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Colin Slade : « La qualité de vie joue pour beaucoup »

Par Nicolas Zanardi
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Pour le centre néo-zélandais de Pau, le principal attrait du Top 14 ne réside pas dans le niveau des salaires, mais dans les à-côtés de la culture française.

Jamais les All Blacks n’ont été si nombreux que cette saison en Top 14. Comment expliquez-vous cette densité?

Pour moi, c’est en premier lieu parce que le Top 14 est une compétition qui se situe aux antipodes de ce que nous connaissons en Nouvelle-Zélande. Le Super Rugby est une compétition rapide, très concentrée en matière de temps, qui se joue l’été… Le championnat français, au contraire, est un véritable marathon qui s’étire sur quasiment dix mois, où l’on joue par tous les temps. La dimension stratégique est également essentielle, de même que le combat, tandis qu’en Super Rugby on mise davantage sur la vitesse. Pour moi, c’est en premier lieu cette dimension culturelle, cette découverte d’un autre rugby, qui nous attire. En même temps que la qualité de vie, qui est unanimement reconnue en France. La richesse de l’histoire, la beauté des villes, la qualité de la gastronomie, un bon petit verre de vin de temps en temps… Ce sont toutes ces petites choses que nous n’avons pas en Nouvelle-Zélande, et que nous venons chercher.

Lesquelles seraient davantage présentes en France qu’en Grande-Bretagne ou au Japon, par exemple?

Ce sont des tas de petites choses qui font la différence, je vous l’ai dit. En Grande-Bretagne, la dimension historique existe, mais la différence de culture est peut-être moindre. (sourire) Le Japon, c’est encore différent… Mais ce n’était pas ma démarche. Comme je vous l’ai dit, je suis bien plus heureux en France et à Pau. Je suis certain d’avoir effectué le bon choix.

Pour un joueur néo-zélandais, quitter le pays revient à renoncer à la sélection nationale. Partir en France, ou n’importe où à l’étranger, n’est-il pas un constat d’échec?

Je ne dirais pas cela. Mais c’est en tout cas une très dure décision à prendre. La plus dure, pour tout dire… Quitter le pays, cela signifie renoncer à être un All Black, c’est à dire ce à quoi tout rugbyman néo-zélandais aspire. C’est le genre de choix qui ne s’effectue pas à la légère mais en ce qui me concerne, je n’ai aucun regret. J’ai eu la chance de connaître les All Blacks, et je ne veux pas me plaindre. Je suis très heureux en France et à Pau, mon épouse également. C’est bien l’essentiel, n’est-ce pas?

Vous n’avez à aucun moment effectué l’aspect financier. Pourtant, on imagine que la force de l’euro et le niveau des salaires doivent constituer des arguments important au moment de rejoindre le Top 14…

Bien sûr que cela est important. Nous sommes des joueurs professionnels… Les salaires sont bons et par rapport au dollar néo-zélandais, l’euro est une monnaie beaucoup plus forte. Mais honnêtement, on pourrait aussi être très bien payé ailleurs… Ce n’est pas cela qui fait que les Néo-Zélandais privilégient la France aux autres pays. Je crois sincèrement que l’aspect culturel et la qualité de vie joue pour beaucoup.

Le fait que de nombreux All Blacks aient déblayé le chemin avant vous avant de demeurer en France pour entraîner ne constitue-t-il pas également un cercle vertueux pour faciliter la venue de joueurs kiwis?

C’est vrai que cela n’est pas anodin. Un peu partout en Top 14, on peut croiser des joueurs que l’on a côtoyé et que l’on a plaisir à retrouver. Le fait que pas mal d’entraîneurs néo-zélandais aient intégré les staffs du Top 14 constitue aussi un facteur qui peut jouer, mais pas plus que cela. Au contraire, nous sommes ravis de découvrir de nouvelles méthodes et de côtoyer des joueurs français. Et si nous pouvons les aider à progresser ou apporter quelque chose à nos clubs, on le fait avec plaisir. Parce que c’est dans les gènes du rugby néo-zélandais que de transmettre.

 

 

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