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[DOSSIER ANGLETERRE] Trop forts ces Anglais ?

Par Léo Faure
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    [DOSSIER ANGLETERRE] Trop forts ces Anglais ?
Publié le Mis à jour
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Dans quinze jours, le tournoi commencera en fanfare avec le traditionnel choc Angleterre - France, à Twickenham. Alors que la France est à la relance, depuis la nomination de Guy Novès, sans parvenir à décrocher de résultats à la hauteur de ses ambitions, le XV de la Rose, lui, collectionne les succès. Il est invaincu depuis 13 rencontres. Tout sauf un hasard : la fédération anglaise a mené de profondes réformes pour développer sa formation, façonner ses espoirs et bonifier les « joyaux » de la couronne.

L’Angleterre, c’est trop fort pour toi. Vraiment ? Depuis un an, c’est en tout cas trop fort pour tous ceux qui croisent sa route : l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Argentine et l’ensemble des nations majeures européennes, soumises à tour de rôle par les derniers vainqueurs du Tournoi. L’Angleterre, c’est bien, c’est beau, c’est propre. Une machine à collectionner les victoires (13, série en cours), invaincue depuis le fiasco du dernier Mondial et réanimée par la poigne de son nouveau manager, Eddie Jones. C’est finalement une réussite que l’on s’agace à reconnaître, d’autant plus qu’elle est méritée. Et cette année ? Les Bleus vont vite pouvoir le mesurer.

Dans le sillage des Saracens

Pour tout dire, le Angleterre-France qui se profile dans deux semaines, dans le berceau de Twickenham, est sacrément excitant. Parce que ces Bleus sont pleins de promesses et ces Anglais remplis de certitudes. Parce qu’on se prend à rêver que la fougue tricolore, aperçue lors des derniers tests-matchs des tournées de novembre, est de taille à renverser l’hyper-structuration du XV de la Rose. Parce que l’on mêlera sur la pelouse une bonne dose de talents, quelques joueurs d’exception, d’autres de caractères et, en tribunes, toutes les mauvaises fois que comptent ces deux pays intouchables en la matière. Parce quon rêve d’un « désolé, bon match » décoché par Maestri, comme on craint le « sorry, good game », hargneux d’Owen Farrell, la mèche en planche et le sourire en flèche. Parce que la crainte est au moins aussi forte que l’espoir...

La vérité, il faut bien la reconnaître, c’est que les Anglais sont aujourd’hui les maîtres de l’Europe des nations, comme les Saracens sont toujours les rois des clubs du Vieux Continent même si, samedi, Toulon a fait mieux que résister dans la banlieue londonienne pour aller décrocher son billet en quarts de finale de Champions Cup et confirmer l’élan français (3 qualifiés) quand les Anglais, eux, sont davantage isolés (2 qualifiés).

Un signe pour l’avenir ? à voir. Ce n’est pas un hasard si le XV de la Rose se façonne à l’effigie des « Sarries ». Les hommes se ressemblent, les méthodes aussi. L’Angleterre propose un jeu fabuleusement millimétré, et pourtant pas un brin ennuyeux même s’il s’écrit sur un mode déjà bien connu : pression, occupation et réaction... Le XV de la Rose étouffe physiquement ses assaillants, sur un rideau défensif dur comme le diamant. Elle peut subir trois minutes de vagues hormonales sans céder un mètre, attendant la faute de l’adversaire pour lui transpercer le cœur, dès le ballon récupéré, en dix secondes à peine, sur les extérieurs avec ses flèches, dans un renversement « côté source » ou même autour des regroupements avec ses demis de mêlée pour perpétuer l’avancée. Ce n’est rien d’autre que la récitation de partitions maîtrisées. à la manière des All Blacks, l’Angleterre peut vous laisser finir une rencontre avec l’impression qu’il ne manquait rien, si peu, alors que le tableau d’affichage indique plus de 20 points d’écart en votre défaveur. Regrets éternels...

C’est à cela que les Bleus seront exposés et testés, le 4 février à Twickenham. Avec la perspective que les absences des frères Vunipola, de Kruis et de Robshaw pèseront bien dans la balance, malgré l’infini réservoir du rugby anglais. Avec l’idée que la ligne d’attaque d’inspiration clermontoise trouvera la même suprématie au niveau international malgré l’absence de son joyau-régulateur-inspirateur, Wesley Fofana ; son héritier désigné, Gaël Fickou, ne doit d’ailleurs pas rougir de la comparaison. Avec l’idée, enfin, qu’à l’encontre de tous les pronostics, ces Bleus sont capables de l’exploit. Si seulement...

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