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[Revue de l'élite/Talonneurs : Grand témoin] Urios : « La culture du chef »

Par Marc Duzan
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Publié le Mis à jour
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L’ancien talonneur, Christophe Urios, se satisfait du réservoir français mais a un faible pour Bismarck du Plessis, le leader du paquet d’avants montpelliérain.

Quel est votre avis sur notre classement ?

Il me semble assez logique. On y retrouve tous les demi-finalistes du championnat. Je peux ajouter quelque chose ?

Allez-y…

J’aurais quand même mis Bismarck du Plessis en numéro 1. Il incarne à lui seul l’évolution du poste. Comme Guilhem Guirado ou Dimitri Szarzewski, il est très actif dans le jeu courant, très fort dans ce jeu de contre-attaque où sa science dans le combat au sol est très précieuse. Aujourd’hui, les équipes les plus dangereuses ne sont plus les équipes qui ont la possession. Ce sont les équipes qui utilisent le mieux le peu de ballons dont elles disposent.

En quoi le talonneur est-il important dans ce schéma-là ?

Le talonneur moderne se rapproche beaucoup plus du troisième ligne que du pilier. Il peut intervenir au près mais aussi sur les extérieurs. Le concernant, il n’y a plus aucune frontière. En clair, ce poste est en pleine évolution. Et on en est qu’au début…

Pourquoi appréciez-vous autant le Montpelliérain Bismarck du Plessis ?

Ce mec est un poison. Il parle aux adversaires, aux arbitres… Il plaque autant qu’un flanker, gratte tout ce qui traîne au sol… Dans ce rugby de contre-attaque, quand tu as chez toi un joueur tel que lui, c’est un pur bonheur.

À ce point ?

Non seulement Bismarck du Plessis vole les ballons au sol, mais en plus il les porte sur dix mètres !

Quel est votre avis sur Camille Chat, le jeune talonneur du Racing 92 et des Bleus ?

Il n’est pas encore un produit fini. Sincèrement, je n’arrive pas à voir ce que vaut Camille Chat en conquête. J’ai l’impression qu’il a encore un peu de déchet sur les lancers en touche, à tel point qu’il aurait pu mettre les Racingmen en danger contre Clermont, en demi-finale (34-33, N.D.L.R.). Or, la base du poste de talonneur reste la conquête. Il y a moins de touches et de mêlées qu’auparavant. Celles qui se jouent doivent donc être parfaites. La conquête, c’est une donnée non-négociable.

Quel est l’autre point fondamental ?

Le leadership que tu dégages auprès des autres. Guilhem Guirado et Dimitri Szarzewski en sont pourvus. Mais à Montpellier, on sent vraiment que Bismarck du Plessis catalyse l’énergie de l’équipe.

Est-on bien pourvu, à ce poste, en France ?

On parle de Guilhem Guirado et Dimitri Szarzewski. Ils sont trentenaires, installés depuis longtemps en Top 14. Ce n’est pas de la première jeunesse, même si Camille Chat deviendra un jour très bon. Après, il existe un lien fort entre la France et ses talonneurs. Le rugby français a produit de grands talonneurs charismatiques, d’Alain Paco à Raphaël Ibanez, en passant par Philippe Dintrans. On a la culture du chef de meute, du mec qui passe devant.

Qui peut-il bousculer la hiérarchie en équipe de France ?

J’aime beaucoup le petit Bonfils. Il m’a beaucoup étonné en tournée en Argentine. Il sait tout faire.

À votre sens, qui est aujourd’hui le meilleur talonneur du monde ?

Difficile d’oublier Dan Coles, le talonneur des All Blacks. Dylan Hartley, l’Anglais, est un chef de bande mais ne porte pas trop le ballon. Coles casse des plaquages. C’est un joueur sur lequel tu peux t’appuyer, offensivement.

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