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La fureur de vivre du Munster

Par Jérémy Fadat
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Publié le Mis à jour
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Depuis la perte tragique de son entraîneur Anthony Foley, mi-octobre, le Munster, porté par un incroyable supplément d’âme, a renoué avec son public. Ambiance.

Samedi, dans la presse locale, c’est le maire Kieran O’Hanlon qui appelait les siens à la mobilisation générale : « L’atmosphère à Thomond Park sera, comme toujours, électrique mais j’espère que le peuple de Limerick sera encore plus que jamais derrière notre équipe pour ce match capital. Souhaitons la bienvenue à tous les supporters dans la mer rouge de Limerick. » Une marée humaine, portée par une foi quasi mystique, prête à tout emporter sur son passage. Rien ne peut actuellement arriver à la province irlandaise, elle a déjà affronté le pire. C’était le tragique décès de son entraîneur et légende du rugby irlandais, Anthony Foley, brutalement terrassé par un œdème pulmonaire quelques heures avant le match au Racing 92 mi-octobre. Depuis, les Munstermen, habités par un inépuisable supplément d’âme, ont remporté dix-sept de leurs dix-neuf derniers rendez-vous. Depuis, et dans la souffrance, ils ont aussi retrouvé l’indéfectible lien qui les unit à leur « Red Army » unique au monde. « La saison dernière, cette équipe n’a pas réalisé un bon parcours en ne se qualifiant ni pour les phases finales de Ligue celte, ni pour celles de Champions Cup, nous racontait avant la rencontre l’Irlandais Bernard Jackman. Du coup, le stade faisait moins le plein, les fans étaient mécontents. Mais le terrible décès de Foley a fait resurgir un incroyable esprit ici. Tout le monde est revenu à Thomond Park, l’ambiance y est de nouveau exceptionnelle et les joueurs ont senti ce soutien. Quand il est comme ça, c’est le plus beau public d’Europe. »

Keatley : « Ce fut un tel choc »

Samedi, l’accueil fut magique. Plus encore qu’auparavant. Car rien n’est désormais habituel. Il est écrit que les coéquipiers du capitaine Peter O’Mahony iront chercher le Graal. Du moins, c’est la conviction des amoureux de ce club. Alors quand leurs adversaires revenaient à huit points au tableau d’affichage, quand leur formation dépassait le milieu de terrain ou quand CJ Stander se lançait dans une énième charge, ils ont poussé comme jamais. Pour renverser et foudroyer un Stade toulousain si petit face à ces 26 000 acteurs. « Le rêve d’honorer la mémoire d’Anthony Foley vit encore », écrivait John Kennedy, dans les colonnes du Telegraph Sport dimanche matin. En marge de la rencontre, l’ouvreur Ian Keatley, forfait en raison d’une blessure au genou, revenait sur la disparition de son ancien mentor : « Jamais je ne pourrai surmonter quelque chose de plus douloureux dans ma carrière. Ce fut un tel choc. Nous avions tous été chez lui, nous connaissions sa femme et ses enfants. La seule chose à laquelle je pensais, c’était eux. » Et d’assurer que la première des volontés du défunt aurait été de recréer cette connexion avec Thomond Park. « Beaucoup de choses ont changé après sa mort, nous sommes dorénavant tous en train de chanter l’hymne sur la même partition », reprenait Keatley. Rassie Erasmus, promu directeur du rugby, a su prendre la relève en posant une structure de jeu basique mais diablement efficace, et laissant le souvenir de Foley offrir une intouchable motivation. Au cœur de la semaine passée, l’annonce de son départ probable vers son Afrique du Sud natale l’été prochain - qu’il n’a pas démenti - ainsi que celui acté de Donnacha Ryan pour le Racing n’ont pu que décupler ce sentiment de toute-puissance en cette saison pas comme les autres. Et Toulouse en a fait les frais.

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