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Gloire aux Hurricanes !

Par midi olympique
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Publié le Mis à jour
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Leaders de la phase régulière de la compétition, les Hurricanes se sont appuyés sur le talent de Beauden Barrett et une défense en béton pour venir à bout des Lions. Analyse.

Cory Jane, auteur d’une saison exceptionnelle avec les Hurricanes, quittera bientôt Wellington pour rejoindre le Japon où il s’est engagé pour deux saisons. Lorsque le natif de la capitale néo-zélandaise évoque le premier titre des Canes, l’émotion est donc palpable : « J’ai passé dix ans de ma vie dans cette équipe. J’ai disputé plus de cent matchs avec les Hurricanes et connu mes plus grands bonheurs sous ce maillot jaune et noir. Sincèrement, je ne pouvais rêver plus belle sortie ». Il faut dire que l’histoire des Canes en Super Rugby fut, avant ce titre majeur, particulièrement contrastée. Finalistes de l’édition 2006, les Kiwis avaient alors croisé sur leur route les Crusaders, à l’époque au sommet de leur art. Bien que favoris de cette finale, les mômes de Wellington s’étaient embourbés dans l’hiver de Christchurch. Surpris par l’épais brouillard qui s’était abattu ce soir-là sur le Jade Stadium, les coéquipiers de Piri Weepu et Neemia Tialata avaient mordu la poussière face à Dan Carter et Richie McCaw (19 à 12). « Après ce match, expliquait l’ancien capitaine des All Blacks Sean Fitzpatrick samedi soir, les Hurricanes ont connu une longue traversée du désert. Les stars étaient là, le jeu aussi. Mais cette équipe n’avait pas de culture de la gagne ».

De fait, comment une équipe ayant compté dans ses rangs Chris Masoe, Tana Umaga, Jerry Collins et Conrad Smith a-t-elle pu être vierge de trophées pendant si longtemps ? Comment la capitale du pays du rugby a-t-elle pu accepter ce rôle de sparring-partner de luxe pendant près de dix ans ? À Wellington, il a donc fallu attendre que John Plumtree (lire ci-contre) ne prenne en mains la juteuse franchise de « Welly » pour que la gloire ne frappe enfin à la porte des Canes. Justin Marshall, ancien demi de mêlée des All Blacks et aujourd’hui commentateur sur Sky TV, analyse : « L’an passé, les Hurricanes auraient déjà dû être champions. L’équipe de Wellington était celle qui pratiquait le plus beau rugby de la compétition ». Battus par les Highlanders dans leur antre du Westpac Stadium (21 à 14), les coéquipiers de Beauden Barrett échouèrent pourtant devant leur public, se servant toutefois de cette malheureuse expérience pour préparer leur terrible revanche… Marshall poursuit : « Le vécu commun de cette équipe et la souffrance accumulée au fil des mois par ces individus ont fait la différence avec l’inexpérience des Lions en phases finales. Les Sud-Africains auraient pu jouer dix fois cette finale, ils ne l’auraient pas gagnée… »

Dernier baroud pour Victor Vito

On ne saurait donner totalement tort à l’ancien demi de mêlée des Blacks. Dominateurs dans tous les compartiments du jeu et guidés par un magicien d’ouvreur (Beauden Barrett), les Hurricanes n’ont laissé le moindre espoir à l’équipe la plus séduisante de la compétition. « Nous n’avons pas été aidés par les conditions climatiques, pestait l’entraîneur des Lions Johan Ackerman en fin de rencontre. Les averses ont considérablement ralenti nos libérations de balles et la troisième ligne des Hurricanes a aussi exercé une pression constante sur notre charnière ».

Incapables de mettre du rythme à la rencontre, Faf de Klerk et Elton Jantjies, les deux stars de l’équipe de Johannesbourg, devinrent tout à coup humains. Après une mauvaise passe dudit Jantjies, le trois-quarts centre sud-africain Mapoe voyait donc son coup de pied à suivre contré par Cory Jane. L’ailier des All Blacks accélérait sur dix mètres et marquait le premier essai du match. Décomplexés par le jeu d’occupation parfait de Beauden Barrett et portés par une conquête impériale, les Hurricanes plaçaient une accélération déterminante en deuxième période lorsque Barrett, encore lui, devançait les défenseurs sud-africains et aplatissait le deuxième essai des siens. « À ce moment-là, exultait le futur rochelais Victor Vito, j’ai compris que les Lions ne reviendraient plus. Cette finale était pour nous : nous n’aurions pas survécu à un deuxième échec consécutif ».

Le lion ? Pas mort ce soir…

Alors, il serait faux d’affirmer que les 36 000 spectateurs du Westpac Stadium ont assisté samedi soir à la plus belle finale de l’histoire du Super Rugby. Pour le panache, on aurait même aimé que le dernier round de la compétition se déroule sur terrain sec, là où les hommes de Johan Ackerman auraient pu terminer le tournoi de la façon dont ils l’avaient commencé, par du jeu. « Mais ce n’est pas la fin de notre aventure, tranchait le coach des Lions en conférence de presse. Nos joueurs seront toujours aussi forts la saison prochaine. Ils auront surtout une année et quelques sélections en plus. Notre tour viendra ». Plus tôt qu’on ne le croie, probablement… 

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