Abonnés

Les raisins de la colère

Par Nicolas Zanardi
  • Les raisins de la colère
    Les raisins de la colère
Publié le Mis à jour
Partager :

Tous les grands succès français face aux blacks ont été précédés par des semaines et des avant-matchs d’anthologie. Évidemment pas un hasard...

C’est irrationnel, mais participe à son charme : toujours donné battu face aux Tout-Noirs, le XV de France a parfois trouvé son salut au terme de semaines de dingues. Une histoire qui trouve ses racines au 14 juillet 1979, date du premier succès de la bande de Jean-Pierre Rives en terre néo-zélandaise. « La veille du match, j’avais embarqué l’équipe dans un footing de folie, nous avait un jour narré Casque d’Or. Ça n’avait aucun sens, mais pour réaliser des choses extraordinaires, il faut se comporter de manière extraordinaire. C’est comme ça que l’esprit peut parfois triompher de la manière... » Depuis ? La méthode ne s’est jamais démentie. À Nantes, en 1986, après un premier test calamiteux, c’est Jacques Fouroux qui avait su faire régner un climat de tempête jusqu’à l’explosion finale dans le vestiaire, qui avait vu Philippe Sella lui casser le nez d’un coup de boule. Un schéma reproduit lors de la légendaire tournée de 1994, à en écouter Christian Califano. « Avant d’aller en Nouvelle-Zélande, nous avions perdu au Canada, et Philippe Sella avait pris un carton rouge… Philippe Saint-André nous avait alors vexé en disant : « Les gars, il n’y a pas 36 solutions. Ou on crée l’exploit, ou on passe pour les plus grosses brêles du rugby français... ». En 2000, cela avait été pareil : on s’était fait déchiqueter au Stade de France en prenant quarante points la semaine précédente. Il s’agissait de réagir... ».

Ces légendaires défis au haka...

L’orgueil. Cette vertu cardinale, inoxyddable, qui permit aux Bleus de prendre le dessus sur les Néo-Zélandais à Toulouse en 1995, afin de justifier leur boycott d’une réception à la mairie pour une histoire de primes. Jusqu’à l’acmé de cette légendaire demi-finale de 1999, et cette Marseillaise chantée une deuxième fois par les Bleus en cercle, dos tourné au haka des Néo-Zélandais, à la demande du capitaine Raphaël Ibañez. Un défi à la déclaration de guerre des Blacks, reproduit évidemment lors du quart de finale de 2007, avec le fameux épisode du mur bleu-blanc-rouge improvisé par Serge Betsen. Mais également avec la fameuse « flèche » en finale de la Coupe du monde 2011, qui vit les Bleus marcher dans la main vers ce qui aurait dû être le plus improbable exploit du rugby français. Méthode à reproduire, alors ? « Ce n’est pas si simple, nous soufflait Morgan Parra. En 2015, pour le quart de finale, nous aurions bien voulu faire quelque chose. Mais la vérité, c’est qu’il faut être capable de l’assumer derrière. Nous ne l’avions pas senti, et cela s’était d’ailleurs vérifié sur le terrain. » Alors, pour cette rencontre, Guilhem Guirado et ses partenaires se sentiront-ils l’étoffe des héros du passé ? On en aura un premier élément de réponse, aux alentours de 20h45...

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?