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Gaëlle Mignot : « Ne rien laisser au hasard »

Par Arnaud Beurdeley
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    Gaëlle Mignot : « Ne rien laisser au hasard »
Publié le Mis à jour
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Après les six premiers stages préparatoires dans la perspective de la Coupe du monde en Irlande (9-26 août), Gaëlle Mignot, capitaine des Bleues, dresse un premier bilan et fixe le cap des prochaines semaines.

Quel bilan faites-vous de cette première partie de préparation ?

Lors du premier stage, nous n’étions qu’aux prémices de l’aventure. Toutes les filles n’étaient pas dans les mêmes dispositions, certaines venaient juste d’arrêter le championnat, d’autres avaient terminé depuis un petit moment. Nous avons vraiment franchi un palier, désormais toutes les filles sont tournées vers l’événement. Ça se ressent à chaque entraînement où il y a beaucoup d’intensité. Notre ligne de conduite est de valider chaque séance avant de pouvoir passer à l’étape suivante.

On dit qu’une période de préparation à une Coupe du monde peut changer une équipe. Avez-vous ce sentiment ?

Non, pas forcément. Nous avons un groupe très fort qui a vécu notamment un changement de staff en janvier, un tournoi des 6 Nations gagné en 2016 et un autre tournoi plus difficile cette année. Le groupe est resté soudé, toujours tourné vers le même objectif. Après, il est vrai que d’être concentré uniquement sur un seul et même objectif permet à l’équipe de prendre une autre dimension. Mais ce groupe, travaillant depuis trois ans désormais autour de cet objectif précis, est vraiment entré dans la dernière ligne droite. On sent un surcroît de concentration, de motivation.

Votre prochain stage à Font-Romeu (du 16 au 22 juillet) marquera-t-il un nouveau cap dans votre montée en puissance ?

Oui. On a besoin de se confronter à une réelle opposition et aux choses du terrain. Depuis le début de la préparation, on fait beaucoup de séances à haute intensité, mais peu avec opposition. Le temps est venu pour nous d’être placées en condition de match, de voir ce qui va nous attendre pour ne pas être surprises lors de notre premier match de Coupe du monde. On se doit d’entrer très vite dans le vif de la compétition. On en saura un peu plus lors du stage de Font-Romeu.

Deux oppositions sont prévues contre une sélection des meilleures joueuses à qui l’on va demander de vous proposer les caractéristiques de jeu de vos futures adversaires (Japon, Australie, Irlande). À quoi vous attendez-vous ?

Nous sommes nombreuses à avoir eu la chance de vivre une Coupe du monde et on sait qu’un match se joue souvent sur des détails. On se souvient encore de notre demi-finale perdue en 2014, en raison d’une fille placée au mauvais endroit et au mauvais moment. Un ballon perdu en mêlée, et tout s’est effondré. Il sera donc important pour nous d’être confrontées à ce que va nous proposer le Japon, par exemple. C’est pourquoi Sam (Cherouk) a demandé à des filles de travailler comme si elles étaient des joueuses japonaises. On essaie vraiment de faire le plus dur avant le début de la compétition pour que les matchs soient ensuite plus faciles.

Vous allez affronter l’Irlande, pays hôte. Est-ce le match que vous craignez le plus ?

Non, car contrairement au Japon, c’est une équipe que l’on connaît bien. Je dirai même que c’est le match qui me fait le moins peur. J’ai plus d’appréhension à l’idée d’affronter le Japon car nous n’avons que peu d’informations sur cette équipe. Maintenant, il est certain que cette équipe d’Irlande aura l’appui de son public, ce qui n’est pas négligeable. Mais cela signifie aussi une pression supplémentaire. à nous de bien gérer l’approche de l’événement. La priorité, ce sera de gagner d’abord les deux premiers matchs.

Après avoir vu les dernières statistiques de la rencontre entre la Nouvelle-Zélande et le Canada avec un temps de jeu effectif de 41 minutes, votre entraîneur, Samuel Cherouk, disait que l’équipe sacrée championne du monde serait celle qui jouerait le plus. Qu’en pensez-vous ?

Ça fait envie (rires)... On se prépare pour cet événement depuis de longues semaines. Les coachs ont cherché à repousser nos limites, avec des entraînements très durs planifiés à six heures du matin. Au fond de nous, nous partageons toutes la conviction que l’équipe qui gagnera cette Coupe du monde sera celle qui produira le plus de jeu possible. On veut être cette équipe, celle qui sera capable de déplacer constamment le ballon, de jouer de la première à la dernière minute et de créer du danger en permanence. Après, on sait aussi qu’il faudra s’adapter aux conditions météorologiques. On s’attend à un temps irlandais (rires)...

On vous a vu travailler les lancers en touche en piscine. Est-ce dans cette optique ?

C’est pour m’habituer à lancer avec un ballon mouillé. Cela permet de travailler avec d’autres sensations, de mieux comprendre son corps et de le retranscrire sur le terrain. On essaie de ne rien laisser au hasard. Si on ne parvient pas à aller au bout, on veut pouvoir se dire que c’est uniquement parce qu’il y avait meilleures que nous et qu’on ne pouvait pas faire mieux.

Les résultats de la Coupe du monde en 2014 avaient suscité beaucoup d’émotions et un engouement important. Qu’en gardez-vous aujourd’hui ?

C’était une pression positive. On espère vraiment que les gens vont nous suivre et nous encourager comme ils l’avaient fait. En 2014, on avait vécu un pur moment de bonheur. Malgré la défaite (contre le Canada, 16-18), notre plus beau souvenir reste cette demi-finale jouée devant 20000 personnes au stade Jean-Bouin à Paris. Voir des gens pleurer dans les tribunes à la fin du match nous avait touchées. Le rêve serait de pouvoir jouer la prochaine finale de Coupe du monde et, pourquoi pas, avec des villes en France qui proposeront de retransmettre le match surécrans géants. Notre objectif est de séduire un public le plus large possible.

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