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[ Dossier Technique ] Auradou : « Se placer en pré-attaque »

Par Simon Valzer
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Publié le Mis à jour
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L’entraîneur des avants de Mont-de-Marsan explique comment l’alignement peut servir à créer des intervalles.

Pourquoi la touche est un secteur dans lequel il est possible de créer des intervalles ?

Parce qu’il est de loin celui dans lequel nous avons la plus grande liberté : au-delà du fait qu’elle peut être jouée vite, on peut y mettre de trois à quatorze joueurs. On peut la dévier, faire un ballon porté, feinter un maul… Cela ouvre des possibilités quasiment infinies. Après, il est intéressant de voir que la touche à ses tendances. Avec le travail vidéo, tout le monde copie tout le monde, et apporte des variations. En fait, la construction d’une touche offensive dépend grandement de ce que l’on a observé chez l’adversaire, et de sa façon de défendre en touche : certaines équipes préfèrent défendre en miroir, d’autres en zones. Le tout, c’est de s’adapter.

C’est-à-dire ?

Pour en revenir au sujet de l’ouverture d’intervalles, je me souviens d’une touche sur laquelle les Blacks avaient marqué un essai de la victoire par Richie McCaw contre l’Afrique du Sud au mois de juillet 2015. Ils avaient compris que les Springboks défendaient en miroir sur les deux blocs. Les Blacks avaient donc étiré leurs blocs de saut avec le premier aux cinq mètres et le second aux quinze, et Richie McCaw, alors placé en position de relayeur, est passé entre les blocs et a pris l’intervalle pour marquer sans opposition. On voit cette combinaison un week-end sur deux en Top 14, mais d’autres variations sur le thème existent.

Lesquelles ?

On peut simuler la formation d’un ballon porté puis envoyer rapidement un groupe de trois joueurs, comme deux avants et un ailier dans le petit côté ou même dans la zone du dix. Là encore, c’est en fonction de la façon de défendre des adversaires. Si l’adversaire défend avec un neuf de gabarit moindre dans le couloir des cinq mètres, cela peut être intéressant.

On voit fréquemment des sauteurs attendre d’être au sol pour servir leur demi de mêlée par une petite passe… Pourquoi ?

C’est pour empêcher à la défense de monter, et offrir du confort aux trois-quarts. Tant que le ballon n’a pas quitté l’alignement, les adversaires ne peuvent pas monter. Les arrières disposent donc de 20 mètres pour attaquer. Comme ce genre de situation ne se reproduit pas dans le jeu courant, il faut l’exploiter au maximum. D’une façon générale, le principe est toujours le même : il faut se placer en pré-attaque, c’est-à-dire amorcer un mouvement avec les avants afin de libérer de l’espace pour leurs trois-quarts.

Peut-on avoir recours à ce genre de combinaison n’importe quand dans la rencontre ?

Il ne faut pas en abuser pour garder un effet de surprise. Le génie des Néo-Zélandais, par exemple, est qu’ils sont capables de réaliser un lancement comme celui-ci, c’est-à-dire qui va engager huit ou dix joueurs à la 70e minute de la rencontre, alors que les organismes sont chargés d’acide lactique. Réussir ce mouvement à l’entraînement est toujours facile. Mais en match, avec la fatigue, c’est autre chose. Et c’est souvent la marque des meilleurs.

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