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Les enfants du Top 14

Par Jacques Verdier
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    Les enfants du Top 14
Publié le Mis à jour
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Comment passer en quelques jours du rugby cuirassé, posé, relativement lent, éminemment engagé du Top 14, à ce jeu débridé, haletant, ouvert aux quatre vents, qui est désormais la marque des joutes internationales ?

Quelle comparaison même est-il possible de faire, entre la finale Clermont-Toulon et ce premier test en terre sud-africaine ? Sur les intentions, sur le rythme, sur la férocité du combat, c’est la nuit et le jour. On est passé, en huit jours, du Super Bowl au championnat du monde d’athlétisme.Comment nos Bleus, par-delà leurs lacunes, pourraient-ils y retrouver leurs petits ?

Fautes de mains, plaquages ratés, ballons rendus dans une approximation générale, désorganisation assurée après trois temps de jeu : tout cela, qui fut notre lot, reste navrant mais tellement prévisible. Répétons ici ce que l’on a dit cent fois. Le Top 14, si passionnant pour le suspense qu’il dégage, si disputé de bout en bout, si féroce dans le combat de près, n’en demeure pas moins, à ce jour, un frein avéré pour le XV de France, très peu rompu à ce type d’exercice, où la rapidité d’exécution prévaut sur le combat, où la vitesse l’emporte sur toutes autres considérations. On eût dit, samedi, que nos Bleus, confrontés, somme toute, à une petite équipe d’Afrique du Sud, venaient de changer de sport. Des quinzistes tenus de jouer à treize, avec les repères du VII !

Or ce décalage considérable entre ces deux manières d’appréhender le jeu, demeure l’équation majeure qui se pose à l’ensemble du rugby français. On me rétorquera qu’il doit être possible d’établir un juste milieu, à la faveur d’un jeu au pied autrement précis, d’une meilleure alternance entre toutes les formes de jeu, d’une défense autrement acharnée. C’est sans doute vrai, bien sûr, dès lors que nous sommes en possession de la balle et pour peu que notre conquête soit de qualité - ce qui était loin d’être le cas lors de ce premier test. Mais c’est faire peu de cas du souci majeur des Boks de jouer, désormais, selon les codes en vigueur du rugby de l’hémisphère Sud, où l’asphyxie menace les tenants du rugby à une passe.

Je ne suis pas, écrivant cela, en train de chercher de fausses excuses à cette équipe de France bien décevante. Notre défense fut pathétique. Le pack fut d’une faiblesse insigne. Les deux tests à venir, rétabliront, je l’espère, une forme d’équilibre. Il n’en demeure pas moins que la Coupe d’Europe et le Tournoi dans son ensemble, avaient déjà creusé le trait. Et sauf à posséder, comme l’Angleterre, un pack en or massif, capable d’imposer, sur un mixe d’engagement et de rythme, un jeu d’oppression constant, la question de la forme reste entière. Forme de jeu. Réseau de réflexes collectifs. Capacité d’adaptation. Et de la forme, dépend évidemment le fond.

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