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Laporte - Novès : l'union sacrée

Par Léo Faure
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    Laporte - Novès : l'union sacrée
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Après huit mois où leurs relations ont été changeantes, de la louange à l’entente tout juste cordiale, Laporte et Novès ont décidé de définitivement crever l’abcès: leurs destins sont liés jusqu’en 2019.

C’est Guy Novès qui prit l’initiative du rapprochement public, affiché et assumé, sans y être vraiment invité. C’était au terme du débat de Rencontres en Séronais qui se tenait vendredi soir, à La Bastide-de-Sérou (Ariège). Quand le sélectionneur a décidé de clarifier « une bonne fois pour toutes » l’état de ses relations avec Bernard Laporte, l’audience s’est faite attentive, parmi laquelle on comptait quelques visages illustres du rugby français. Du beau monde et une question, qui venait d’animer une heure débat : « Le XV de France est-il condamné à jouer les figurants ? ».

Huit premiers mois changeants

Pendant une heure, Novès avait tâché d’y répondre par le positif, la croyance en ses hommes et son projet et l’invitation à en faire de même, du côté du grand public. Le sélectionneur avait commencé seul à égrainer quelques pistes de travail, avant d’être épaulé par le président de la Fédération, en retard à cause d’un avion récalcitrant. Et quand Bernard Laporte l’avait finalement rejoint sur scène, Novès l’avait accueilli par un « Bienvenue Président ». En clôture du débat, il tint donc à préciser : « Je n’ai jamais eu de problème personnel avec Bernard Laporte. Nous avons simplement deux personnalités différentes, ou identiques par moments. Nous sommes des compétiteurs. Quand on monte sur un ring, on se bat. Nous nous sommes souvent battus mais après le combat, nous avons toujours pris plaisir à échanger. Je le répète donc : je n’ai aucun problème avec Bernard ». Les relations entre les deux hommes étonnent parfois. Elles se sont délitées il y a quinze ans, sur l’autel de l’équipe de France, déjà, lorsque Bernard Laporte en été le sélectionneur, que Toulouse en était le principal pourvoyeur de talents et que les intérêts des deux hommes ont divergé. Depuis l’élection de Laporte à la tête de la FFR, en décembre dernier, les rumeurs sur le licenciement de Novès et son staff sont récurrentes. Entretenues, aussi, par une communication changeante du président fédéral. « Novès est avec nous jusqu’en 2019 » clamait Laporte dès janvier dernier, dans nos colonnes, alors même qu’il avait laissé entendre dans plusieurs meetings de sa campagne qu’il n’en serait rien. Puis une intervention sur le plateau de Stade 2, au milieu du Tournoi des VI nations, pour relancer le débat sur les contrats fédéraux et dont Guy Novès avait moyennement goûté le timing.

Laporte : « Je serai toujours aux côtés de Guy »

La parenthèse sud-africaine, en juin, s’inscrivait dans cette logique de communication élastique : si les difficultés de cohabitation Novès-Simon ont vite fuité, le passage de Bernard Laporte à Durban avait en revanche contribué à rapprocher les deux hommes. « La semaine où il est venu ici, il a été à la hauteur de l’événement. Parce qu’il connaît le haut niveau et les chemins tortueux qui y mènent. Il les a expérimentés. Je le ressens. Dès lors, on s’inscrit dans des échanges et des rapports facilités. Un rapport qui m’a franchement convenu » appréciera Novès après coup. Avant de perdre en enthousiasme, en apprenant l’objectif publiquement affiché par Laporte pour les test-matchs de novembre : « Je ne peux pas accepter qu’on soit la 8e nation mondiale. En novembre, il faut qu’on gagne trois matches sur quatre » alors même que les Bleus affronteront deux fois la Nouvelle-Zélande, puis l’Afrique du sud et le Japon.

Réunis ce vendredi à La Bastide-de-Sérou, pour la première fois pour un échange public depuis le début de la cohabitation, les deux hommes ont tenu à crever définitivement l’abcès. À commencer par Bernard Laporte : « Je tiens à vous dire l’amitié et le respect que j’ai pour Guy Novès. J’en ai toujours eu, au cours de ces années. Quand on s’est affronté, on voulait gagner. Rien de plus ». Avant d’en venir aux test-matchs de novembre, pour lesquels il a fixé un objectif de trois victoires en quatre matchs : « J’ai fixé un objectif pour novembre, parce qu’il est dans mon rôle de fixer un objectif. Mais même s’ils font zéro sur quatre, je ne vais pas virer Guy ! Celui qui pense ça n’a rien compris. Je serai toujours aux côtés de Guy ». Au terme du débat, les deux hommes se sont parlé de longues minutes, souriants, avant de se prêter au jeu des photos communes. Jamais ils n’avaient semblé aussi proches. Dans le contexte actuel, celui des conflits d’intérêts présumées entourant la relation d’affaires entre Bernard Laporte et Mohed Altrad, l’image d’apaisement avait de quoi trancher.

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