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Les quatre hommes forts

Par Jérémy Fadat
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Publié le Mis à jour
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A la veille des phases finales, qu’il rejoindra officiellement en cas de succès, le Stade toulousain s’appuie sur un XV-type se dessinant autour d’un quatuor efficace et régulier depuis des mois.

1. Louis Picamoles

Un match avec ou sans Louis Picamoles, ce n’est pas la même histoire… L’adage peut sembler banal. Il se vérifie pourtant chaque week-end, ou presque, depuis le début de saison. C’est en tout cas en son absence en février et mars, d’abord en raison de son appel avec le XV de France puis de sa blessure contractée en sélection, que le Stade toulousain a le plus souffert. Un hasard ? Il est permis d’en douter. Parce que l’apport du troisième ligne centre international dans le jeu est colossal. Au point que le joueur s’est vite imposé comme incontournable depuis son retour d’une Coupe du monde où il fut l’un des seuls Bleus en vue. Sur le plan individuel, il demeure un perce-muraille privilégié. L’un des éléments les plus puissants et pénétrants du Top 14. Forcément, il s’avère plus facile de lancer le jeu et de favoriser les enchaînements derrière un tel fer de lance. Particulièrement affûté grâce à la lourde préparation physique qu’il a connue dans le cadre du Mondial, Picamoles est en grande forme. Son staff ne s’en prive d’ailleurs pas puisqu’il l’a titularisé, toutes compétitions confondues, treizefois sur les quinze où il est apparu dans le groupe. Sans oublier que l’intéressé conserve une redoutable efficacité : 4 essais inscrits (3 en top 14 et 1 en Champiosn Cup). Au-delà, l’expérience aidant, le numéro 8 est désormais capable d’apporter plus de continuité en ne passant pas systématiquement par le sol. Alors qu’il effectue ses derniers mois sous le maillot toulousain avant de rejoindre Northampton, Picamoles est toujours un poids lourd du Stade. Et devrait avoir à cœur de le rappeler.

2. Florian Fritz

Voilà l’une des belles et grandes surprises de la saison. à 32 ans, Florian Fritz est en train de réaliser l’une des saisons les plus abouties. Aux côtés de Gaël Fickou, on pouvait s’attendre à ce que Toby Flood, Luke McAlister ou Yann David ne s’imposent naturellement. Tous ont eu leur chance. Mais le propriétaire du numéro douze s’appelle désormais Florian Fritz. Sans que cela ne soit accompagné d’un quelconque étonnement. Tout simplement parce que le trois-quarts centre international s’est affirmé comme l’un des joueurs les plus réguliers et performants de la ligne d’arrières toulousaine. Lui, l’homme réputé pour sa puissance, son efficacité en défense et son agressivité n’a rien perdu de ses qualités. Mais le plus étonnant est qu’il démontre depuis plusieurs mois une palette très complète. Notamment en attaque. « Florian Fritz était souvent annoncé comme un centre n’étant pas capable de faire des passes, souriait son manager Ugo Mola il y a quelques semaines. Lui-même s’est peut-être parfois réduit dans un certain rôle mais il prouve qu’il amène pourtant offensivement aussi. » Ce que reconnaissait à demi-mot l’intéressé : « Ugo Mola nous demande de ne pas nous cantonner à un seul registre. Il essaie de nous pousser à jouer au rugby tout simplement. » Et lui le fait très bien. Jusqu’à être carrément décisif, comme ce fut le cas lors de la victoire à Toulon, où il a été le héros toulousain. Surtout, ce taiseux n’a pas besoin de beaucoup parler pour demeurer un leader incontestable et incontesté du groupe. Le patron des trois-quarts.

3. Gaël Fickou

Cela fait plusieurs années qu’il est présenté comme l’un des futurs joyaux du rugby français. Mais cette saison, Gaël Fickou a pris une dimension immense. Le facteur X de Toulouse, c’est clairement lui. Il l’a encore démontré le week-end passé à Oyonnax en déchirant le rideau adverse à trois reprises et en inscrivant un nouvel essai. Son huitième en quatorze matchs de Top 14. Son dixième en dix-neuf apparitions toutes compétitions confondues (seize titularisations). Voilà qui fait de lui l’un des joueurs les plus efficaces et tueurs de l’Hexagone… « Les statistiques et les matchs de Gaël parlent pour lui», plaidait déjà Ugo Mola quelques semaines après son retour de la Coupe du monde. «C’est un garçon qui va peser dans le paysage rugbystique français pour les années à venir. Tous les voyants sont au vert et nous sommes convaincus qu’offensivement et défensivement, il peut être un joueur cadre à son poste. » Fickou lui a donné raison en s’imposant sportivement et humainement. Et surtout en se découvrant une régularité qui lui faisait jusque-là défaut. Assurément, il a décollé l’étiquette d’espoir pour endosser le costume de meneur. Costume qu’il assume. à ce jour, s’il est bien un nom que le staff couche en premier sur la feuille de match, c‘est sûrement le sien. à 22 ans, et trois ans et demi après ses débuts dans l’élite, le Toulonnais d’origine est arrivé à maturité. Et il est permis de penser que le Stade ne pourra pas rêver en grand pour sa fin de saison sans un Gaël Fickou au sommet de son art. Vu qu’il affiche déjà une forme étincelante…

4. Maxime Médard

Il est de retour au premier plan. S’il est bien un procès que l’on ne peut pas intenter à l’encontre de Maxime Médard, c’est celui du talent. L’arrière international a de la magie dans les jambes et dans les mains. Mais il a parfois souffert de son irrégularité au cours de sa carrière. Notamment lors des deux ou trois dernières saisons. Les choses ont changé depuis l’entame de l’exercice actuel. Si Médard, relancé par Guy Novès sur la scène internationale, ne s’est pas imposé comme incontournable dans le XV de départ français durant les 6 Nations, il réalise un parcours remarquable en Top 14. Installé numéro un à son poste en club, alors qu’il a longtemps été en concurrence avec Clément Poitrenaud, le joueur de 29 ans semble totalement libéré. Un nouveau cadre. « J’essaye de prendre des responsabilités et de les assumer, nous confiait-il en septembre dernier. Les années et l’expérience me permettent d’avoir une autre approche, un autre discours. » Aujourd’hui, il est l’un des maillons forts stadistes, aligné d’entrée à dix-neuf reprises sur vingt apparitions et inscrivant 7 essais au passage (toutes compétitions confondues). Surtout, Médard est devenu un arrière plus complet, toujours capable de transpercer n’importe quelle défense grâce à ses appuis déroutants mais désormais davantage sécuritaire quand le jeu et la situation l’imposent. « Il est à la bonne croisée des chemins car il arrive à un âge où il est en mesure de gérer temps forts et temps faibles, dit Mola. Il peut encore mettre de la vitesse ou se contenter d’un registre plus classique. » Ce qui a le don de rassurer toute une équipe.

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