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[ Élections FFR ] Dominici : « J’ai vu le désastre du rugby amateur »

Par Jérôme Prévot
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Publié le Mis à jour
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Avant l’élection à la présidence de la FFR du 3 décembre, nous donnons la parole aux acteurs : après Patrick Battut, soutien du camp Camou place à Christophe Dominici, ancien joueur international et soutien du Camp Doucet.

Qu’est-ce qui vous pousse à vous engager auprès d’Alain Doucet ?

Je me trouvais à Auch et j’ai dit publiquement que le programme d’Alain Doucet me paraissait le plus juste. Ça s’est su et j’ai reçu, peu de temps après, un coup de téléphone. Je précise que mon choix est tout à fait objectif car je suis ami de Bernard Laporte. Je le fais par pure conviction.

Quel est le dossier qui vous a le plus motivé ?

En commentant à la télévision la Fédérale 1, je me suis rendu compte du désastre de notre rugby amateur. Je pense qu’il faut valoriser les clubs qui forment. Ils sont actuellement désarmés. Ils ne sont pas soutenus par la Fédération, notamment au sujet de la formation.

Quelles sont vos idées sur la formation ?

Déjà, le système de Marcoussis est un échec. La formation, ce sont nos clubs, ce n’est pas le fait d’envoyer un gosse de 17 ans à Marcoussis du lundi au vendredi faire de la musculation. C’est un mouroir. Le gars revient dans son club avec une surcharge pondérale. De plus, les critères des sélections fédérales sont le poids, la taille et le nombre de franchissements. Le rugby ce n’est pas que ça. On se coupe d’une exigence technique qui est fondamentale. Sans compter qu’un jeune vient au rugby pour être avec ses amis, pas pour s’isoler sur un site loin de chez lui.

Quelles mesures préconisez-vous ?

Par exemple, on pourrait faire des catégories de poids et de taille chez les jeunes ; mais aussi faire un partenariat avec l’éducation nationale pour introduire dans nos écoles le rugby à 5 ou le flag. C’est incroyable qu’avec le poids du rugby français, il ne soit pas plus présent dans les écoles. Je pense aussi que les anciens internationaux pourraient aller prêcher la bonne parole dans les écoles et les clubs, c’est très important. Au lieu de financer tout ça, la FFR préfère investir dans le Grand stade.

Parlons-en de ce grand stade. Visiblement vous n’y croyez pas…

Pourquoi s’endetter à hauteur de 600 millions en espérant des profits éventuels sur dix matchs par an ? Je trouve ça incroyable. On dit qu’on va accueillir des concerts mais quel chanteur, aujourd’hui, est sûr de faire venir 80 000 personnes. Je sais aussi que la FFR explique que le fait de jouer au Stade de France nous coûte trop cher. Mais justement, il fallait mettre une grosse pression sur les pouvoirs pour renouveler les accords et leur montrer l’état actuel du rugby français. Mais on peut aussi aller en province, à la rencontre, justement, de ce monde amateur.

Quid du XV de France ?

Je pense que l’idée de réduire l’élite pour avoir une équipe de France plus forte est un constat d’échec. Plutôt que de chercher des mesures sophistiquées, mieux vaut travailler sur l’état d’esprit. Arrêtons de copier les autres. La FFR a son mot à dire là-dessus. Surtout après quatre ans dramatiques en termes d’identité de jeu.

Les clubs, même à petit niveau, parlent beaucoup de la présence des étrangers…

Oui, en commentant le rugby fédéral, je me suis rendu compte du nombre de joueurs étrangers. c’est la cascade. C’est un manque de respect pour la formation de nos clubs. Il faut s’attaquer au système qui pousse les clubs à recruter des joueurs déjà formés avec, en plus, l’influence des agents qui les utilisent pour toucher des commissions. Il faut mettre en place une convention avec les agents. Mais je reconnais que la question est délicate car nous ne voulons pas verser dans le racisme ou la xénophobie. Il faudra se réunir avec les clubs pour convenir d’une règle qui pourrait apporter des limites.

Êtes-vous favorable à la présence d’un partenaire sur le maillot du XV de France ?

Dans le contexte que je viens de vous décrire, oui. On pourrait utiliser cet argent à 100% pour financer le secteur amateur. Je sais que cela peut poser des problèmes entre les quelques sponsors de premier plan qui sont déjà en contrat avec la FFR. Mais on pourrait privilégier le plus ancien ou en changer chaque année en leur offrant à tour de rôle cette place.

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