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O'Shea, l'homme providentiel ?

Par Nicolas Zanardi
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    O'Shea, l'homme providentiel ?
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 Vainqueur moral du match de Twickenham, le sélectionneur multiplie les coups de poker. Mais de là à ce que la méthode s’avère viable à long terme…

L’image de son sourire narquois, dans les tribunes de Twickenham, a fait le tour du monde. Tout comme la colère d’Eddie Jones, que l’on avait jamais vu aussi furieux après un match de rugby… Incontestablement, même si l’Italie s’est inclinée à Twickenham, Conor O’Shea est ressorti vainqueur moral du choc de Twickenham, avec cette gigantesque surprise des «rucks fantômes» qui faillirent bien berner la meilleure équipe d’Europe dans son jardin, alors que 90 % des observateurs s’attendaient à ce que le XV de la Rose explose le record du 80-23 de 2001...

Toutefois, l’effet de surprise passé, les bonnes questions doivent se poser. S’il a permis à la Squaddra de battre pour la première fois de son histoire une Afrique du Sud en plein chaos au mois de novembre dernier (20-18), les résultats de Conor O’Shea sont globalement décevants, à l’image d’un début de Tournoi calamiteux. D’ailleurs, face aux Anglais, l’utilisation des rucks fantômes n’était jamais rien d’autre qu’un aveu de faiblesse. Bien joué, certes, pour limiter la casse. Mais de là à permettre à l’équipe d’Italie de franchir un cap ? Permettez-nous d’en douter… D’ailleurs, l’histoire récente de la Nazionale ne plaise pas vraiment en sa faveur. Depuis la fin des années 90, les Transalpins ont opté pour une alternance des mandats entre techniciens Français (Coste, Berbizier, Brunel…) et Anglo-Saxons (Johnstone, Kirwan, Mallett…) Le bilan? Franchouillardise à part, il est nettement meilleur pour les entraîneurs tricolores, dont la culture est beaucoup plus proche des Italiens que celle des Anglo-saxons. Alors certes, en bon Irlandais, O’Shea possède un caractère bouillant, propre à taper du poing sur la table. Mais c’est surtout par l’adaptation permanente que celui-ci souhaite fonctionner, l’opposé du discours tenu par Brunel ces dernières années. Mais O’Shea pourra-t-il reproduire jusqu’en 2019 les entourloupes comme celle qui faillit faire chuter l’Angleterre? La question est là, et mérite d’être posée… D’autant que son bras droit Mike Catt a des idées bien arrêtées sur le jeu (comme l’utilisation d’un cinq-huitième, qui « oblige » la titularisation de McLean au centre…), et que l’entraîneur de la défense Brendan Venter (initiateur du coup de Jarnac de Twickenham) repartira pour l’Afrique du Sud à la fin du Tournoi. Voilà pourquoi, samedi prochain contre la France, O’Shea jouera très gros…

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