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Rabah Slimani «Ce n’est pas le même monde »

Par Arnaud Beurdeley
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    Rabah Slimani «Ce n’est pas le même monde »
Publié le Mis à jour
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En passant du Stade français à l’ASM Clermont-Auvergne, le pilier droit international est devenu l’un des plus gros salaires du Top 14 et peut-être même l’un des piliers les mieux payés au monde. Alors qu’il découvre son nouveau club et la première préparation estivale mise en place pour les internationaux, Slimani se confie. L’argent, son départ de paris, le choix de l’ASMCA ou le XV de France, il n’élude aucun sujet. Ses vérités…

Comment vit-on une reprise d’entraînement au CNR de Marcoussis, en plein été, loin de son club ?

Je ne vous mentirai pas, c’est un peu bizarre. Cela ne correspond pas dans nos habitudes. Et pour être parfaitement honnête avec vous, je dois vous avouer que j’avais programmé d’être à Clermont lundi dernier ; j’avais d’ailleurs prévu de vider les cartons de mon déménagement pour commencer à m’installer. Ils attendront. Je suis finalement resté sur Paris pour être à Marcoussis lors de la reprise.

 Comment le groupe a-t-il vécu cette première préparation estivale placée sous la responsabiltié de l’équipe de France ?

 On a tous eu le sentiment que c’était un nouveau chapitre qui débutait, et que nous étions placés au cœur d’une nouvelle histoire. Je ne suis pas en mesure de lire l’avenir mais ce projet construit pour l’équipe de France offre des plages de travail intéressantes... Je ne suis pas là pour juger cette décision, je ne suis qu’un simple joueur de rugby. Les dirigeants savent ce qu’ils font, et c’est leur boulot. On nous dit que pour arriver au meilleur niveau, il faut faire comme ci ou comme ça... Moi, je suis un soldat, j’écoute ce qu’on me dit.

 Comprenez-vous la lassitude des supporters face aux résultats décevants ? 

Mais vous croyez que ça nous fait marrer de perdre ? Même si nous restons sur trois défaites en Afrique du Sud,nous avions vu pendant le Tournoi des6 Nationsque nous n’étions pas très loin. Une victoire lors du premier match en Angleterre aurait pu tout changer. Ça s’est joué à peu de choses... Et, précédemment, les résultats de la tournée de novembre n’avaient pas été ridicules. Nous avions tenu tête aux All Blacks et nous aurions dû battre l’Australie. Alors, oui, nous enchaînons les défaites et ça fait chier. Mais j’ai le sentiment que l’on progresse. Après le Tournoi, les gens qui aiment le rugby étaient heureux de ce qu’ils avaient vu. C’est dur, aujourd’hui, d’être jugé sur les trois tests-matchs perdus en Afrique du Sud.

 Moralement ? (Il souffle longuement).

Ce n’est pas simple... Mais, je vais vous raconter une anecdote. Quand j’ai ma mère au téléphone après les matchs et qu’elle sent de la tristesse dans ma voix, elle me dit toujours : « C’est le sport, il y a toujours un gagnant et un perdant. » Il faut relativiser même si je comprends que les gens en aient marre de nous entendre dire qu’on n’est pas loin. C’est pourtant ce que je crois, très franchement. Mais ce petit plus qui nous manque pour gagner les matchs, on va peut-être l’avoir désormais avec ce nouveau projet mis en place autour de l’équipe de France.

 Votre départ du Stade français pour Clermont a fait l’objet d’une polémique, notamment à propos de votre salaire qui fera de vous un des joueurs français les mieux rémunérés du Top 14. Comment avez-vous vécu cette période ? 

Très mal. Je n’ai pas du tout apprécié les propos de Thomas Savare (ancien président du Stade français, N.D.L.R.) qui prétendait que je quittais le club pour l’argent. Et ce qui m’a le plus blessé, c’est lorsqu’il a déclaré que j’avais préféré l’argent à l’amour du maillot. C’était durant l’été 2016, nous étions en stage à Faro (Portugal), je m’en souviens très bien... Il faut quand même savoir que lorsque j’ai demandé à signer un nouveau contrat au Stade français, on m’a envoyé «bouler». Tout aurait pu être réglé au printemps 2015, avant même d’être champion de France. C’est à ce moment-là que j’avais demandé à mon agent de rencontrer les dirigeants parisiens pour prolonger mon contrat et obtenir une revalorisation salariale car j’avais un petit contrat. Et, à ce moment-là, le salaire évoqué n’avait rien à voir avec ce que j’ai aujourd’hui. Jamais je n’aurais demandé à cette époque-là les salaires que l’on m’a proposés ensuite.

 

Signer à Clermont, c’est se mettre en danger ? 

C’est un risque que j’ai voulu prendre. Quitter ma famille, mes amis, ne pas rester dans mon cocon est un choix assumé. à Paris, je savais que j’avais plus ou moins ma place chaque week-end. à Clermont, ce sera une autre histoire. Cela va m’obliger à me faire sans doute un peu plus mal à chaque entraînement.

 

Qu’attendez-vous de cette nouvelle aventure ?

Je suis venu pour progresser et atteindre le maximum de mon potentiel. J’espère apporter ma pierre à l’édifice et tirer mon épingle du jeu au sein d’un effectif déjà très riche. Je vais tout faire pour que le club poursuive sur sa lancée. J’ai encore soif de titre et j’espère que tout le monde sera dans le même état d’esprit. Je suis bien placé pour savoir qu’une saison après un titre est parfois difficile. Je ne suis pas venu pour perdre des demi-finales ou même des finales. Après, j’ai le sentiment qu’il y a une culture de la « gagne » et de l’excellence à Clermont. ça me plaît.

 

L'interview intégrale est à retrouver dans l'édition du lundi 31 juillet.

 

 

 

 

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