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L'US Vinay : un club à part

Par midi olympique
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Fédérale 2 - Un an après avoir manqué leur accession d’un souffle, les Vinois n’ont cette fois pas laissé la Fédérale 2 leur passer sous le nez.

C’est l’histoire d’un village de 4 000 habitants, connu comme l’une des portes du Parc du Vercors, situé quelque part entre Grenoble et Valence, en plein cœur du Sud-Grésivaudan. Et du propre aveu d’Antonin Rozand, entraîneur de l’USV, « personne ne savait où se situait Vinay ». Pourtant, dans ce village où la quiétude est reine, vingt-deux joueurs ont décidé de prendre leur destin en mains et de s’inviter dans la cour des grands. Ainsi, un an après avoir manqué la montée pour huit petits points contre Montélimar (20-20 à l’aller, défaite 18-10 au retour), les Vinois ont cette fois trouvé les ressources pour arracher leur accession. « Cette élimination en seizième de finale la saison passée fut une vraie déception, concède le président, Jean-Claude Marchand. Mais avec le recul elle est certainement à l’origine de notre épopée. » Car, bien que déçus, les Vinois ne laissèrent pas le train passer une seconde fois. Ainsi, c’est face à Saint-Cernin, en 16e de finale, que les Isérois arrachèrent leur place en Fédérale 2. La suite ? Pas décidés à s’arrêter en si bon chemin, les Vinois poussèrent le plaisir jusqu’en demi-finale ou, bien que dans les clous jusqu’au coup de sifflet final, ils s’inclinèrent 19-18 face à Tours. « C’est cruel, admet Rozand. Les mecs ne méritaient pas ça et, pour être très honnête, j’aurais préféré en prendre trente… » Mais de cette saison 2016-2017, d’aucuns ne retiendront cette élimination en demi-finale, et surtout pas le coach vinois : « Certes nous ne serons pas champions de France, mais quelle saison… Humainement c’était très fort. Quand on est arrivés à Vichy pour la demie, il y avait trois cars de supporters. Le village et tous les commerçants étaient aux couleurs du club. C’était la fête. Les gens étaient contents, nous suivaient. C’était un truc de fou. Depuis plusieurs années, on ne sentait plus cet engouement. Cette saison les gens sont revenus au stade. On a eu le sentiment de réveiller le village. Puis chacun s’identifie à cette équipe… »

« Conformes à ce qu’attendent les supporters »

Car c’est bien ce qui fait le charme des Guêpes de Vinay. « Les supporters voient des joueurs qu’ils connaissent personnellement. Les mecs qui défendent le maillot de l’USV sont tous des enfants du pays. On est conforme à ce qu’attendent les supporters. » En demi-finale ? La feuille de match iséroise n’affichait pas moins de dix-sept licences blanches (joueurs ayant passé un minimum de quatre saisons, consécutives ou non, dans le même club). « C’est notre leitmotiv avec Jeff (Coux, coentraîneur de l’USV). On pourrait tenter de faire venir des joueurs issus de divisions supérieures, mais les supporters ne comprendraient pas qu’on ne fasse plus jouer les mecs formés chez nous. Alors on ne recrute jamais d’inconnu. Puis on cherche des joueurs à notre image, c’est-à-dire des bons vivants, qui s’investissent dans la vie du club. » Comprenez que les joueurs qui viendraient uniquement pour le projet sportif ne seraient pas les bienvenus dans le pays de la noix (Vinay accueille la plus grande usine de production de noix en Europe). « On ne veut pas de mecs qui viennent jouer au rugby et prennent leur sac après le match pour rentrer directement à Grenoble. On n’est pas une secte et les mecs viennent en partie pour le sportif, mais pas que… La vie du club compte énormément ! En somme, on veut simplement que les mecs rentrent dans le moule vinois. » Désormais c’est en Fédérale 2 que l’USV devra continuer à écrire son histoire. « On ne fait pas encore partie de la cour des grands, mais on va essayer de montrer qu’avec un petit budget, des valeurs de clochers, on ne sera pas ridicule. » Mark Twain écrivait : « On leur a dit que c’était impossible alors ils l’ont fait. » Aux Vinois désormais de montrer à la France du rugby qu’ils sont à leur place en Fédérale 2.

Par Pierrick ILIC-RUFFINATTI

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