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Le bus du bonheur

Par midi olympique
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    Le bus du bonheur
Publié le Mis à jour
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Pour mieux poursuivre son œuvre de formation, dont deux Espoirs de l’UBB sont les porte-drapeaux, l’USB a fait un choix qui l’engage.

Eloignés d’une élite qui trop souvent les méprise, affectés par la morosité ambiante, les pratiquants du rugby d’en bas se cherchent des raisons d’espérer. Et ils parviennent à en trouver. Ce n’est pas de son équipe première, rétrogradée en Première Série, que l’US Bouscat, en périphérie bordelaise, est la plus fière, mais plutôt de la dynamique globale de son club fort de ses 444 licenciés dont 186 enfants au sein du pôle éducatif. Dès lors que prévaut l’intérêt général, les priorités se déplacent. Médecin pédiatre au CHU de Bordeaux, Jean Sarlangue préside l’USB depuis vingt-sept ans. Sa première licence, il l’a signée en 1967 dans ce même club dont le rôle de formateur correspond à la philosophie qui a toujours été la sienne. Afin de l’aider à acquérir un minibus pour transporter les enfants de l’école de rugby, Jean Sarlangue n’a pas hésité à solliciter la députée Sandrine Doucet. « J’ai obtenu une subvention de 5 000 € prise sur sa réserve parlementaire. Cette somme représente le tiers de ce qui nous était nécessaire. Notre budget n’est que de 120 000 € dont 20 000 à 25 000 € de transports par an pour notre école de rugby de 186 enfants et nos équipes cadets et juniors en totale indépendance. »

Un club familial

Le bus est décoré, il est sympa, et le président entouré des bénévoles du club a profité de la soirée de présentation et de remerciements pour mettre en exergue la mission de formation de l’US Bouscataise. « Nous n’avons pas d’argent alors formons !, lance le président avec conviction. Nous avons deux beaux exemples très récents avec deux titulaires des espoirs de l’UBB : le pilier Anthony Vermont (19 ans, 1,91 m, 123 kg, N.D.L.R.) et le capitaine Vincent Bouet qui a passé neuf ans chez nous jusqu’aux cadets. Nous en sommes fiers car à son arrivée au CABBG, même avec un gabarit de 2,05 m et 117 kg, on nous a fait remarquer qu’il savait jouer. Il savait faire une passe. »

Dans la grande salle du club house bouscatais, Romain Giraud le capitaine des moins de 14 ans a suivi du regard le colosse. De fait, ils sont membres d’une même « tribu » et Vincent Bouet exprime cette appartenance avec respect et reconnaissance : « J’habite en face du stade. J’ai grandi auprès de ce club qui est une famille et cela me convenait. Jeune, j’allais voir les seniors tous les dimanches. Il n’y avait pas de barrière. Quand je suis entré au pôle espoirs j’ai dû aller à Bègles. C’est plus exigeant. Mais il existe aussi les valeurs de la famille. » Cela fait sept ans que Vincent est au CABBG, il a joué 51 matchs en un an et demi et il continue d’apprécier son existence : « Mon père était bénévole au Bouscat et comme je suis issu d’une famille « précaire » le club m’a pris sous son aile et quand je suis passé à Bègles c’est Michel Maillet qui m’a pris sous sa coupe et le club m’a aidé à grandir en me soutenant dans les périodes difficiles. J’ai eu la chance de m’entraîner avec les pros de l’UBB et l’ambiance est saine, on a l’impression d’être toujours dans l’esprit des minimes. Il y a de bons mecs qui transmettent ces valeurs auxquelles je suis très attaché. » Anthony et Vincent ont beaucoup grandi, ils n’emprunteront pas le bus du bonheur de l’USB mais leur belle histoire sera racontée aux jeunes bouscatais. Dans l’attente que d’autres talents naissent dans la maison rouge et bleue du docteur Sarlangue et de tous les siens.

Par Gérard Piffeteau

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