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La guerre des clones

Par Nicolas Zanardi
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Publié le Mis à jour
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Étroitement inspirés de Toulon et du Leinster, les deux meilleures équipes européennes de ces dix dernières années, Lyon et Grenoble ont peiné à trouver leurs repères lors des deux premières journées. D’où l’importance pour eux de renouer avec leur efficacité dès samedi...

Pour une opposition de styles, c’est à une belle opposition de styles à laquelle il nous sera donné d’assister samedi au Matmut Stadium. Un grand écart fondamental entre deux approches du rugby, d’autant plus remarquable qu’elles sont elles-mêmes inspirées d’un « grand frère », à savoir les deux dernières équipes à avoir dominé le rugby européen. On veut bien entendu parler du RC Toulon (trois titres en 2013, 2014 et 2015) et des Irlandais du Leinster (trois titres en 2009, 2011 et 2012). Comme sources d’inspiration, vous conviendrez qu’il y a pire…

Les raisons de ces « parrainages » ? Elles doivent évidemment au passé de leurs managers. En tant qu’entraîneur, Pierre Mignoni fut en effet chargé des trois-quarts du RCT lors de son historique triplé tandis que Bernard Jackman a obtenu le premier des trois titres du Leinster sur le terrain, au poste de talonneur. Des inspirations qui se sont, évidemment, retrouvées dans la constitution de leur équipe… À Lyon, Pierre Mignoni a en effet aligné lors des deux premières journées pas moins de sept joueurs côtoyés à dans le Var (Menini, Ivaldi, Bruni, Michalak, Belan, Wulf, Armitage), tous arrivés à l’intersaison. Et à Grenoble, si Jackman peut compter sur plusieurs joueurs d’origine irlandaise (Muldowney, le deuxième ligne arrivé du Connacht, ou le centre Chris Farrell), l’influence de l’île émeraude se retrouve surtout dans le staff. Avec ses anciens partenaires Andrew Farley (Connacht) dans le rôle de super-manager, Mike Prendergast (équipe nationale) en charge des trois-quarts et Aaron Dundon (arrivé du Leinster à l’intersaison), le boss du club isérois a placé des hommes de confiance, la greffe irlandaise se retrouvant même jusqu’aux chargés d’analyse vidéo.

Lyon, le temps de rodage

Mais sur le plan du jeu, vous dites ? C’est bien sûr principalement à ce sujet que les ressemblances se retrouvent. Ainsi, depuis la saison dernière en Pro D2, le Lou a épousé certaines grandes lignes du projet de jeu toulonnais, sous l’influence évidente de son manager. Animation autour des ballons portés, sorties de camp, système défensif agressif sur l’homme… Par moments, le rouge et noir aidant, c’est à un quasi copier-coller du Toulon de ces dernières saisons que l’on a l’impression de voir évoluer ! Un parti-pris doublement logique, dans la mesure où il a fait ses preuves et doit permettre aux recrues varoises de s’adapter plus rapidement à leur nouveau club. « Par rapport aux repères dont on disposait entre partenaires avec le RCT, aux automatismes, aux habitudes, cela est toujours du temps de gagné, nous confirmait Virgile Bruni après le premier match de la saison, sanctionné d’un résultat nul face à Brive. Mais ce qui facilite surtout la tâche, c’est que pas mal de systèmes ressemblent à ceux que nous connaissions au RCT. Pour s’y retrouver, c’est évidemment plus facile, même si cela ne suffit pas. » En effet, lors de ces deux premiers matchs, Mignoni a préféré s’appuyer aux deux tiers sur les joueurs arrivés à l’intersaison (9 titulaires contre Brive, 11 à Colombes) que sur les cadres de la saison dernière. Forcément pénalisant pour les premiers tours de chauffe ! En espérant pour les Lyonnais que ce temps de rodage se termine enfin contre Grenoble…

Grenoble, un « 2-4-2 » privé de ses cadres

Grenoble, justement ? À l’inverse des Lyonnais, au style de jeu très direct, ceux-ci souhaitent davantage miser sur la vitesse et la recherche des espaces, avec une répartition des avants en « 2-4-2 » sur toute la largeur du terrain. Un système qui avait d’ailleurs permis au FCG de compter parmi les meilleures attaques du Top 14 l’an dernier, et d’être justement considéré comme une des équipes les plus spectaculaires du championnat… Le problème ? C’est qu’alors que le recrutement s’est avéré minimaliste (3 arrivées seulement) les Isérois ne parviennent pas à retrouver leur organisation. La faute, évidemment, à l’absence de certains cadres. Avec Héguy, les Grenoblois n’ont pas perdu que leur talonneur, mais aussi l’avant le plus souvent chargé de trier les ballons dans la cellule d’avants du milieu de terrain. Un rôle crucial dans lequel Muldowney, qui exerçait le même rôle au Connacht, ne l‘a toujours pas fait oublier, faute d’automatismes avec ses nouveaux partenaires… Alors, ajoutez à cela que les deux avants les plus perforants (Roodt et Grice) manquent à l’appel, et que le demi de mêlée McLeod n’a pas encore été titularisé, c’est toute la colonne vertébrale du FCG qui s’est avérée en souffrance lors des deux premières journées, avec les résultats que l’on sait. Alors, là encore, les deux premières journées auront-elles permis aux Alpins de se régler ? Eux les premiers l’espèrent…

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