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XV de France : Au nom du lien

Par Arnaud Beurdeley
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    XV de France : Au nom du lien
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Ils étaient sept à découvrir l'Equipe de France dimanche soir en Argentine. Sept joueurs qui se connaissent depuis tout jeune.

Au coup d’envoi, hier, du premier test-match contre l’Argentine, ils étaient sept sur la pelouse du « Estadio Monumental José Fierro » à honorer leur première sélection. Sept novices (Bonfils, Ledévedec, Demotte, Gourdon, Serin et Mignot) qui ont découvert la grande équipe de France et le plus haut niveau international. Un cap jamais facile à franchir. Certains s’y sont brûlés les ailes et ont disparu des radars, d’autres ont su prendre le train en marche. En début de semaine dernière, interrogé sur la jeunesse et l’inexpérience (4,3 sélections de moyenne dans le XV de départ) de son équipe, le sélectionneur Guy Novès n’a pas éludé la problématique. « Il faut les accompagner et les décomplexer, a-t-il notamment dit. Mais il faut aussi bien leur faire prendre conscience que cela va aller beaucoup plus vite que ce qu’ils connaissent. Que cela tapera plus fort. Que dès qu’ils échapperont un ballon, il sera exploité par les Argentins avec toutes les qualités qu’on leur connaît. Au travers des rendez-vous individuels et collectifs que nous pouvons avoir avec nos joueurs, nous sommes obligés de les prévenir. » Pour escorter les premiers pas en bleu de tous ces jeunes joueurs, le patron tricolore a pu compter sur un atout de poids. Avant de devenir l’entraîneur en charge de la défense au sein du staff du XV de France, Gérald Bastide a vu passer huit générations au pole France et au sein des différentes sélections française. « Je suis très content de les revoir là, commente l’ancien joueur de l’USAP. J’ai déjà partagé avec eux quelques entraînements et quelques compétitions. Le contact est donc plus facile car nous avons un vécu commun. » Et de citer en vrac : Poirot, Slimani, Demotte, Galletier, Gourdon, Goujon, Serin, Danty, Plisson ou encore Mignot, tous passés entre ses mains. « Seulement, de par ma fonction, mon comportement et mon exigence sont les mêmes pour tout le monde, que je les ai connu en sélection de jeunes ou non, précise Bastide. D’ailleurs, je ne suis pas décisionnaire sur la sélection d’un jeune, ni sur sa non-sélection. Il y a un sélectionneur qui décide. Il peut arriver qu’il me consulte, sur ce que je sais de tel jeune, sur ses qualités. Mais à la fin, c’est toujours lui qui tranche. » 

Une sécurité, pas réussite garantie

Toutefois, le lien qui l’unit à ces « gamins », Gérald Bastide l’assume pleinement. Mieux, il le met au profit des joueurs et du XV de France. « D’avoir connu ces joueurs-là en amont à travers le pôle France ou des compétitions internationales, le relationnel est plus rapide, souligne-t-il. Ça me permet de connaître les leviers pour les placer dans un contexte de haute performance. Et ce vécu commun m’offre la possibilité d’avoir une approche peut-être plus pointue avec ceux que je connais très bien. Pour moi, c’est vraiment une porte d’entrée qui me permet de savoir comme certains joueurs peuvent réagir à des situations précises. » Le demi de mêlée Baptiste Serin, qui compte désormais parmi les néo-capé, confirme : « Avec Gérald, il n’y a pas de barrière. Je vais plus facilement vers lui que vers les autres membres du staff que je connais moins. »

Assurément, celui qui est issu de la filière fédérale est comme un point de sécurité. Un repère auquel il est aisé de se raccrocher. Évidemment, il n’est pas non plus une garantie de réussite. « Mais, je ne suis pas surpris de retrouver des garçons comme Baptiste Serin ou d’autres à ce niveau, reprend Gérald Bastide. Ceux que nous avons aujourd’hui ici, avec le XV de France, ce sont ceux qui apparaissaient déjà au-dessus de leur génération chez les moins de 20 ans et qui, quand on les voyait évoluer à l’international sur les Coupe du monde dans leur catégorie d’âge, étaient capables de rivaliser avec ce qui se fait de mieux au monde. Un garçon comme Jefferson Poirot était déjà dominant dans sa génération et, surtout, il était déjà très disposé au travail. Il était demandeur, posait beaucoup de questions… » « C’est bien d’arriver jusqu’en équipe de France, reprend Baptiste Serin. Pour moi, c’est un rêve de gosse qui se réalise. Mais, le mieux, c’est de tout faire pour y rester. » En cela, cette tournée estivale en Argentine, dans un contexte éminemment alambiqué, devrait apporter quelques éléments de réponse.

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