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[Revue de l’élite/Piliers] Ben Arous et Kotze sur le podium

Par Vincent Bissonnet
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    [Revue de l’élite/Piliers] Ben Arous et Kotze sur le podium
Publié le Mis à jour
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Les deux joueurs du Racing et de Clermont ont été des maillons essentiels dans la réussite de leurs clubs.

No 2 : Ben Arous, mister tout-terrain

Le cas d’Eddy Ben Arous divise les observateurs. Le pilier gauche du Racing 92, récemment sacré champion de France, n’est à coup sûr pas le meilleur spécialiste de la mêlée à son poste. Xavier Chiocci, Raphaël Chaume ou encore Mikheil Nariashvili sont plus performants et réguliers à ce niveau. Mais Eddy Ben Arous n’en a pas moins apporté une plus-value considérable à son équipe, la saison passée, par son activité dans le jeu courant, digne d’un troisième ligne hyperactif. En demi-finale de Top 14, il a comptabilisé un franchissement et trois défenseurs battus sur huit ballons touchés.

Une semaine après, au Camp Nou, il a empoisonné le jeu toulonnais en grattant quatre ballons au sol. Au niveau international, il s’est imposé comme le prototype du gaucher moderne, mobile, dynamique et endurant. Pour passer un cap en Top 14 et mettre un terme au débat autour de sa personne, il devra en revanche gagner en constance en mêlée.

No 3 : Kotze, l’invité surprise

Castres a peut-être effectué une des plus belles prises de l’intersaison en s’attachant les services de Daniel Kotze. Le pilier sud-africain a surpris tout son monde. Sous la houlette de Didier Bès, le Sud-Africain a progressé dans sa tenue en mêlée fermée au point de devenir une des valeurs sûres du championnat. Nous avons décidé de le classer aussi haut dans le classement en raison de sa régularité et de sa constance dans les performances.

En raison de l’absence de Davit Zirakashvili (fracture de la pommette, d’un bras, déchirure au niveau des cervicales), l’international français, capé à une reprise, a dû enchaîner douze titularisations entre le 20 décembre et le 20 mars. Au-delà des statistiques (il a disputé vingt-huit matchs - soit 100 % d’assiduité - dont dix neuf avec le numéro 3 dans le dos), Daniel Kotze a tenu son rang dans les matchs couperet comme lors de la demi-finale à Rennes. Assurément une des plus belles progressions de la saison.

Les surprises : Kitshoff et Pointud se révèlent

Il arrivait précédé d’une flatteuse réputation et fraîchement capé avec les Boks. Steven Kitshoff a confirmé les espoirs placés en lui. Le gaucher, solide en mêlée et dynamique dans le jeu, s’est imposé comme un des meilleurs spécialistes. À 24 ans, il figure parmi les joueurs amenés à briller sur la durée. Lukas Pointud (28 ans) a dépassé toutes les attentes du côté de Brive. Ce baroudeur a enfin pris ses marques en Top 14. Sa tenue en mêlée, ses capacités de gratteur et son activité balle en main ont tapé dans l’œil des sélectionneurs français. Le Corrézien a été capé en Argentine. À lui de confirmer.

A Clermont, Raphaël Chaume (27 ans) a haussé son niveau pour devenir un numéro un en puissance. L’Auvergnat, robuste sur phases statiques, arrive à maturité, grâce à l’apport de Didier Bes. Le mobile Jefferson Poirot, très peu vu en Top 14 (six titularisations) mais performant en Bleu, est difficile à juger. Enfin, Florian Fresia (24 ans), espoir du poste, a commencé à percer avec Toulon. Le Varois a occupé le poste pendant toute la première partie de saison, affichant de véritables progrès en mêlée et une belle disponibilité dans le jeu, à la manière d’un Carl Hayman. Une blessure et le retour en forme de Xavier Chiocci l’ont replacé sur le banc en fin d’année.

Les valeures sûres : Nariashvili, Chiocci, Johnston…

Le Montpelliérain Mikhail Nariashvili n‘a pas réalisé sa meilleure saison mais reste une référence incontournable au poste de pilier gauche. Le constat vaut aussi pour le Toulonnais Xavier Chiocci. Un temps positionné comme impact-player, le Varois est revenu sur le devant de la scène lors des phases finales où son impact physique a permis à la mêlée du RCT de dominer ses opposantes. Son partenaire de club, Levan Chilachava poursuit de son côté sa progression : il est devenu un des droitiers les plus craints du championnat. Mais la saison du Géorgien reste entâchée par sa faute en quart de finale de Coupe d’Europe et par sa non-rentrée sur la dernière mêlée de la finale barcelonaise.

A Toulouse, Census Johnston demeure un pion essentiel du pack par sa science et sa puissance sur les phases statiques. Enfin, s’ils ne sont pas intégrés à notre classement, plusieurs piliers méritent d’être évoqués ici pour avoir répondu présent : le Castrais Karena Wihongi, le Rochelais Uini Atonio et l’Oyonnaxien Marc Clerc sont ainsi concernés. Le cas du pilier droit springbok Jannie du Plessis est discutable : le Sud-Africain, arrivé tardivement, a tenu son rang sans pour autant s’imposer comme un joueur dominant.

Les absents : Mas privé d’une belle sortie

Le plus grand pilier droit de l’histoire du XV de France ne figure pas dans ce classement pour la première fois depuis 2002. Pour sa dernière saison, Nicolas Mas a débuté seulement six rencontres de Top 14. Le baroud d’honneur du Catalan rappelle néanmoins combien il a été un grand joueur avec un essai inscrit au terme d’une course de vingt mètres à Colombes lors de la 26e journée. Homme fort du titre du Stade français, le pilier gauche Heinke van der Merwe a connu une saison en pointillé en raison d’une opération à un genou gauche. Espoir du poste, Antoine Tichit n’a pu poursuivre sa progression : opéré de l’épaule droite à l’automne, le Castrais n’a pu retrouver la plénitude de ses moyens.

À Clermont, Thomas Domingo a connu une saison délicate : titularisé à seulement dix reprises, l’ancien international a été constamment contrarié par ses genoux, opérés maintes fois. Son coéquipier Davit Zirakashvili, référence à droite, a presque connu une saison blanche. Enfin, du côté du RCT, deux joueurs confirmés ont disparu de la circulation : le Wallaby Salesi Ma’afu a été très décevant et est parti avec une condamnation au pénal pour agression comme fait d’armes ; Alexandre Menini a, de son, côté été victime de la concurrence et n’a pu retrouver ses repères.

Les déceptions : Slimani en dedans, Kepu en deçà

Il avait été le symbole du Stade français victorieux. Il est devenu l’incarnation de sa décompression. On n’a pas reconnu Rabah Slimani la saison passée. Le pilier droit est apparu moins tranchant en mêlée et trop inefficace dans le jeu, avec le XV de France comme en club. Avant de partir à Clermont dans un an, le Parisien doit se relever. Présenté comme le droitier le plus complet de la planète au terme de la Coupe du monde, Sekope Kepu est reparti après une seule saison. Pour raisons familiales, officiellement. Sur le terrain, l’éphémère Bordelais a trop rarement affiché le niveau attendu.

Dans le jeu, il s’est de temps à autre distingué mais, sur phases statiques, il a éprouvé de grandes difficultés. Au Racing 92, les deux partenaires de Ben Tameifuna ont plus ou moins déçu : Luc Ducalcon est apparu en dedans et Martin Castrogiovanni s’est surtout distingué par ses déboires extrasportifs. Plusieurs joueurs d’expérience ont été loin de leur meilleur niveau : Giorgi Jgenti n’a pas réussi à s’installer à Brive, Vincent Debaty a régulièrement été écarté du groupe et Soane Tonga’uiha a trop peu apporté à Oyonnax.

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