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Un scrutin à enjeux rugbystiques

Par Pierre-Laurent Gou
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    Un scrutin à enjeux rugbystiques
Publié le Mis à jour
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Pour le rugby aussi, l'élection présidentielle à venir n'est pas neutre. En fonction du candidat élu, bien des choses pourraient être modifiées

Jamais une élection présidentielle n’a autant renvoyé au milieu du rugby. Et jusqu’au bout ! Durant la campagne, il fut de bon ton d’affirmer son amour pour le ballon ovale -on a ainsi pu voir Benoît Hamon se promener dans les rues de Paris avec le Midi Olympique sous le bras, affirmer qu’il était un supporter historique du Stade toulousain. Emmanuel Macron se montrer dans les travées de Mayol à l’occasion du match Toulon- Lyon. Louis Alliot, le compagnon de Marine Le Pen, rappeler qu’il fut joueur à Tarascon-sur-Ariège. Ou encore, Jean Lassalle, multiplier les selfies, samedi dernier encore, à l’occasion du match Pau-Brive. Hors du rugby, point de salut !

Voilà au moins pour le symbole. Mais ce scrutin induit aussi de vrais enjeux pour le rugby. Et en fonction du vainqueur de dimanche prochain, notre sport pourrait être impacté dans son quotidien. On ne l’imagine peut-être pas mais une victoire de Marine Le Pen - qui jusqu’à nouvel ordre souhaite toujours sortir de l’Europe telle qu’elle est construite à ce jour - remodèlerait de façon conséquente le rugby professionnel. Les lois françaises pourraient ne plus être subordonnées aux textes européens et le pays pourrait s’affranchir des décisions de justice qui en découlent. On pense notamment à l’arrêt Bosman et ses dérivés : les accords de Cotonou. On pourrait aussi revenir à des quotas de nationalité comme avant 1995. Rien ne dit d’ailleurs que les rugbymen français en profiteraient pleinement : la sortie de l’Euro pouvant induire des salaires dévalués. Des mesures somme toute révolutionnaires, sinon un rien inquiétantes de la part de la candidate la plus proche semble-t-il du milieu rugbystique, si l’on veut bien considérer qu’outre son compagnon, deux de ses trois enfants pratiquent le rugby.

Boudjellal avec Macron

Si son adversaire, Emmanuel Macron, n’a pas le même pedigree ovale, nonobstant son attachement à Bagnères de Bigorre, où vivait sa grand-mère maternelle et à l’épopée des hommes de Roland Bertranne en 1981, sa possible installation à l’Élysée ne serait pas neutre rugbystiquement. Ainsi, il se murmure qu’il pourrait installer comme premier ministre, le premier supporter de la Section paloise, François Bayrou (en « ballotage » avec Borloo, Collomb ou Dutreuil). Le maire de Pau qui ne manque que rarement un match des Béarnais à domicile. L’édile s’est d’ailleurs beaucoup investi dans le renouveau du club, en « offrant » notamment à ses protégés une enceinte rénovée et moderne de 18 000 places qui va être inaugurée à la fin de l’été. Sa présence à Matignon ne serait pas de nature à nuire au jeu de rugby... Mais Emmanuel Macron compte aussi dans les rangs de ses soutiens le président toulonnais, Mourad Boudjellal. Suffisant pour faire de ce dernier un ministre ? « Je ne demande absolument rien et je ne sais pas si j’ai les compétences requises. Je dois surtout gérer au quotidien le RCT et ce n’est pas de Paris que cela peut se faire. Ma préoccupation, c’est d’être au Stade de France le 4 juin prochain, pour accueillir sur la pelouse le président Macron, car je suis certain que lui y sera ! », coupait-il ce week-end aux bruits de couloirs faisant de lui un Secrétaire d’État. Il n’en demeure pas moins qu’il était le seul « people » venu du sport convié au grand meeting du candidat Macron à Bercy avant le premier tour, et qu’il est prévu qu’il s’engage à ses côtés lors de cette ultime semaine décisive, notamment jeudi du côté de La Courneuve.

On ne saurait enfin passer sous silence les mesures que comptent prendre Emmanuel Macron sur la valorisation du bénévolat chez les dirigeants. Des milliers de personnes sont ici concernées. Comme il nous semble important d’évoquer son souci d’appréhender la fiscalité du monde rugbystique à l’échelle européenne. Par où l’on voit que deux mondes, de fait, opposent les candidats sur fond d’Europe, via le prisme du rugby...

par Pierre-Laurent Gou

(crédit photo : Icon Sport - LCI)

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