’hui loin du haut niveau. Il est ensuite resté actif comme dirigeant au point de briguer aujourd’hui la présidence de World Rugby, rien que ça. 34 sélections entre 1975 et 1982 plus sept avec les Lions.

1991-1992-1995 : Will Carling

Rarement, un seul joueur aura symbolisé une époque. Will Carling était un trois quart centre robuste et lucide, pas forcément le joueur le plus flamboyant de la terre, mais il avait un esprit de compétition sans faille. Il correspondit à la renaissance du XV de la Rose après des années de vaches maigres. Il fut le patron d’une équipe dure au mal, efficace et implacable qui réconcilia tout un pays avec sa sélection. Les Français en avaient fait une sorte de repoussoir, mais il était un grand joueur, en dépit des apparences.

2003 : Jonny Wilkinson

Il restera comme un phénomène du rugby mondial. Un joueur comme il en existe que deux ou trois par siècle. Sa carrière s’étala sur treize ans. Il était fort, mais il n’était pas le plus doué de sa génération. Mais il était un travailleur acharné, une machine à répéter inlassablement les mêmes gestes : les tirs au but surtout mais pas seulement. C’est vrai que le jeu au pied n’avait pas de secret pour lui, mais il était aussi capable de faire face à la dimension physique du jeu par son courage. En 2003, il fut la figure de proue de ceux que certains ont appelé « La meilleure équipe de tous les temps, tous sports confondus. » C’est un peu exagéré mais ça sonne comme une récompense du travail fourni. 91 sélections entre 1998 et 2011, plus six avec les Lions.

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