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Leinster : L’art de la contre-attaque

Par Nicolas Zanardi
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    Leinster : L’art de la contre-attaque
Publié le Mis à jour
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Opposés dimanche prochain à Clermont en demi-finale de la Champions cup, les Irlandais du Leinster présentent les points forts traditionnels d’une formation irlandaise « classique » des atouts auxquels les hommes de Dublin ajoutent une efficacité redoutable en matière de contre-attaque, emmenés par leur jeune arrière Carbery et le vétéran Isa Nacewa.

Certes, le danger pour les Clermontois viendra de partout dimanche prochain en demi-finale de Champions Cup, sur la pelouse de Gerland. Parce que le Leinster n’est pas (re)devenu une des meilleures équipes d’Europe pour rien. Parce que la qualité de leur touche et de leurs ballons portés, leur capacité remarquable à conserver le ballon, leur agressivité dans les rucks, leur précision dans les lancements de jeu et leur impressionnante propension à ralentir les sorties de balles adverses sont autant de points forts des Leinstermen, que l’ASMCA a bien évidemment décortiqués. Toutefois, parmi cette litanie d’atouts finalement « traditionnels » pour une équipe irlandaise, le Leinster présente une singularité, à savoir une qualité certaine dans l’art de la contre-attaque, encore vérifiée en quarts de finale contre les Wasps. Ce qui n’était pas gagné avec la blessure de l’arrière Rob Kearney, remplacé au pied levé par Joey Carbery, ouvreur de formation…

Communication et jeu sans ballon

Mais alors, comment les Irlandais procèdent-ils ? Oh, tout simplement… Sous l’impulsion de Stuart Lancaster (entraîneur de l’attaque) et d’Isa Nacewa (le capitaine et ailier), les Leinstermen ont entrepris un travail de fond collectif, en matière de communication et de jeu sans ballon des joueurs placés devant le contre-attaquant. « Cela n’a rien de fondamentalement novateur, c’est même une vieille ficelle, mais le Leinster l’utilise à la perfection, nous expliquait récemment l’ancien entraîneur du FC Grenoble Bernard Jackman. En fait, lorsque l’équipe adverse dégage le ballon et réorganise sa montée, les joueurs placés sur le premier rideau se replient avec eux, sur la même ligne. Ce faisant, ils peuvent analyser la densité de la défense et donner des indications à l’arrière au moment de contre-attaquer, ce qui lui fait gagner un temps précieux et lui permet de ne se concentrer que sur la réception du ballon. »

Courses de repli… et ouverture d’intervalles

Mais surtout, au-delà de donner des informations, les partenaires du contre-attaquant profitent de leur présence dans le trafic pour carrément créer des intervalles… Limite au niveau de la règle, bien sûr ! Mais pratiquement indécelable lorsque cela est bien réalisé, ainsi que l’assure Jackman. « Il ne s’agit pas pour les joueurs sans ballon de bousculer les défenseurs, ce serait ni plus ni moins que du football américain ! En revanche, il s’agit de profiter de la course de repli pour couper habilement les angles de course des adversaires en leur passant devant… Le but ultime c’est d’arriver à placer deux joueurs entre deux défenseurs, et faire en sorte que l’arrière attaque cet intervalle. Afin de faire en sorte d’ouvrir la porte lorsque les deux défenseurs chercheront à se resserrer… Cela, les Irlandais le réalisent à la perfection. Cela s’est vu sur l’essai de Conan en quarts de finale, qui a vu Carbery prendre l’intervalle ménagé par ses partenaires. Il n’y avait aucun hasard à cela. »

Reste qu’en matière de jeu sans ballon, il ne suffit pas simplement de gêner les défenseurs… Les courses de soutien sont tout aussi importantes et à ce titre, sur toutes leurs contre-attaques, les Irlandais savent effectuer les efforts de repli nécessaires pour permettre à leur arrière de bénéficier d’une solution à sa droite et à sa gauche. De quoi rajouter de l’incertitude sur la défense, mais surtout de quoi prolonger le mouvement avec efficacité en cas de franchissement… Autant dire que, face à une telle machine à remonter les ballons, les Clermontois devront redoubler de vigilance. Notamment en ne rendant le ballon au pied qu’à bon escient, et surtout en imposant une pression intense sur les traques. Si possible en dépassant les « traînards » irlandais pour ne pas s’exposer à leurs coups de vice.

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