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Monsieur « Vahaa »

Par midi olympique
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Publié le Mis à jour
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Bien que freiné dans sa course par une fracture du tibia, Sébastien Vahaamhina a prouvé cette saison qu’il incarnait, à 25 ans seulement, le futur du poste de deuxième ligne en France.

Numéro 1 : Sébastien Vahaamahina

Auteur d’une saison fracassante avec l’ASMCA, Sébastien Vahaamahina (25 ans, 2, 03m et 125 kg, 25 sélections) s’est imposé comme un incontournable du système Azéma en Auvergne. « Je confirme que c’est aussi mon sentiment le concernant, appuie le coach de l’ASMCA. Je vous rassure, ce n’est pas pour ses beaux yeux ou pour lui faire plaisir. C’est simplement qu’il me rend sur le terrain la confiance que je lui accorde. » Lancé en équipe nationale alors qu’il était âgé de 23 ans, l’ancien joueur de l’Usap a incontestablement franchi un cap à Clermont-Ferrand. Azéma poursuit : « Quand il est arrivé chez nous, Sébastien avait la réputation d’un « je m’en foutiste ». Il est à l’opposé de cela. Il bosse énormément. Il cherche toujours le match parfait. Séb veut tellement bien faire que parfois, il surjoue. Mais il le sait et c’est aussi sa plus grande force : il est un garçon très intelligent, qui sait s’auto-évaluer. Ce qui lui permet de rebondir. » Après avoir été snobbé par Philippe Saint-André lors du Mondial anglais, « Vahaa » le nonchalant s’est remis en question, gagnant en mobilité et gommant l’indiscipline qui entâchait jusque-là ses performances, pour devenir le deuxième ligne indispensable au paquet d’avants de Yannick Bru.

Le modèle kiwi

Puissant, adroit dans les airs et plutôt agressif dès lors qu’il le décide, le géant (c’est ainsi que ses coéquipiers clermontois l’ont surnommé) sait également imposer son double mètre dans les rucks, où il dérobe un nombre incalculable de ballons. Jono Gibbes, l’ancien entraîneur des avants clermontois, analyse : « L’an dernier, il était très actif dans les rucks mais parfois de manière désordonnée. Il perdait du temps, de l’énergie et il concédait des pénalités. Or, le critère de jugement d’un grand deuxième ligne, c’est le nombre de tâches accumulées dans un match et donc la vitesse à laquelle il peut enchaîner deux tâches efficaces. C’est là-dessus que Whitelock et Retallick sont supérieurs aux autres, chez les Blacks. Ils sont extrêmement précis dans tout ce qu’ils entreprennent. Ils ne vont jamais au sol inutilement, ils n’effectuent jamais rien de superflu. Ce qui leur permet d’être extrêmement actifs. Sébastien est sur ce chemin. » La comparaison n’est-elle pas un peu abusive ? « Absolument pas ! tranche Gibbes. J’aimerais bien voir Sébastien avec les All Blacks et Retallick dans une équipe française. La comparaison serait alors valable, parce que les joueurs sont aussi dépendants de leur contexte et des systèmes dans lesquels ils évoluent. Sébastien a tout d’un grand ! ».

Numéro 2 : Leone Nakarawa

Huit essais, des gestes incroyables et un incomparable sens du show : la saison dernière, le Top14 a fait connaissance avec Leone Nakarawa ! Lui ? Il n’a pas vraiment d’explication lorsqu’on lui demande d’où lui vient cette aisance gestuelle. Au sujet de ce qu’il appelle « un don », le champion olympique confie simplement : « Dans la rivière au bord de laquelle nous vivions, on organisait une ou deux fois par semaine des matchs de rugby. à trois contre trois, sept contre sept… Nous jouions avec les bras hors de l’eau, en luttant contre le courant. Peut-être mes gestes viennent-ils de là... […] Quand je jouais au volley-ball, je mettais aussi les autres en position de smash. Je voulais qu’ils brillent. » Epanoui dans un rugby sans édit, libre et finalement très «Sevens », Nakarawa posera probablement une foule de problèmes aux Clermontois, à Marseille. Il conclut : « Je veux m’amuser, faire des passes, marquer des essais ! Tout le monde peut jouer au rugby si ce sport consiste à prendre la balle sous le bras et courir tout droit ! 

Numéro 3 : Arthur Iturria

Lecture du jeu, adresse, rapidité, don de soi : à seulement 23 ans, Arthur Iturria s’est installé la saison dernière comme l’un des meilleurs deuxième ligne européens. à son sujet, on garde d’ailleurs en mémoire une extraordinaire performance réalisée en demi-finale du championnat contre le Racing 92, à Marseille (36-31). Ce jour-là, au Vélodrome, le Clermontois s’était démultiplié, défendant comme un mort de faim et donnant le tournis aux défenseurs adverses lorsqu’il se saisissait de la balle. Alors, lui manque-t-il des kg ? Doit-il encore progresser dans la dimension physique ? Son match moyen en finale de Champion’s Cup face aux Saracens (17-28), au cours duquel il avait été étouffé par les internationaux anglais Maro Itoje et George Kruis, tendrait à prouver que oui. Une solution, peut-être ? Un jour, Bernard Laporte confia qu’il le verrait bien flanker. Pas bête, après tout…

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