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Le grand bon

Par Simon Valzer
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Publié le Mis à jour
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Richie gray - Deuxième ligne de Castres - L’écossais, qui quittera bientôt le CO, réalise sa meilleure saison depuis son arrivée dans le Tarn. Et sera un atout de poids pour la suite des évènements.

Richie Gray est décidément quelqu’un d’étonnant. L’écossais du Castres olympique est même plein de paradoxes. Le premier est qu’en dépit de sa carrure de géant (2,05 m pour 120 kg) et sa crinière blonde qui rappelle un certain Jean-Pierre Rives, le deuxième ligne a tendance à se faire oublier sur un terrain de rugby : « Richie, on ne le voit pas », pose son manager Christophe Urios. Tiens donc ? Et pourquoi donc ? « Parce qu’il travaille énormément : au plaquage, dans les rucks, dans le déplacement… il est constamment en activité. C’est un énorme bosseur qui colle au ballon. » Le blond des Highlands mériterait presque le compliment qu’un quidam avait fait à « Casque d’Or » dans la rue : « Vous feriez un bon arbitre, vous êtes toujours à côté du ballon mais vous ne le touchez jamais ! » à cette différence que l’aîné de la fratrie des Gray le porte bien plus que ne le faisait le flanker du Stade toulousain en son époque : « Notamment au près pour redynamiser les ballons lents », confirme Urios. Un véritable forçat du combat qu’un certain William Wallace aurait sûrement apprécié d’avoir dans ses rangs…

Mondial ? Quel Mondial ?

Voilà qui nous mène au second paradoxe : celui de la forme olympique dans laquelle se trouve le deuxième ligne alors qu’il a disputé le Mondial, le dernier Tournoi des 6 Nations ainsi que deux tests-matchs préparatoires à la Coupe du monde ! Soit la bagatelle de douze rencontres internationales pour la saison 2015-2016, dont onze où il fut titulaire. Ajoutez à cela seize rencontres de Top 14 disputées depuis la fin du mois d’octobre et vous comprendrez qu’il aurait été légitime que l’ancien deuxième ligne de Glasgow subisse un coup de fatigue, à l’image des nombreux acteurs majeurs du dernier Mondial qui ont subi de terribles contrecoups, lesquels ont pris la forme de graves blessures tels que Willem Alberts, Will Genia ou plus récemment Adam Ashley-Cooper. Gray, lui, semble insensible à la fatigue. Il est toujours là, frais, titulaire et surtout rarement remplacé. Sa méthode ? La rigueur, tout simplement. « Richie, c’est le professionnalisme incarné. Athlétiquement, il n’est jamais fatigué, confirme Urios. Il n’y a pas de mystère : il fait attention à lui et se connaît parfaitement. » Mais surtout, Gray a retrouvé la dimension qui l’avait rendu célèbre lors du Tournoi 2010, quand il devint indiscutable avec le XV du Chardon. Une dimension sportive mais aussi humaine : « Au début, je le trouvais un peu en dedans sur le plan humain. Je n’avais pas l’impression qu’il était là depuis deux ans. Aujourd’hui, il est épanoui au sein du groupe, il sort davantage de sa réserve. Depuis quelques mois, il annonce en touche, ce qui n’était pas le cas au début », apprécie Urios.

Dernière à Pierre-Antoine

Seulement voilà, le grand blond ne portera plus les couleurs du Castres olympique la saison prochaine et rejoindra le voisin et rival toulousain. Une perte lourde. « Plus la saison avance, plus je mesure ce que nous allons perdre », reconnait le technicien qui ne nourrit néanmoins pas de regret quant à son départ : « Le cas de Richie pose tout de même un véritable problème de disponibilité : en plus des fenêtres internationales classiques, il sera aussi absent pendant la tournée des Lions britannique, ce qui n’est pas négligeable. Un tel agenda implique des risques d’usure, de blessure, de fatigue… Quand on dispose d’un joueur de cette qualité dans l’effectif, on doit pouvoir compter dessus le maximum de temps. Et comme je l’ai déjà dit, notre potentiel en deuxième ligne sera supérieur à celui de cette année avec Richie. » Sans regret donc… Reste maintenant à soigner ses adieux au club où il a passé trois saisons. Quoi de plus beau qu’une victoire ? Le public de Pierre-Antoine ne demande que ça…

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