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Clarkin : « Elle est moins efficace qu’avant »

Par Simon Valzer
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    Clarkin : « Elle est moins efficace qu’avant »
Publié le Mis à jour
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L’ancien troisième ligne centre de Bordeaux-Bègles explique pourquoi la passe sautée est beaucoup moins utilisée aujourd’hui par les Néo-Zélandais.

Quel regard portez-vous sur le fait que les All Blacks n’utilisent plus la passe sautée ?

Cela fait déjà quelques années qu’en regardant les matchs à la télé, on se demande toujours pourquoi tel ou tel joueur a décidé de faire une passe sautée… Tout simplement parce que cette passe consomme énormément de temps, qu’elle laisse du temps à la défense pour monter, et enfin qu’elle peut annuler un surnombre offensif. Traditionnellement, les trois-quarts y ont recours pour éviter de passer le ballon à un pilier ou un deuxième ligne qui se trouve dans la ligne d’attaque. Cela traduit un manque flagrant de confiance entre les joueurs. Chez les Blacks, ce manque de confiance n’existe pas car ils sont tous sûrs de leurs compétences techniques : du pilier gauche à l’arrière, les joueurs sont capables de faire la passe dans le bon temps et de l’envoyer au bon endroit.

Les Blacks auraient-ils donc terminé de ringardiser la passe sautée ?

Non, elle ne l’est pas tout à fait mais disons qu’elle est moins efficace qu’avant. La raison est simple, c’est parce que les équipes n’ont jamais aussi bien défendu qu’aujourd’hui. Il y a encore cinq ans, vous ne trouviez pas d’entraîneur de la défense dans les clubs… Aujourd’hui, les défenses gèrent mieux les surnombres offensifs, sont capables de les annuler. En revanche, les passes sautées demeurent efficaces quand les adversaires sortent des schémas de défense collective, notamment sur les montées individuelles. Seulement voilà, les défenses commettent de moins en moins de fautes…

Les passes sautées ne resteraient-elles pas un bon moyen de déborder des défenses inversées, très à la mode en ce moment ?

Si bien sûr, seulement les équipes qui ont recours à ces défenses savent qu’elles prennent un risque, et prévoient toujours un plan de secours en cas de débordement. Donc l’effet de surprise est réduit.

Comment les Blacks font-ils pour se passer de ces passes ?

C’est simple, ils se servent de la totalité de leurs joueurs pour fixer les défenseurs adverses. Dans ces conditions, il suffit d’avoir un +1 en bout de ligne pour franchir. D’ailleurs, il est intéressant de voir que les Blacks ont réussi à marquer ces dernières semaines sur des situations de 5 contre 4 alors qu’ils se trouvaient tous dans le couloir des quinze mètres. En faisant cela, il montre tout simplement que les vieux principes sont les plus efficaces : je fixe, et je donne.

Le rugby le plus efficace serait-il donc le plus simple ?

Je suis comme tout le monde : j’essaye de décrypter ce que font les Blacks, pour comprendre comment ils dominent le rugby mondial de cette façon. Mais même en se penchant dessus, on se rend compte qu’il n’y a pas de mystère : ils font des choses simples, mais parfaites. En Nouvelle-Zélande, on travaille beaucoup le jeu devant la défense : la technique de passe, classique, vissées, au poignet, sur un pas… J’ai l’impression qu’en France on pense déjà à rentrer dans la défense pour voir si l’on avance et, seulement ensuite, on voit si l’on peut faire une passe. C’est dommage, car un manque de technique individuelle chez quelques joueurs peut réduire à néant les efforts de tous les autres…

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