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Grenoble, les coulisses d'une révolte

Par Nicolas Zanardi
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    Grenoble, les coulisses d'une révolte
Publié le Mis à jour
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Vainqueurs de Newcastle (31-27), bonus offensif en prime, les Grenoblois ont fait preuve d'un enthousiasme étonnant en l'absence d'enjeu ainsi que de leurs cadres. Preuve que le groupe n'est pas encore mort, qui ne lâchera rien jusqu'à la fin de la saison... 

Franchement, qui l'eut cru ? Pas grand-monde, assurément. On en veut pour preuve que même notre voisin de tribune, supporter absolu du FCG et grand parieur devant l'éternel, avait misé la bagatelle de 200 euros sur une victoire de Newcastle. Autant dire que beaucoup de monde, vendredi soir, en ont été pour leurs frais... Et pourtant, pour les joueurs grenoblois, ce match ne semblait pas bien motivant. Parce que dénué d'enjeu sportif. Parce que disputé sous la neige. Parce qu'il correspondait au retour d'une patibulaire trogne, celle de Dean Richards, manager de sinistre mémoire. Parce qu'il se déroulait, tout simplement, dans un Stade des Alpes sonnant plus creux de jamais, loin de tous les yeux et même de ceux de la télévision, privant au passage l'arbitre roumain M. Iordaneschu de vidéo.

 

Estebanez : « Les compétiteurs, on les voit dans ce genre de match »

Et pourtant, face à des Anglais toujours en lice pour une place de meilleurs seconds, la jeune garde iséroise a mis un cœur fou à l'ouvrage, bien encadré par sa « vieille garde ». « Cela a été mon discours vis-à-vis des jeunes, savourait l'homme du match Fabrice Estebanez, auteur d'une cuiller salvatrice à la 20e minute et surtout de l'essai de la victoire. C'est facile de jouer lorsqu'il y a de l'enjeu, c'est facile de se motiver lorsque le stade est plein et que les regards sont braqués sur vous. Mais les vrais compétiteurs, on les voit là, dans ce genre de match. Or, quand on évolue à ce niveau, on dit se comporter en compétiteurs. Je pourrais jouer sur un parking au fin fond d'Échirolles ou avec des moins de 17 ans, lorsque j'enfile un maillot de rugby, c'est pour gagner. C'est ce que je voulais transmettre... »

Mission accomplie au-delà des espérances, avec même un bonus offensif en guise de cerise sur le gâteau. Pour l'honneur, mais pas seulement. « Je ne dirais pas que ce match ne servait à rien. Nous avions eu des difficultés en Challenge, mais nous avions toujours dit qu'on ne lâcherait rien, glissait le jeune deuxième ligne Mickaël Capelli. Pour beaucoup d'entre nous, cette réception de Newcastle était l'occasion de le montrer. J'ai ressenti un esprit de révolte. Même lorsque personne ne croit en nous, nous nous devons de nous battre jusqu'au bout. Nous sommes là pour sauver un club, et il est bon d'entretenir cet état d'esprit... Nous avons montré que nous avions des c..., tout simplement. Ceux qui ont participé à ce match souhaitaient montrer au staff qu'ils étaient toujours là en vue des prochaines échéances. Pour le groupe, en vue des dix derniers matchs qui restent à disputer, c'est tout bénéfice.

 

Capelli : « Nous avons montré que nous avions des c... »

Un constat partagé par Estebanez, tout heureux de renouer avec la victoire. « Ce qui est bien, c'est que les 23 qui étaient sur la feuille de match aujourd'hui voulaient continuer à se montrer, envoyer des signaux au staff ainsi qu'à leurs coéquipiers. Comme quoi ils devaient faire attention à ne pas se relâcher d'ici la fin de la saison... J'ai pris du plaisir à jouer avec ces jeunes, qui ont démontré ce qu'ils avaient au fond d'eux. Il y avait aussi quelques anciens, dont il me semble que je portais le flambeau. Au final, on a trouvé une belle homogénéité, avec Lucas dupont qui a apporté sa hargne, Arnaud Héguy, Dayna edwards qui nous tient bien la mêlée depuis quelques matchs, ou « la Darde » (Alexandre Dardet, NDLR) qui a été pas mal critiqué ces derniers temps et voulait se rattraper... Je me souviens que Laurent Seigne disait toujours « un joueur de haut niveau peut rater un match, jamais deux d'affilée ». Et il a été très bon. » Du meilleur augure pour la suite de la saison des Isérois, à qui il reste dix matchs pour réaliser la plus fantastique « remontada » de l'histoire du Top 14 ? Plus que jamais, le FCG veut y croire...

 

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