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« En huit ans, j’ai cassé tous les codes »

Par Simon Valzer
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Publié le Mis à jour
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Président de la fédération française de rugby- On n’avait plus entendu Pierre Camou dans les médias depuis très longtemps. La semaine dernière, le président de la FFR a donc choisi Midi Olympique pour sortir de sa réserve et répondre à ses assaillants. Première salve.

Pourquoi avez-vous choisi de garder le silence aussi longtemps ?

Je citerai Shakespeare pour vous répondre: « Quand les paroles sont rares, elles ne sont guère proférées en vain. »

Pouvez-vous approfondir ?

Il n’est pas dans mon tempérament de me répandre dans les médias toutes les cinq minutes. Je suis davantage dans l’action. Le dernier accord avec la LNR en est la preuve: le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit…

Cela ne vous fait-il donc rien que l’on parle de vous ?

Si, bien sûr. J’entends les critiques. Je les écoute et elles me blessent. Mais je ne vais pas m’amuser à commenter toutes les cinq minutes les déclarations des uns et des autres.

Est-ce parfois difficile à vivre ?

Les critiques me touchent et touchent les gens que j’aime. Mais je suis président d’une fédération. Ma blessure privée, je la mets de côté. Seuls les 1900 clubs de mon territoire m’intéressent. Les gens qui ont fait de la défaite du XV de France le lit de leurs ambitions personnelles n’ont pas leur place dans mes dossiers.

Avez-vous été surpris par la brutalité de cette campagne électorale ?

Oui. Ça m’a même beaucoup blessé.

Pourquoi ?

Au départ, j’ai cru comprendre que la campagne était un débat d’idées. Elle a pourtant parfois glissé dans le débat de caniveau… J’ai à l’esprit des propos tenus par un clan rival à Grenoble, à Pont-à-Mousson, à Lourdes (à Grenoble, Serge Simon avait par exemple déclaré à propos du vice-président Georges Duzan qu’il incarnait le « mal absolu du rugby français », N.D.L.R.)… Certains confondent vie politique et vie associative, qu’ils ne connaissent visiblement pas. Tout ça est allé trop loin. On était à la limite de l’insulte.

Alain Doucet, le secrétaire général historique de la FFR, vous a tourné le dos pour rejoindre la liste menée par Lucien Simon. Comment l’avez-vous vécu ?

Alain et moi sommes de grands garçons et continuerons de travailler ensemble (Doucet a prévu de démissionner après le congrès fédéral du 2 juillet). Mais à titre privé, sa décision m’a fait très mal.

Serge Blanco nous a confié que rien n’était définitif pour Doucet. Pensez-vous qu’il puisse revenir à vos côtés ? allons

Personne ne sait de quoi demain sera fait, notamment entre des personnes entre qui il existe du respect et de la relation humaine.

L’argument massue de vos opposants concerne votre âge (70 ans). La FFR n’a-t-elle pas besoin d’un vent de fraîcheur ?

J’aimerais que quelqu’un me dise ce qu’est la jeunesse, ce qu’est la fraîcheur. En huit ans, j’ai cassé tous les codes. Nous avons d’abord quitté Paris pour intégrer le CNR et en faire le siège de la FFR. Sur le coup, beaucoup de mes élus n’ont pas apprécié et je suis resté un an tout seul, à Marcoussis. Peu importe, je n’ai rien contre la solitude! Nous avons ensuite réformé toutes les compétitions car il fallait les remettre à plat et les sortir de la démagogie ambiante. Nous en avons pris plein la figure…

Quoi d’autre ?

J’ai enfin proposé une gouvernance tout à fait nouvelle. Elle m’a été refusée par un comité directeur. Je suis d’ailleurs amusé de voir que ceux qui réclament ce nouveau mode de scrutin ont été le fer de lance du refus, à l’époque…

Pensez-vous à M. Dulin et M. Buisson, respectivement présidents des comités des Alpes et de Provence ?

Le jour où j’ai voulu changer la gouvernance, M. Dulin a demandé le vote à bulletin secret et M. Buisson est venu me voir en me disant qu’il ne souhaitait plus la voter. Ce sont des faits et j’en prends acte. Peut-être étions-nous en avance? Peut-être avais-je bousculé trop vite les élus fédéraux et cette institution? Alors, je m’interroge: suis-je trop âgé ou trop en avance?

Bonne question…

J’ai vu que dans d’autres campagnes, certains candidats avaient mon âge (Alain Juppé a 70 ans). Qui s’en soucie, franchement? Moi, je veux redorer l’image des vieux pardessus, ce terme affectueux qui sonne souvent comme un reproche. Les pardessus, ce sont aussi des hommes ayant donné vingt, trente ou cinquante années au rugby. Ces pardessus que les people se plaisent à railler sont l’épine dorsale de la FFR, des comités et des clubs.

Que cherchez-vous, au juste ?

Je ne cours après rien. J’ai une vue d’ensemble, dont j’espère faire profiter mes petits-enfants dans dix, vingt ou trente ans. La fraîcheur, elle est dans l’ancien soixante-huitard que je suis et qui rêve encore de trouver la plage, sous les pavés…

Ne comprenez-vous pas que certains aient pu prendre votre silence comme une forme de mépris ?

Depuis le Mondial, je ne me suis pas caché. J’ai continué à faire ce que je fais depuis huit ans, c’est-à-dire partir à la rencontre des clubs toutes les semaines. J’ai discuté avec eux, qu’ils soient de Quatrième Série ou de Fédérale 1. Je vais être clair avec vous: je n’ai strictement rien à vendre, juste une passion à transmettre.

Pouvez-vous développer ?

On me traite de dictateur… Certains des candidats à la présidence assurent même que je me sers du rugby… Avant, j’avais un métier (banquier) et aujourd’hui, la retraite de ce métier me nourrit. Je suis bénévole, à la Fédération. Le rugby n’est jamais que ma passion. Contrairement à d’autres, je n’ai jamais fait d’argent grâce à mon sport.

Bernard Laporte dit que vous briguez aujourd’hui un troisième mandat alors que vous aviez assuré, à votre prise de pouvoir en 2008, que vous n’iriez pas au-delà de deux. Que répondez-vous à cela ?

Parlant rarement, j’ai coutume de maîtriser ma parole. Que l’on me dise, dès lors, où est-ce que j’ai prononcé ceci… Je ne l’ai jamais dit. Il y a quatre ans, on m’a aussi prêté la volonté de passer le pouvoir à un tel (à Serge Blanco). Avais-je dit quelque chose? Cette assertion s’est-elle vérifiée? Les institutions sont faites de couloirs et de gens qui savent. Mais je n’ai jamais dit que je ne briguerai pas un troisième mandat.

Pourquoi vous représentez-vous ?

J’ai lancé des projets qui n’ont pas encore abouti. Je veux me battre pour qu’ils se concrétisent, pour que les générations futures puissent en profiter. Le défi est encore plus lourd qu’avant. Dans une société déliquescente, où l’individualisme et la recherche du profit n’ont même plus la pudeur d’œuvrer dans l’ombre, mon sport, ses éducateurs et son club house auront un rôle fondamental.

Certains de vos opposants, dont Bernard Laporte, sont favorables à la fin des « étrangers » en équipe de France. Quelle est votre position à ce sujet ?

À Marcoussis sont recensés sur un mur tous les internationaux français et tous les sélectionneurs. Si je regarde cette liste, je constate que les numéros 4 et 6 de la première équipe de France (l’Américain Allan Muhr et l’Anglais William Crichton, en janvier 1906) ne sont pas Français. Notre sport a la grandeur d’âme et l’ouverture d’esprit de ne pas s’être cantonné à la dichotomie primaire du « Je suis né là » ou « Je ne suis pas né ici ». Notre sport est aussi le seul rassemblant l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

En clair ?

L’an dernier, j’ai amené le pôle France à Verdun. Quand je suis arrivé au cimetière, je ne suis pas sûr d’avoir vu que des croix chrétiennes. Cette notion de l’étranger dans le monde d’aujourd’hui est une notion qui me hérisse absolument. On se cache derrière ce terme pour rejeter l’autre. Quand je vois quelqu’un pleurer parce qu’il porte le maillot bleu (Scott Spedding), c’est la seule chose qui m’intéresse.

Concrètement ?

Le plus beau discours de remise de maillot avant un match fut prononcé par Tony Marsh (ancien international d’origine néo-zélandaise). À ce propos, je ne me souviens plus qui avait sélectionné Tony en équipe de France… Peu importe, je suis fier et très heureux qu’il ait été international.

On peut aussi rétorquer qu’il n’y a plus de cadre si l’on sélectionne des joueurs étrangers à foison…

Mais comment construit-on l’équipe de France si ce n’est à travers les meilleurs joueurs du championnat? Ce n’est pas moi qui recrute en club! Ce sont des présidents, éventuellement des managers… La télé me montre parfois des rencontres où j’ai quatre Français d’un côté et quatre de l’autre…

Que faites-vous contre l’invasion des étrangers chez les pros mais aussi chez les amateurs ?

Je refuse ce mot d’invasion. Le rugby, c’est le partage, l’ouverture à l’autre. Ensuite, nous sommes dans un État de droit et il faut rappeler qu’un ressortissant d’un pays de l’Union européenne ou d’un Etat qui a conclu un accord de coopération avec l’UE (comme c’est le cas pour l’Afrique du Sud, les Fidji, la Géorgie, les Samoa et le Tonga), doit pouvoir circuler et travailler librement au sein de celle-ci. Cela inclut les joueurs professionnels de rugby. On ne peut pas les empêcher d’exercer leur métier.

Comment réguler le phénomène, néanmoins ?

Le dispositif des Jiff chez les professionnels et celui des licences de couleurs dans les championnats fédéraux, sont basés sur l’ancienneté passée au sein de nos clubs et nos filières de formation (et non sur la nationalité). Il s’agit donc d’une réponse, adaptée à la législation, même si l’on peut considérer que les résultats ne sont pas pleinement satisfaisants. Le nombre d’étrangers a augmenté de 3 % en Fédérale 1 mais a diminué de 12.5 % en Fédérale 2 et 18 % en Fédérale 3 en un an. La baisse ou l’augmentation du nombre d’étrangers est en rapport avec le nombre de licences blanches exigées. Le système des licences blanches (une licence blanche est accordée au bout de quatre ans d’ancienneté. Sept licences blanches sont exigées dans un effectif de Fédérale 1, huit en Fédérale 2 et neuf en Fédérale 3. Les clubs ne respectant pas le protocole perdent des points au classement) est le seul moyen, à ce jour, pour freiner le nombre d’étrangers. Il n’y en pas d’autres et pourtant ce système est décrié par un grand nombre de clubs et éventuellement de candidats. À noter aussi que le club qui disposait du plus grand nombre d’étrangers est descendu en division inférieure (Figeac, N.D.L.R.).

Quid de la formation ? Quel est le plan de la Fédération ?

C’est l’une de mes priorités. Depuis 2012, des réformes ont été lancées: refonte de notre filière d’accession au haut niveau et la mise en place de filière féminine, accompagnement des écoles de rugby dans la mutation de leur environnement et développement du rugby à 5 dans le milieu scolaire… Mais, notre formation, si bonne soit-elle, ne sera efficace que si nous permettons à nos jeunes talents d’éclore. Nous voulons réformer la compétition espoirs, mettre en place le groupe « développement » (les moins de 23 ans), directement suivi par la FFR en partenariat avec les clubs.

Les accords entre la Ligue et la Fédération, qui ont été réaménagés la semaine dernière, semblent aller dans le sens du XV de France. En quoi la nouvelle convention est-elle meilleure que la précédente ?

Je voudrais rappeler une chose. En 2011, nous avons perdu d’un point une Coupe du monde (8-7). Dans la foulée, j’ai convoqué les assises du rugby français parce que les maux étaient déjà là. Je ne me suis pas arrêté à l’euphorie d’un moment. En revanche, les esprits n’étaient pas mûrs, ne réalisaient pas tous quelle était notre situation générale. Le traumatisme du dernier quart de finale face à la Nouvelle-Zélande (62 à 13) a donc permis de réaliser aux uns et aux autres que les conditions de préparation de l’équipe de France ne lui permettaient plus d’être compétitive. En France, c’est dans l’émotion que les gens réalisent et agissent. La Ligue et les clubs ont compris ce que disaient Marc (Lièvremont) et Philipe (Saint-André) n’était pas vain. Cette convention est remarquable.

Quel fut votre rôle, là-dedans ?

Trois jours après la défaite, j’ai convoqué un bureau fédéral avec les gens de la Ligue pour évoquer cette problématique. La cellule technique est alors née. Elle a rencontré une cinquantaine de personnes du monde du sport et de l’entreprise avant de rédiger un rapport, aussitôt présenté au comité Olympique. Nous avions alors le choix entre un avenant sur un an ou une convention sur quatre. Nous avons choisi la deuxième option (la convention court de 2016 à 2020).

Aviez-vous besoin d’une commission afin de prendre ces décisions ?

J’ai souhaité créer la cellule technique FFR-LNR afin de trouver des solutions entre toutes les parties prenantes. Pour construire dans la durée, il fallait trouver un dispositif accepté par les différents acteurs.

Ne peut-on pas regretter qu’il ait fallu un tel traumatisme pour réagir ?

C’est la France… On a tué Charlie et on a vite oublié ensuite. Si nous n’avions pas mis en place cette convention maintenant, les uns et les autres auraient été pris par leurs propres intérêts, leurs propres préoccupations. Bon an mal an, la vie aurait repris son cours. Plus tard, c’était trop tard.

Vraiment ?

Oui. Le traumatisme de Cardiff a nettement facilité les discussions avec la Ligue. Nos relations ont évolué. Nous avons aujourd’hui basculé sur un système de solidarité entre le secteur professionnel et le monde fédéral, amateur. La FFR percevra chaque année 1,5 million d’euros de la part de la Ligue.

À quoi servira cette somme ?

Cette somme entre dans le budget général de la FFR. Je rappelle par exemple que la FFR procède à des indemnisations kilométriques auprès de ses clubs (autour de 10 millions d’euros sur l’ensemble des compétitions par saison).

Pierre Salviac, l’un des quatre candidats à la présidence, souhaite dissoudre la Ligue. Est-ce une bonne idée ?

Pour l’instant, je ne suis pas là pour juger les programmes des autres candidats. Supprimer la Ligue me semble juridiquement impossible. Ou alors, il faudrait qu’elle se saborde au préalable par des erreurs colossales…

Un fait du prince, acté par le président de la FFR, n’est-il pas suffisant pour dissoudre la Ligue ?

Non. La Ligue est un corps constitué et parmi les différentes voies de droit, il faudra bien expliquer le pourquoi de la chose. Le processus serait juridiquement très très complexe., si ce n’est condamné à l’impasse.

Paul Goze, élu en partie grâce aux voies de la FFR en 2012, pourrait se déclarer en votre faveur. Est-ce vrai ?

Vous m’avez assez reproché de ne pas parler, je ne vais pas le faire au nom des autres… Vous lui demanderez!

Bernard Laporte, l’un de vos autres rivaux, estime qu’il faut oublier les Jiff et tendre vers le modèle irlandais. Êtes-vous d’accord ?

Je suis en France et la France est historiquement conduite par ses clubs. Le contexte irlandais est très différent, me semble-t-il… Nous travaillerons donc avec les clubs, pas contre eux.

Quid des contrats fédéraux ?

Mes opposants l’oublient volontiers mais je suis le précurseur des contrats fédéraux. J’ai aujourd’hui quatorze messieurs (dont Virimi Vakatawa) et dix-huit demoiselles sous contrat.

Le débat sur les commotions cérébrales fait rage. La FFR a-t-elle pris des mesures pour endiguer la problématique ?

Je veux affronter la réalité en face. La santé, physique et psychique, c’est ma responsabilité de président. Lorsque j’ai été élu en 2008, nous avons financé une première thèse sur les problèmes du rachis cervical, soutenue à Toulouse par le neurochirurgien David Brauge. Nous avons aussi financé une étude sur les commotions cérébrales, laquelle a été reprise par un journal américain.

Concrètement, que faites-vous ?

Nous avons pris une série de règles afin d’endiguer le problème. Quand j’ai limité la poussée en mêlée, on m’a même reproché d’émasculer le jeu! Les mentalités ont évolué au sujet des commotions cérébrales. Il y a vingt ans, on faisait de l’humour après un match: « Ah! T’as pris un beau K.-O.! T’as bien dormi! » Ils ne le font plus. C’est une première étape. Le corps est l’outil de travail des joueurs de rugby, je veux que nos rugbymen soient pères, grands-pères, arrière-grands-pères s’ils le souhaitent. Protéger les joueurs fait partie de mes obsessions.

Florian Cazenave, l’ancien demi de mêlée de l’Usap, a perdu un œil et ne peut aujourd’hui jouer que dans le championnat italien. Lui accorderez-vous un jour une licence FFR ?

Non. Florian Cazenave ne pourra rejouer en France. Je comprends sa douleur, sa colère et je la partage… Mais il ne lui reste qu’un seul œil. Je ne veux pas le mettre en danger. Ni lui, ni la communauté. C’est mon devoir de le protéger contre lui-même.

Votre bras droit Serge Blanco confiait dans nos colonnes qu’il avait été favorable à l’éviction de Philippe Saint-André, à son arrivée au chevet du XV de France en août 2014. Pourquoi avoir défendu votre sélectionneur ?

J’ai du sang basque. Quand je donne ma confiance, je ne la retire pas. Je n’avais pas craqué avec Marc (Lièvremont) - et Dieu sait que Marc avait pris des coups -, je n’ai pas craqué avec Philippe (Saint-André) et je ne craquerai pas avec Guy. Je ne suis ni un jongleur, ni une girouette. Aujourd’hui, on traite les hommes comme des Kleenex. Ça me dépasse. Dernièrement, un président du Top 14 (René Bousclatel, selon nos informations) a dit que je faisais toujours ce que je disais. Je l’ai pris comme un compliment même s’il est arrivé à ce président, sur ses mauvais jours, de me mettre au tribunal…

Vos rivaux assurent que le mode de scrutin, dit des gros-porteurs, vous est favorable. Pourquoi ne l’avez-vous pas modernisé ?

Je vais mettre les choses au clair. Si je n’ai pu mettre en place le vote décentralisé, c’est parce que le ministère de l’Intérieur, lorsque nous étions sous sa tutelle, me l’a refusé en me disant qu’il était incompatible avec le droit des associations. J’ai ensuite écrit plusieurs fois au Ministère des Sports, sans succès. J’ai fini par lui demander, dans un courrier du 6 mai 2016, qu’il saisisse le Conseil d’État, comme la loi le lui permet, pour obtenir un avis juridique éclairé.

Et alors ?

Le Ministère des Sports m’a répondu la semaine dernière qu’il ne le fera pas. Il a confirmé lui aussi qu’une assemblée générale doit faire l’objet d’une réunion physique, un même jour en un même lieu. Toutefois, il a suggéré une alternative à notre projet: la mise en place, pour les assemblées électives, d’un vote électronique par correspondance qui viendrait compléter le vote en séance. Je vais donc étudier la faisabilité d’un tel dispositif dans des délais qui sont maintenant très serrés (l’élection fédérale est prévue le 3 décembre) car cela impliquerait de convoquer deux assemblées générales extraordinaires…

Où en est le projet de Grand Stade ?

Il avance. Vous savez, ce n’est pas uniquement le projet d’une Fédération mais aussi celui d’un territoire. Vendredi dernier, des signatures ont d’ailleurs été faites par le Premier Ministre (à Ris-Orangis) pour aménager la porte Sud de Paris. Nous en avons profité pour signer le contrat constructeur de la future enceinte, ainsi qu’une lettre d’intérêt avec la Caisse des dépôts et consignation, pour une participation en tant qu’investisseur financier. Ce sont deux avancées majeures pour le Grand Stade.

On reproche au futur stade d’être loin de la capitale…

Je vous rappelle que 75 % des Français vivent au Sud de Paris. Pour eux, ce sera donc beaucoup plus près… Il ne leur faudra plus traverser tout Paris pour se rendre à Saint-Denis. Après, que certaines personnes n’ayant pas ma fraîcheur pensent que le centre de la vie est la rue Princesse, ce n’est pas mon problème… Par exemple, Twickenham est éloigné du centre de Londres et cela ne pose pas de problèmes. C’est l’événement qui attire!

Quelle somme vous reste-t-elle à trouver pour le Grand Stade ?

Il nous reste 10 à 15 % du financement à trouver. Le tour de table est en cours mais tout n’a pas encore été signé. Le « go » des travaux ne sera donné qu’à ce moment-là, après un vote des clubs en assemblée générale.

Qu’attendez-vous du congrès fédéral, prévu ce week-end à Pau ?

J’attends que l’on débatte sereinement sur les grandes questions et que, pour une fois, on oublie les questions de personnes…

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