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Agen, la révolution de velours

Par midi olympique
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    Agen, la révolution de velours
Publié le Mis à jour
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Agen retrouve le Top 14 avec du changement au sein du club. Le club aborde ce nouvel exercice avec l’envie de bien faire et l’objectif de pérenniser enfin sa place dans l'élite malgré des moyens modestes et un projet centré sur la formation. Le pari tient toujours.

C’est une transition douce qui a eu lieu à Agen, mais une transition quand même. Et elle n’est pas seulement liée à la nouvelle pelouse posée en ce début d’été du côté d’Armandie après le Supercross. Depuis 2007 et son arrivée à la tête du Sporting union Agen Lot-et-Garonne, Alain Tingaud est passé par toutes les émotions. De descentes de Top 14 en montées de Pro D2, l’actuel président du conseil de surveillance aura vu son club lutter, avec ses moyens, et se structurer notamment sous la férule de Mathieu Blin, manager général puis directeur sportif du club entre 2012 et 2017.Aujourd’hui, le capitaine d’industrie est en train de passer progressivement la main. Son successeur ? Le président du Directoire, Jean-François Fonteneau qui chapeaute déjà les opérations du secteur sportif depuis la saison 2016-2017 de Pro D2. Il est amené à devenir à terme, d’ici trois ans, l’actionnaire principal et unique du SUALG. Cela pourrait même se faire de manière accélérée si Fonteneau parvenait à faire grossir les rangs des partenaires comme il s’en explique : « Aujourd’hui à Agen, nous comptons 450 partenaires.Mon objectif est de fédérer un tissu local qui existe aujourd’hui mais qui peut être développé. Il faut une nouvelle dynamique. »

 

La formation comme porte-étendard

Le plus petit budget de Top 14 sait pertinemment que pour exister à ce niveau, l’argent est le nerf de la guerre mais il compte également s’appuyer sur ses forces développées au cours des dernières saisons. Sans Mathieu Blin donc mais avec le duo Stéphane Prosper-Mauricio Reggiardo appelé à endosser de nouvelles responsabilités : « Ils ont des compétences. Stéphane a de la maturité par rapport au club et aux saisons qu’il a déjà vécues. Mauricio prend une nouvelle dimension. Leur objectif est de continuer à tirer la quintessence des joueurs. Nos échanges sont directs. Il faut reconnaître que c’était compliqué de mettre en place un nouveau manager qui n’avait pas choisi ses joueurs. Là, Mauricio et Stéphane ont fait leur recrutement. » Un recrutement ciblé, fait tout sauf par défaut, avec des joueurs d’expérience venus en remplacer d’autres partis au fil des dernières saisons et des nouveaux cadres qui entrent dans la boucle. Un choix qui n’est pas anodin, expliqué par Stéphane Prosper : « Je pense qu’il nous manquait de l’expérience. Nous avons eu la chance de faire monter des jeunes joueurs formés au club ces dernières années comme les Béthune, Marchois, Miquel, Hériteau, Fouyssac, Abadie, ils ont une saison en plus dans les jambes… Il fallait de l’expérience pour les accompagner, les faire progresser et leur amener ce plus qui je l’espère nous amènera à notre objectif. » Car l’objectif est clair cette saison. Agen ne remonte pas pour faire l’ascenseur. La nouvelle formule de Top 14 avec la treizième place de barragiste permet « une nouvelle cartouche » reconnaît Stéphane Prosper. Le directeur sportif Philippe Sella, à la croisée des mondes entre secteur professionnel et le centre de formation Academia va dans le même sens : « Il y a deux manières de voir la chose, soit nous décidons de résister, soit nous allons le chercher. Et nous irons donc le chercher ! ». Un discours que tempère Jean-François Fonteneau : « Ce n’est pas dramatique si nous redescendons. Nous n’avons pas un pistolet sur la tempe. L’enjeu économique existe, mais il est en partie lié au sportif. Rester ce serait l’objectif atteint, une plus-value mais en même temps ce n’est pas la logique des choses du championnat tel qu’il est configuré. Nous ne partons pas sur la même ligne de départ au niveau du budget. Mais nous avons l’habitude de cela. » Et justement pour réaliser cela, le club n’oubliera pas de s’appuyer sur sa politique de formation et ses 1,70 million d’euros consacrés alors qu’il y a dix ans il était de 800 000 euros. Se recentrer sur soi-même pour franchir un palier, telle est la teneur du discours agenais, toujours fidèle à son histoire : « Notre conception du rugby, c’est un jeu d’évasion et pas de collision. Nous essayons d’impulser du mouvement, en rapport avec l’ADN du club. L’an dernier nous avons prouvé que nous pouvons faire autrement. Un rugby défensif, de destruction, à l’entraînement c’est facile à faire. Avoir un rugby de mouvement avec des courses travaillées, des angles, des soutiens, cela demande du temps. » Mauricio Reggiardo sait pourtant qu’Agen devra faire vite.

 

Par Enzo Diaz

 

 

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