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Déferlante All-Black sur le Top 14

Par Simon Valzer
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    Déferlante All-Black sur le Top 14
Publié le Mis à jour
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Le Top 14 accueille 22 internationaux néo-zélandais cette saison. Comment expliquer cette attirance du Top 14 pour des joueurs venus de l'autre bout du monde?

Les deux nations ont beau se situer aux antipodes, on jurerait que la France et la Nouvelle-Zélande sont voisines. Disposant déjà d’une riche histoire commune malgré leur éloignement (colonisation, Guerres mondiales, affaire du Rainbow Warrior…), les deux pays se sont encore rapprochés par le rugby, et surtout l’invasion progressive des rugbymen kiwis dans le championnat français. Au début, ils n’étaient qu’une poignée d’aventuriers à traverser le globe pour venir faire l’expérience du rugby hexagonal. Arrivés au début des années 90 à l’époque où le rugby n’était pas encore professionnel, ces pionniers s’appelaient Gary Whetton, Frank Bunce, ou encore Lee Stensness. Les deux premiers avaient fait le bonheur du Castres olympique et le dernier celui du Stade toulousain. Dans leur sillage, d’autres ont suivi. De plus en plus nombreux. Certains ont même défendu les couleurs du XV de France à l’image de Legi Matiu, Tony Marsh ou plus récemment Uini Atonio. D’autres, comme Vern Cotter, s’y sont fait un nom en tant que techniciens mondialement reconnus. Mieux : certains sont devenus All Black grâce au Top 14 avec notamment Sonny Bill Williams qui a profité de son passage à Toulon pour faire ses preuves à XV. Aujourd’hui, l’élite française compte un contingent néo-zélandais si conséquent qu’il ne nous a pas été difficile de constituer un XV majeur néo-zélandais encadré par un staff 100 % All Black.

L’appât du gain 

Alors, comment expliquer un tel exode ? La première raison est financière. En effet, un joueur moyen de Super Rugby ou de NPC multipliera son salaire par deux (voire plus) en s’engageant avec une formation de Top 14. Des salaires nettement supérieurs qui seront encore gonflés à leur retour au pays par la balance monétaire largement favorable à l’euro par rapport au dollar néo-zélandais (un euro vaut 1,60 dollar néo-zélandais). Même les stars, dont les contrats sont pourtant directement gérés par la NZRU, reçoivent des offres mirobolantes que la Fédération ne peut pas toujours suivre. Interrogé par nos soins à ce sujet, Aaron Cruden reconnaissait ainsi l’aspect financier « avait joué un rôle » dans sa décision de rejoindre le MHR, quitte à tirer un trait sur le maillot noir.

Pas de tournée interminable 

L’autre raison porte sur la fascination des Néo-zélandais pour l’Europe, et la France en particulier. Conscients de leur insularité et de leur isolement, les Kiwis rêvent tous du Vieux Continent. Une fois leurs études terminées, les étudiants néo-zélandais ont l’habitude de faire leur « Overseas Experience », soit une année à l’étranger et le plus souvent en Europe. Les rugbymen ne dérogent pas à la règle. Par ailleurs, même s’ils reconnaissent qu’une saison de Top 14 est largement plus harassante qu’une de Super Rugby, les modalités de notre championnat leur conviennent mieux. Ici, ils n’ont pas à effectuer de tournées dans le championnat domestique. Grâce à des déplacements courts, ils peuvent profiter chaque dimanche de leur famille. Un critère qui, du propre aveu du centre palois Conrad Smith, avait joué un rôle important dans sa venue dans le Béarn.

Une demande des techniciens 

Reste que tous ces joueurs néo-zélandais ne sont pas là par hasard. S’ils sont aussi nombreux dans les clubs de Top 14, c’est qu’on les y a invités. Des sollicitations déjà facilitées par la présence non négligeable de techniciens kiwis aux commandes des formations françaises (Mannix à Pau, Cooper au Stade français, Cotter à Montpellier), mais aussi parce que le pays au long nuage blanc possède un vivier immense. Si grand que même les recruteurs kiwis laissent parfois échapper quelques perles qui viennent faire le bonheur d’équipes françaises à l’image de Rory Grice qui, rappelons-le, a été le monsieur Plus du FCG pendant trois saisons alors qu’il n’avait jamais disputé la moindre rencontre en Super Rugby.

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