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Béziers : l'identité retrouvée

Par midi olympique
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    Béziers : l'identité retrouvée
Publié le Mis à jour
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Avant-dernier avec cinq longueurs de retard sur le premier relégable avant les fêtes de fin d’année, les Biterrois ont repris, six semaines plus tard, sept points d’avance sur la zone rouge. Libérés par leur nouveau staff (Aucagne et Gérard), les Biterrois ont retrouvé leur identité de jeu tournée vers l’attaque pour faire le plein de confiance en janvier.  

Les affranchis 

Une métamorphose en chiffres : trois victoires bonifiées à la Méditerranée en quatre matchs disputés (défaite à Oyonnax), quinze essais inscrits et cent vingt-huit points marqués, pour seulement soixante-deux encaissés. 

En l’espace d’un mois, l’ASBH a réussi sa mission rédemption. Redevenue impériale à la Méditerranée comme dans un passé proche (35 points de moyenne face à Angoulême, Narbonne et Aurillac), elle a honoré le premier vœu fait par son nouveau manager, David Aucagne, à son arrivée fin décembre : « Nous devons redevenir souverains à domicile, pour que notre antre soit à nouveau un lieu très difficile à prendre. » Sur ses terres, l’ASBH fait à nouveau peur. Un retour de l’enfer impossible à prévoir selon François Ramoneda : « C’est certain qu’après avoir vécu une dernière semaine de 2016 très délicate, il aurait été très prétentieux de notre part, d’annoncer que nous allions passer un tel mois de janvier. C’était inespéré. Réussir à décrocher trois bonus offensifs est une grande performance, surtout face à Aurillac où il n’y avait que 10 à 9 à la pause. »

L’effet David Aucagne/David Gérard (arrivés fin décembre) s’est immédiatement produit, et les choix présidentiels longtemps flous, se sont avérés payants. Les deux David ont su amener un nouveau souffle à un effectif proche de l’asphyxie, grâce à un nouveau discours teinté d’humanité et à un retour à des entraînements plus simples, tournés vers le jeu plus que les skills et à une semaine de préparation tournée vers le partage (deux journées continues partagées) : « Le discours a évolué et nous a bien plus touchés. Les discours français et australiens ne sont pas du tout les mêmes. Là c’est beaucoup plus humain et orienté sur le combat. Ce qui nous correspond totalement », confirme le pilier Francisco Fernandes. 

Une attaque en feu

Libérés, les Rouge et bleu ont retrouvé confiance dans l’enchaînement du succès, sans réinventer leur jeu pour autant. Les changements ont été opérés : « à doses homéopathiques », dixit David Gérard. A l’image d’une modification du sens de circulation des avants, de prise plus rapide des extérieurs ou d’une présence accrue dans les rucks en défense : « Il y avait certes besoin de changement, mais il ne faut pas oublier non plus que nous bénéficions du bon travail réalisé par les anciens coachs », rappelle Rémi Bourdeau, dont le contrat a été prolongé de trois ans lundi (à l’instar de Manukula et de Munro, deux ans). 

Une vérité, qui se retrouve dans le rugby proposé, tourné à nouveau vers l’attaque mais avec une liberté de décision plus grande selon les situations rencontrées. Julien Blanc, homme fort de janvier à l’instar de Pinto Ferrer, Iona ou Ramoneda,  explique : « Déjà l’an dernier, Béziers avait une grosse attaque et nous avions aussi pris des bonus offensifs en début d’année. Avant d’avoir un petit creux. On voit à nouveau une équipe qui va dans le même sens et je pense que c’est ce qui nous permet d’élever notre niveau de jeu par rapport aux mois précédents. On prend du plaisir et on parvient à développer un gros volume de jeu. On doit continuer comme ça sans diminuer nos ambitions. »

Huitième meilleure attaque de ProD2 (dernière fin décembre) et septième défense, Béziers se rapproche des standards auxquels elle nous avait habitués. Son infirmerie est quasiment vide (trois blessés, Pinto Ferrer et les deux de longue date, Barrère et Kouider) et son état d’esprit collectif, enfin digne de son nom. Alors, après avoir : « réalisé sa prestation défensive référence face à Aurillac », selon Thibault Suchier en grande forme sur les deux dernières rencontres, l’ASBH peut-elle rêver plus grand qu’une fin de saison sans réels objectifs ? « Regarder derrière n’est pas forcément trop bon et je ne suis pas certain non plus que se projeter trop loin soit intelligent. Restons ancrés dans le présent. Ça a marché en janvier, donc continuons à faire pareil et on verra », conclut le vice-capitaine Ramoneda.  Humbles, les Biterrois savent pertinemment que le prochain bloc de matchs s’annonce bien plus difficile à négocier : trois déplacements chez les cadors en forme du moment (Agen, Biarritz et Mont-de-Marsan), pour deux réceptions face à des concurrents directs (Carcassonne et Dax) avant la prochaine coupure. Entre deux eaux, à sept points de la zone rouge et à treize longueurs d’une place de qualifiable, Béziers ne navigue plus à l’aveugle. Mais elle n’est pas encore pour autant totalement guérie, comme le montre sa conquête toujours fébrile, surtout en mêlée. Février sera donc le mois de la confirmation ou de la désillusion.    

 

Par Julien Louis

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