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Novès : « je ne veux pas détruire mes garçons »

Par Léo Faure
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    Novès : « je ne veux pas détruire mes garçons »
Publié le Mis à jour
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Guy Novès - Sélectionneur du XV de France D’abord sur la défensive puis en contre-attaque, le sélectionneur persiste et signe : il ne lâchera pas ses hommes qui, pour lui, se sont pleinement investis dans ce match. Malgré la défaite et le déchet trop grand, et qu’il ne nie pas.

Après la rencontre, vous avez tenu un discours positif. Étonnant, non, au regard du contenu ? Soit on associe ce match aux quatre défaites consécutives, contre l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. Et on fait ressortir le bilan avec catastrophisme. Soit on l’analyse de manière pragmatique, honnête. Évidemment qu’il ne correspond pas à ce qu’on attendait. Mais la réalité, c’est qu’on perd d’un point contre les Springboks là où, au mois de juin, on avait pris vingt points d’écart à trois reprises.

Au-delà du résultat, il y a le contenu. Qui est apparu particulièrement pauvre…

Bien sûr qu’il y a énormément de scories peu en adéquation avec le niveau international. Il y a des réponses très en dessous du niveau requis. Le coup de pied de Baptiste Serin, en fin de match, est incompréhensible. Notre entame de match est positive mais on finit par perdre le ballon. Entre ces deux actions, il y a trop de manques. Quand un joueur tape directement en touche alors qu’un de ses coéquipiers avait rentré le ballon dans nos vingt-deux mètres, c’est le B-A-BA. Et ce n’est pas du niveau international. Mais malgré tout, je ne vois pas les choses qu’en noir. Toute la semaine, j’ai entendu parler des leaders et de leurs manques supposés. Je n’ai pas voulu entrer dans ce jeu. Mais je ferais remarquer que j’ai, cette fois, des leaders qui se sont investis comme des fous et qui finissent à vingt-trois plaquages. Plus globalement, il y a quand même des secteurs de satisfaction.

Lesquels ?

La mêlée, par exemple. On avait été en difficulté en juin dans ce secteur et ce ne fut pas le cas, samedi. Les fois où on a su accélérer, on leur a posé des problèmes. Défensivement, on a trop reculé en première période mais en deuxième, on les a cloués. On a été à la hauteur dans ce secteur. Tout cela participe à apaiser la déception de la défaite. Vous me demandez un bilan ? Certains nous mettent au tribunal et nous dressent un procès à charge, malhonnête. Moi je préfère avoir une analyse objective, honnête. Oui, il y a trop de déchet et cela m’agace. Surtout que je pense que ces Springboks étaient prenables. Mais il y a aussi des choses qui ont fonctionné.

Comprenez-vous la sensation que votre équipe ne progresse pas ?

On me demande si on progresse, mais la question ne tient pas. J’ai choisi de jouer ces tests avec des jeunes, entre 0 et 5 sélections, et de les propulser face aux meilleures nations du monde. Il faut accepter qu’on repartait de 0 et que ces jeunes, dans une semaine, on ne les reverra plus jusqu’au Tournoi ! Alors, bien sûr que je ne suis pas aveugle, que je vois nos manques. Cela donne une image pauvre pour un match qui, en fait, bat un record de temps de jeu effectif. Nos garçons ont énormément couru pendant toute la rencontre et je note, au passage, que ce sont là les fruits de notre préparation physique d’été.

Acceptez-vous au moins le constat que votre équipe est dans le dur ?

Je ne ferme pas les yeux sur nos difficulté. Mais dire « le rugby français est dans le dur », là, attention. Je n’adhère pas. La période est difficile ? Peut-être. mais attention à ne pas être excessif. Mes garçons ont un capitaine de route qui s’appelle Guy Novès et qui ne veut pas les détruire, dans le sens où le font certains commentaires que je peux lire. Ce n’est pas mon truc, ça ne l’a jamais été et ça ne le sera pas. Je regarde les choses de manière pragmatique. Je vois qu’il y a des difficultés de fond mais je constate aussi des erreurs qui doivent être simples à rectifier. C’est là-dessus que nous allons axer notre travail de la semaine. Et on va se couper de tous ces discours qui nous disent la plus mauvaise équipe de tous les temps. Surtout quand ils viennent après une défaite d’un point, de la part de glorieux anciens qui, en leur temps, en ont parfois pris 50.

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