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Bernard Laporte : «  Il fallait faire quelque chose… »

Par Marc Duzan
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    Bernard Laporte : «  Il fallait faire quelque chose… »
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Bernard Laporte a confirmé ce mercredi matin le licenciement de Guy Novès, Jeff Dubois et Yannick Bru. Le président de la FFR a aussi annoncé l’arrivée de Jacques Brunel à la tête du XV de France jusqu’en 2019. C'est à lui que reviendra le soin d'officialiser les noms de ses adjoints, choisis avec le président de la FFR, pour le Tournoi : Galthié, Bruno et Bonnaire.

Midi Olympique : Vous avez visiblement une annonce à faire...

Bernard Laporte : Je suis là pour vous annoncer l'arrivée de Jacques Brunel en lieu et place de Guy Novès. C'est un choix qui n'a pas été facile, partagé avec les membres du bureau fédéral. nous avons estimé que Guy n'était plus l'homme de la situation. 

Qu’est-ce qui a motivé votre décision ?

B.L. : Le rugby français va très mal depuis très longtemps. Il était temps d’envisager des solutions nouvelles. Une équipe de France qui ne gagne pas, c’est un sport qui meurt. Durant ma campagne électorale, j’ai en mémoire une réunion à Saint-Jean-de-Luz au cours de laquelle le président du club de Bidart m’avait dit : “J’avais 162 licenciés il y a un an, je n’en ai plus que 67”. A côté, il y a des queues de 200 mètres au siège du surf.

Jusqu’à quand court le contrat de Jacques Brunel ?

B.L. : Jusqu’en 2019. Il définira lui-même ses adjoints.Jacques Brunel je le connais bien. j’ai entraîné l’équipe de France avec lui pendant six ans. Il a l’expérience du haut niveau, a été sélectionneur de l’Italie pendant quatre ans. Il est toujours aux affaires, dans un club où il est extrêmement apprécié des joueurs. Jacques est un homme qui fédère. Il a les épaules pour endosser ce genre de responsabilités.

Deux ans avant le Mondial, n’est-ce pas déjà trop tard ?

B.L. : C’est toujours difficile de dire c’est trop tard ou ça ne l’est pas. Mais il fallait faire quelque chose. Cela ne pouvait plus durer. Quand on voit le match contre le Japon, quand on entend ce qu’il se disait… Je n’ai rien contre Guy (Novès). Je l’ai eu hier au téléphone... Il a un palmarès éloquent. Il n’est pas devenu mauvais manager du jour au lendemain. Moi, ce match face au Japon, je l’ai encore en tête. Si le Japonais marque sa pénalité, on a perdu, c’est fini... Au-delà du résultat, on ne voyait rien. On ne voyait plus d’équipe, pas de révolte. Alors que l’on sortait de six défaites d’affilée ! On ne faisait que descendre, en fait…

Que faire ?

B.L. : Notre priorité est de rassembler le monde professionnel autour de cette équipe de France. Pour ce faire, j’ai Paul Goze tous les jours au téléphone. L’équipe de France est trop éloignée des clubs. La symbiose aidera. je veux que le manager du XV de France s'installe à une table avec les entraîneurs du Top 14. Pour que les infos passent en direct. Pour qu’il y ait un vrai suivi des joueurs.

Que voulez-vous dire ?

B.L. : On va mettre en place une commission du suivi des internationaux. Les entraîneurs du Top 14 qui ont des joueurs internationaux viendront à Marcoussis avant chaque échéance du XV de France. 

Que voulez-vous, à terme ?

B.L. : Un pool de cinq ou six entraîneurs du Top 14 qui deviendraient adjoints de Jacques Brunel. Ce ne sera pas facile à créer dès le Tournoi des 6 Nations qui s’annonce mais ça viendra… Notre philosophie est celle-là. Il faut que le projet de l’équipe de France soit aussi celui des entraîneurs du Top 14. Il y aura des réunions techniques : comment veut-on qu’elle joue, cette sélection ? Et quand il y aura des tournées, Jacques prendra des adjoints. je ne veux plus d’un staff d’un côté et des entraîneurs de Top 14, de l’autre. 

Confirmez-vous le Toulonnais Fabien Galthié et le Lyonnais Sébastien Bruno ?

B.L. : Je ne démens rien et je confirme rien.

Il n’y aura pas d’adjoints fixes ?

B.L. : Non, il n’y aura pas d’adjoints fixes. Les adjoints seront sous contrat avec des clubs et viendront, à la pige, à Marcoussis pour préparer les échéances du XV de France. Cela va concerner cinq ou six personnes. Paul Goze m’a dit que c’était une bonne chose. Il y a beaucoup d’entraîneurs intéressés. Mais ce sera compliqué pour le Tournoi…

Qu’avez-vous dit à Guy Novès au téléphone, hier ?

B.L. : Que c’était une journée difficile pour moi. J’ai le respect de ce qu’il a fait. Si j’avais été contre lui, la première décision que j’aurais prise aurait été de l’écarter. Nous devions nous réveiller. Il faut transmettre des émotions, gagner à nouveau l’amour des supporters : on a eu du mal à remplir le Stade de France contre les Springboks, du mal à remplir l’Arena... Guy était déçu. C’est une situation douloureuse.

On connaît votre proximité avec Jacques Brunel. Donnerez-vous des conseils ?

B.L. : Non. Il choisira son staff et ses joueurs. Il y a deux ans que je ne suis plus dans le système. Il y a des joueurs que je ne connais même pas. Ce serait ridicule.

Quel est l’objectif pour le Tournoi des 6 Nations ?

B.L. : Gagner ! Aujourd’hui, on a honte et peur de dire : "il faut gagner !"

Techniquement parlant, comment l’arrivée de Jacques Brunel en équipe de France se déroulera-t-elle ?

B.L. : Il dirigera l’Union Bordeaux-Bègles ce week-end, à Paris, puis sera disponible pour l’équipe de France à partir du 2 janvier. Je remercie d’ailleurs Laurent Marti, son président. Il a pensé à l’intérêt général du rugby français, pas à sa petite chapelle. 

Il a souvent été reproché l’écart générationnel entre Guy Novès et ses joueurs…

B.L. : (il coupe) Moi, je n’ai jamais reproché ça. Je ne vois pas pourquoi on serait plus stupides que les footballeurs. Le Bayern de Munich vient de recruter un manager de 74 ans (Jupp Heynckes). Il faut arrêter de trouver toujours des excuses. Guy Novès et Jacques Brunel sont tous deux capables d’entraîner des mômes de vingt ans. Les grands managers s’adaptent.

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