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Mêlée : le chaos avant le retour à l’ordre ?

Par Nicolas Zanardi
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    Mêlée : le chaos avant le retour à l’ordre ?
Publié le Mis à jour
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S’il est bien un secteur de jeu paradoxal depuis le début de la saison, c’est bien celui des mêlées fermées, où les arbitres désireux de faire respecter scrupuleusement la règle ont pour consigne de les sanctionner plutôt que de les faire rejouer. avec des effets collatéraux aux antipodes…

Ce début de Top 14, c’est aussi l’histoire d’un paradoxe au sujet d’un secteur symbolique : celui de la mêlée fermée. Alors que certaines rencontres débouchent sur des purges sans nom gâchées par des ribambelles de pénalités au moindre affrontement, d’autres présentent des affrontements superbes, dans la règle, avec des poussées rectilignes, des ballons bien digérés et des lancements propres. Ces deux états de fait étant les conséquences d’une même cause, à savoir le durcissement des directives arbitrales désireuses de ne plus occasionner de mêlées rejouées. Face à cela, les équipes ont deux choix : jouer le jeu loyalement, ou jouer avec le feu quand même…

Le problème, c’est que comme pour se battre, il faut être deux pour pouvoir pousser en mêlée de manière loyale. Le match Grenoble-Brive l’a parfaitement démontré, débouchant sur une mêlée relevée d’un autre temps. Le paradoxe absolu étant que les Brivistes s’étaient sur le coup fait châtier en raison de leur volonté de ne pas tricher et écrouler la mêlée.

Big bazar, vous dites ? C’est à peu près cela. «Ce qui me gêne avec ces nouvelles directives, c’est que la mêlée influence trop le score, nous confiait récemment un entraîneur de Top 14. Il suffit qu’une seule équipe ne joue pas le jeu pour qu’il y ait pénalité à chaque mêlée. Et comme cette phase de jeu est particulièrement difficile à arbitrer, cela donne le sentiment qu’un match peut se jouer de manière un peu aléatoire.»

Retour à une mêlée « à l’ancienne »

Mais si c’était, justement, de ce chaos que pouvait naître un ordre nouveau ? On se prend parfois à en rêver lorsque, par miracle, des parties imposent sur des affrontements propres. Lesquels débouchent sur un vrai combat collectif et, régulièrement, sur des ballons gagnés sur introduction adverse. «Cela ne m’étonne pas, souffle Didier Retière. Avec l’impact limité, on revient à une mêlée à l’ancienne, avec une grosse épreuve de force et beaucoup de pression sur le talonneur qui bénéficie de l’introduction. Et comme les arbitres sont de plus en plus vigilants sur les introductions, on voit de nouveau des ballons pris sur introduction adverse.» La plupart de ces gains ayant lieu, pour l’heure, à la poussée. Reste que si la donne se confirme, on devrait très rapidement voir des talonneurs lever le pied, même en défense. Et les équipes du Top 14 travailler de plus en plus la coordination entre le demi de mêlée et le talonneur, ainsi que le temps de digestion du ballon. Marc Dal Maso, en train de bouleverser la mêlée toulonnaise avec ses méthodes importées du Japon, ne dira pas le contraire…

Le hic ? C’est que, pour en arriver à cet ordre nouveau, encore faut-il que toutes les équipes se décident à jouer le jeu de la loyauté. Un vrai challenge pour les arbitres, dont les décisions se doivent d’être le plus souvent les bonnes pour valider la politique de leur patron, Didier Méné. Restera ensuite à savoir, dans ce bras de fer, qui des directeurs de jeu ou des première ligne céderont les premiers. Et pour tout dire, on aimerait autant qu’il s’agisse des arbitres…

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